dimanche 28 février 2010

Poème: ce papier perdu



Ce papier perdu

Ce papier perdu,
c’est le prix du silence,
il n’est pas perdu
le silence
est sans prix

Ce temps perdu
à t’aimer chaque jour,
il n’est pas perdu,
c’est le prix
de l’amour.

Mais l’amour perdu
méprisé chaque jour
il est bien perdu
on n’achète pas
l’amour.

samedi 27 février 2010

Prière universelle 2° dimanche Carême C


Prière universelle 2° dimanche de carême C

Refrain : Y 55. Sur la terre des hommes fais briller Seigneur ton amour !


- Nous voyons ta Gloire, Jésus Transfiguré, dans ton Eglise qui te révèle jour après jour et qui vit de Toi pauvrement mais riche de ton amour. Qu’elle rayonne toujours plus auprès des hommes cet amour et ce don qui sauvent le monde. Nous t’en prions !

- Nous voyons ta Gloire Jésus Transfiguré dans les hommes de bonne volonté qui comme Toi donnent leur vie pour le bien commun. Que leurs luttes et leurs efforts portent des fruits de croissance et de vie pour tous. Nous t’en prions !

- Nous voyons ta Gloire Jésus Transfiguré dans les pauvres, les petits, les oubliés de ce monde qui bien souvent rayonnent de foi et de bonté. Que leurs richesses humaines et spirituelles soient reconnues et écoutées. Nous t’en prions !

- Nous voyons ta Gloire Jésus Transfiguré quand nous nous rassemblons pour partager Ta Parole et rompre le pain. Que cette Gloire nous donne la force de marcher généreusement avec Toi, jusqu’où tu voudras. Nous t’en prions !

jeudi 25 février 2010

Prière de St Augustin


Prière pour le Carême

O Seigneur,
la demeure de mon âme est étroite;
élargis-la pour que tu puisses y entrer.
Elle est en ruines, ô viens la réparer!
Elle déplaît à ton regard.
J’en suis conscient, je le sais bien.
Mais qui pourra la purifier,
vers qui puis-je lancer mon cri sinon vers toi?
Purifie-moi de mes fautes secrètes, ô Seigneur,
et évite à ton serviteur des péchés inconnus.

Saint Augustin d'Hippone

mercredi 24 février 2010

Thérèse d'Avila, ce qui me frappe dans sa vie (4)



Thérèse d’Avila

Ce qui me frappe dans sa vie (4)

Thérèse avec sa sensibilité et sa droiture a beaucoup souffert du fait de ne pas trouver de confesseurs bien instruits : «l’expérience m’a montré que lorsque les confesseurs sont vertueux et de bonne vie, il vaut encore mieux qu’ils n’aient aucune instruction que d’en avoir une médiocre, parce qu’alors ils s’informent auprès des hommes de doctrine et ne se fient pas à leurs propres lumières : et moi-même, du reste, je ne m’en contenterais pas. »

Finalement elle a fait la connaissance d’un père dominicain, le Père Vincente Barron, théologien renommé et de pères de la Compagnie de Jésus qui l’ont beaucoup aidée. En effet, elle tient à se confesser souvent. Et quand elle fut gravement malade elle le demanda instamment à son père mais celui-ci l’en empêcha pensant que c’était par peur de la mort.

Pendant son noviciat Thérèse se trouva confrontée à la maladie d’une sœur de sa communauté qui l’a beaucoup édifiée par sa patience, si bien qu’elle s’est mise à prier : « Je disais à Dieu que, s’il daignait m’accorder une patience égale à la sienne, je le prierais de m’envoyer toutes les maladies qu’il lui plairait… De fait, j’étais si avide des biens éternels que je me sentais résolue à les acquérir à n’importe quel prix ». Bien plus tard elle reconnut que ses désirs n’étaient pas encore fondés sur l’amour de Dieu : « ….je n’avais pas encore cet amour de Dieu qui devint, semble-t-il, mon partage dès que je commençai à faire oraison. J’avais seulement une certaine lumière qui me montrait le peu de valeur de toutes les choses qui passent, et le prix inestimable des bien éternels quelles nous permettent d’acquérir. »

Deux ans après, elle tomba gravement malade et tout près de mourir. Ce fut pour elle un véritable calvaire qu’elle vécut comme un chemin de plus grande connaissance de soi et d’approfondissement de sa relation à Dieu. « Tous ces indices de la crainte de Dieu, je les devais à l’oraison. Mais la meilleure marque de toutes, c’est que la crainte chez moi était tellement absorbée dans l’amour, que je ne songeais pas au châtiment. Tout le temps que durèrent mes grandes maladies, je veillais très attentivement sur ma conscience, afin d’éviter les péchés mortels»

Elle désirait bien sûr la santé pour mieux servir Dieu, mais elle acceptait d’endurer tous ces maux et même de les vivre avec une certaine joie ! Et, elle apprit à se soumettre à la volonté du Seigneur : « nous ne nous remettons pas entièrement à la conduite du Seigneur. Il sait pourtant bien mieux que nous ce qui nous convient »

En outre, Thérèse avait une très grande dévotion à Saint Joseph et elle désirait que tout le monde partage cette dévotion: « Les âmes d’oraison, surtout, devraient toujours l’honorer d’un culte particulier. D’ailleurs, je ne vois pas comment on peut penser à la Reine des anges et à tout ce qu’elle eut à souffrir en compagnie de l’Enfant Jésus, sans remercier Saint Joseph de les avoir bien assistés l’un et l’autre. Ceux qui ne trouvent pas de maître pour leur enseigner l’oraison n’ont qu’à prendre ce saint pour guide, et ils ne feront pas fausse route. »

Dans tout ce qu’elle vit transparait son désir de se donner entièrement au Seigneur dans l’amour, même s’il lui reste encore un long chemin à parcourir : « Il me semble aussi qu’il n’y a pas d’entreprise où je ne sois prête à m’engager courageusement pour l’amour de toi, et, par le fait, tu m’as aidée à venir à bout de plusieurs. »

dimanche 21 février 2010

Exposition Evangile chemin de Vie



L'Evangile chemin de Vie

sculptures sur bois
de Gérard Rougemont

EXPOSITION
Organisée par la Paroisse Saint-Désiré



samedi 27 Février 2010
et
dimanche 28 Février 2010
10h à 12h et 14h à 17h


Carrefour de la Communication

Lons-le-Saunier

vendredi 19 février 2010

Prière Universelle 1° dimanche de Carême C


Prière Universelle
1° dimanche de Carême C

Refrain : G 291 Rappelle à ton peuple Seigneur, le chemin du Serviteur.

- Seigneur, tous ceux qui invoquent ton Nom seront sauvés...
Vois ton Eglise qui témoigne à temps et à contretemps de ta grandeur pour que tous soient sauvés. Vois les catéchumènes qui reçoivent en ces jours l’Appel décisif et qui seront baptisés pour la Veillée Pascale. Reçois leur offrande et fais-là fructifier !

- Seigneur, remplis de l’Esprit-Saint les hommes et les femmes qui tracent des chemins de vie dans les déserts de ce monde. Regarde leur labeur, et soutiens leur courage !

- Seigneur, beaucoup encore de nos jours sont maltraités, réduits à la pauvreté, immigrés et ils crient vers Toi. Accueille leurs prières, et avec l’aide de nous tous, daigne les soulager !

- Seigneur, en ces jours de jeux olympiques d’hiver, nos sportifs nous donnent le meilleur d’eux-mêmes. Afin que leurs disciplines fassent grandir l’homme et l’entente entre les peuples, bénis leurs efforts, et protège-les pour que leurs exploits sportifs ne leurs coûtent plus jamais la vie.

- Seigneur, nous tous ici présents, nous sommes tentés parfois de nous en sortir tout seuls. Prends-nous tout près de Toi, revêt-nous de ta force, pour que s’évanouissent les illusions trompeuses et qu’à la lumière de ta Parole nous ne quittions jamais le chemin de la foi.

jeudi 18 février 2010

Thérèse d'Avila, Vie 7, Extraits

Thérèse d’Avila, Vie 7, extraits

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie


Bientôt, de passe-temps en passe-temps, de vanité en vanité, d'occasion en occasion, je me laissai entraîner à de si grands dangers et à une telle dissipation, que j’avais honte d’user avec Dieu de la familière amitié de l’oraison…

Je tombai alors dans le plus terrible piège que le démon pouvait me tendre: me voyant si infidèle, je commençai, sous prétexte d'humilité, à craindre de faire oraison… il valait mieux suivre le plus grand nombre et me contenter des prières vocales auxquelles j'étais obligée; digne de partager la société des démons, je ne devais plus prétendre à cet entretien céleste et à un commerce si intime, avec Dieu…
Ce qui me fit beaucoup de tort, à mon avis, ce fut de n'être pas dans un monastère cloîtré. Les autres religieuses, qui étaient d'une vertu éprouvée, pouvaient user innocemment de la liberté dont elles jouissaient…
Qu'on se garde bien d'appliquer ceci au monastère où j'habitais. Florissant par la régularité, il ne comptait pas parmi ceux dont l'accès était le plus facile. Il renfermait un grand nombre de religieuses sincèrement ferventes et d'une vie exemplaire…
Pourquoi donc s'étonner de voir de si grands maux dans l'Église, lorsque ceux qui devraient être pour les autres des modèles de vertu, ont si tristement dégénéré de cette ferveur, que les saints, leurs devanciers, laissèrent, au prix de tant de travaux, dans les ordres religieux? Plaise à la divine Majesté d'apporter à ces maux le remède qui doit les guérir! Amen!
Je commençai donc à m'engager dans ces conversations avec les personnes qui venaient nous visiter. Suivant en cela un usage établi, j'étais loin de penser qu'il dût en résulter pour mon âme autant de dommage et de distraction. Mes yeux ne se sont dessillés que plus tard...

Comme je m'entretenais un jour avec une personne dont je venais de faire la connaissance, Notre-Seigneur daigna m'éclairer dans mon aveuglement: par un avis et un rayon intérieur de lumière, il me fit comprendre que de telles amitiés ne me convenaient pas. Ce divin Maître m'apparut avec un visage très sévère, me témoignant par là combien ces sortes d'entretiens lui causaient de déplaisir. Je le vis des yeux de l'âme, beaucoup plus clairement que je n'eusse pu le voir des yeux du corps. Son image se grava si profondément dans mon esprit, qu'après plus de vingt-six ans je la vois encore peinte devant mes yeux. L'effroi et le trouble me saisirent, je ne voulais plus voir cette personne.

Un grand mal pour moi, dans cette circonstance, fut d'ignorer que l'âme pût voir sans l'intermédiaire des yeux du corps… Je n'osai m'en ouvrir à qui que ce fût…
A différentes époques je m'engageai dans d'autres conversations; je pris ce passe-temps empoisonné plusieurs années durant, sans le croire aussi nuisible qu’il l'était…

Comme je chérissais tendrement mon père, je lui souhaitais le bien que j'avais trouvé dans l'oraison; on n'en pouvait, à mon sens, posséder de plus grand en cette vie. Ainsi, par des détours et avec toute l'adresse dont j'étais capable, je lui persuadai de s'adonner à cet exercice. Je lui procurai des livres à cette fin. Comme il était très vertueux, il s'y appliqua avec une constante ardeur, et en cinq ou six ans, il y fit d'admirables progrès. Je ne me lassais pas d'en bénir Dieu, et j'en étais remplie de joie. Il eut de cruelles traverses à souffrir; sa résignation fut parfaite. Il venait me voir souvent, et trouvait de la consolation à s'entretenir de Dieu avec moi…
Mon père, dans sa bonté, pensait que je traitais avec Dieu comme auparavant. Il m'en coûtait de le voir dans une pareille erreur. Aussi je lui avouai que je ne faisais plus oraison, mais je ne lui en dis pas la véritable cause. Je me contentai de lui alléguer mes infirmités pour prétexte…

Mais cela ne me justifiait nullement. La maladie n'est pas une cause légitime d'interrompre un exercice où, à défaut de forces corporelles, l'amour et l'habitude suffisent…Pour l'âme qui aime, la véritable oraison, durant la maladie et au milieu des obstacles, consiste à offrir à Dieu ce qu'elle souffre, à se souvenir de lui, à se conformer à sa volonté sainte, et dans mille actes de ce genre qui se présentent; voilà l'exercice de son amour…
En ce temps-là mon père fut attaqué de la maladie dont il mourut, et qui ne dura que quelques jours … Son confesseur, religieux dominicain d'une éminente doctrine, disait qu'il ne doutait point que mon père ne fût allé droit au ciel…

Ce père, de l'ordre de Saint Dominique, homme de grande vertu et rempli de la crainte du Seigneur, me fut très utile. Je me confessai à lui. Il prit à cœur mon avancement spirituel, m'ouvrit les yeux sur le danger que je courais, et me fit communier tous les quinze jours… Je repris donc l’oraison, et depuis je ne l'ai plus quittée; mais je ne m'éloignai pas pour cela des occasions.
La vie que je menais était très pénible, parce qu'à la lumière de l'oraison je voyais mieux mes fautes. D'un côté Dieu m'appelait, et de l'autre je suivais le monde…
C'est un grand malheur pour une âme de se trouver seule au milieu de tant de périls…
Je suis, il est vrai, la plus faible et la plus imparfaite de toutes les créatures qui aient jamais vu le jour; je pense cependant que même une âme forte ne perdra rien à ne pas se croire telle, et à s'en rapporter humblement sur ce point au jugement de l'expérience.

Pour moi, je puis le dire: si le Seigneur ne m'eût découvert cette vérité, et s'il ne m'eût donné des relations habituelles avec des personnes d'oraison, je crois qu'avec cette alternative continuelle de fautes et de repentir, j'aurais fini par tomber la tête la première dans l'enfer. Pour m'aider à faire des chutes, je n'avais que trop d'amis; mais pour me relever, je me trouvais dans une effrayante solitude. Je m'étonne maintenant que je ne sois pas restée dans l'abîme. Louange à la miséricorde de Dieu, car lui seul me tendait la main! Qu'il en soit béni à jamais! Amen.
Vous pouvez lire le texte intégral de ce chapitre 6 de sa Vie en cliquant ici

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mercredi 17 février 2010

Mercredi des cendres (3)



Le Mercredi des cendres,
un peu d'histoire... (3)




Les lectures du mercredi des cendres

Elles mettent en relief l’appel à la conversion.
Joël 2,12-18 appelle tout le peuple à la conversion.
En entrant dans cette saison de renouveau nous sommes unis à tout le peuple de Dieu. Nous avons tous besoin de conversion et nous en appelons au soutien les uns des autres sur ce chemin. En imitant ceux qui rejoignaient l’Ordre des Pénitents dans le passé, nous devenons tous une communauté de pénitents cherchant à nous rapprocher de Dieu par le repentir et la transformation de notre vie.

Paul aussi nous invite à nous laisser « réconcilier avec Dieu » (2 Co. 5,20 à 6,2). C’est maintenant le moment favorable !

L’Evangile (Mt 6,1-6.16-18) nous indique comment agir pendant ce Carême : partage, prière et jeûne. Pratiquer ces activités non pas secrètement mais par amour de Dieu et du prochain sans chercher à se faire remarquer.
Nous ne recevons pas les cendres pour proclamer notre sainteté mais pour reconnaître que nous sommes une communauté de pécheurs qui à besoin de repentir et de renouvellement.

Des cendres aux fonts baptismaux

Les cendres sont appel à la conversion continuelle. Nous cheminons en Carême des cendres jusqu’aux fonts baptismaux. Nous salissons notre visage au jour des cendres et nous sommes purifiés dans les eaux baptismales. Plus profondément nous embrassons le besoin de mourir au péché et à notre égoïsme au commencement du Carême pour parvenir à une vie plus plénière dans le Christ Ressuscité à Pâques.
En recevant les cendres nous reconnaissons qui nous sommes : des créatures terrestres, des mortels, des baptisés en chemin de conversion, et aussi des membres du Corps du Christ.
Le cœur de l’expérience du Carême c’est de renouveler le sens de notre existence. Qui sommes-nous aux yeux de Dieu ? Souvent nous péchons, nous nous détournons de la volonté d’amour de Dieu. Nous ressemblons aux Ninivites…
Dès le début du Carême Dieu nous appelle à nous convertir. Si nous ouvrons nos oreilles et notre cœur à sa Parole nous ressemblerons aux Ninivites qui se sont convertis à la parole de Jonas. Voilà tout le sens du Mercredi des cendres!


Une prière pour les Cendres


En recevant les Cendres,
puisse la croix qui marque nos fronts
nous rappeler
ainsi qu’à ceux que nous rencontrerons
que nous appartenons à ton Fils.
Que prière et pénitence
nous soutiennent pendant ces 40 jours
et que nous parvenions
avec un cœur renouvelé
à la célébration de la Résurrection du Christ.

lundi 15 février 2010

Les cendres (2)


Le mercredi des cendres,
un peu d'histoire ...(2)


L’Ordre des pénitents

Il semble donc que cet usage des cendres au début du Carême soit une extension de l’utilisation des cendres pour ceux qui entraient alors dans l’Ordre des Pénitents. C’est ainsi que se vivait le sacrement de Pénitence au 1° millénaire. Les grands pécheurs confessaient leurs péchés à l’Evêque (ou son représentant) et recevaient une pénitence qu’ils avaient à accomplir pendant un certain laps de temps. Quand ils l’avaient accomplie, au cours d’une célébration, ils étaient réconciliés publiquement par l’Evêque par une prière d’absolution.
Pendant leur période de pénitence, les pénitents portaient des vêtements particuliers pour indiquer leur statut et avaient des places spéciales à l’église.
Tout comme les catéchumènes qui se préparaient au baptême, le dimanche, ils ne participaient qu’à la première partie de la messe : la liturgie de la Parole.
Tout ce processus était calqué sur le chemin de conversion des catéchumènes, parce que l’Eglise considérait que le fait de commettre un péché grave manifestait que la personne n’était pas vraiment convertie. La pénitence était vue comme un second essai pour encourager cette conversion.
Les premiers Pères de l’Eglise appelaient souvent la Pénitence « un second baptême ».

Le Carême s’est développé dans l’Eglise quand toute la communauté s’est mise à prier et à jeûner pour les catéchumènes qui se préparaient au baptême. Les baptisés se préparaient à renouveler leurs promesses baptismales à Pâques, rejoignant ainsi les catéchumènes en cherchant à approfondir leur conversion. Ce fut comme naturellement que l’Ordre des Pénitents se centra aussi sur le Carême, la réconciliation étant souvent célébrée le Jeudi Saint pour que les nouveaux réconciliés puissent participer au Triduum pascal. Comme le Carême étant clairement centré sur le baptême, la Pénitence y trouva aussi son lieu.

Déplacement du sens du Carême


Avec la disparition du catéchuménat dans la vie de l’Eglise, la compréhension du sens du Carême changea aussi. Au Moyen Age l’accent ne fut plus clairement baptismal. L’art se concentra sur les souffrances du Sauveur, la piété populaire fit de même. Le Carême en vint à exprimer la culpabilité des chrétiens pour leurs péchés qui avaient entrainé la passion et la mort du Christ. Le repentir fut alors considéré davantage comme le moyen d’éviter la punition encourue pour le péché que comme un moyen de renouveau dans l’engagement baptismal.

Avec la disparition progressive de l’Ordre des pénitents, l’usage des cendres se détacha de son contexte originel. L’accent sur la pénitence personnelle et sur le sacrement de Pénitence demeura mais sa relation avec le baptême échappa à la plupart des fidèles. On peut en voir une trace dans la formule associée à l’imposition des cendres : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière. ». Cette phrase met l’accent sur le fait que nous sommes mortels et entend nous pousser à prendre au sérieux l’appel à la pénitence mais a évacué le sens baptismal de la démarche. Cette insistance sur la mortalité reflète bien l’expérience médiévale de la vie quand la menace de la mort planait partout. Beaucoup de personnes mourraient très jeunes et la peste ravageait des sociétés entières.

Le mercredi des Cendres après Vatican II


Le Concile Vatican II (1962-65) a appelé à un renouveau du Carême, à une redécouverte de sa dimension baptismale. On restaura le catéchuménat des adultes (1972). Les chrétiens, davantage engagés auprès des catéchumènes au cours de leurs étapes de préparation au baptême, ont commencé à redécouvrir le Carême comme temps de préparation au baptême et de renouveau baptismal.
Comme le Mercredi des Cendres marque le commencement du Carême, il retrouve aussi naturellement une dimension baptismale. On le voit dans la seconde formule accompagnant l’imposition des cendres : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile. »Même si elle ne mentionne pas explicitement le baptême elle rappelle la promesse baptismale de renoncer au péché. C’est un appel clair à la conversion, à rejeter le péché et à nous tourner vers le Christ, appel que nous avons à reprendre continuellement tout au long de notre vie.
Au début du Carême, le Mercredi des Cendres nous appelle à un chemin de conversion. Comme les catéchumènes entament leur dernière étape pour la préparation aux Sacrements à Pâques ainsi sommes-nous appelés à cheminer avec eux pour être prêts à renouveler nos promesses baptismales au cours de la Veillée pascale.

samedi 13 février 2010

Mercredi des Cendres, histoire (1)


Mercredi des Cendres, un peu d’histoire…(1)


Les Cendres dans la Bible


L’origine de l’utilisation des cendres dans les rites religieux se perd dans les brumes de l’histoire, mais on en trouve des références dans la tradition de l’Ancien Testament.
Le prophète Jérémie appelle son peuple à manifester son repentir en se couvrant de cendres (Jér. 6.26)
Isaïe lui critique l’usage du sac et de la cendre, incapables de plaire à Dieu (Is. 58.5) mais ce faisant il montre que c’était une pratique bien attestée.
Daniel supplie Dieu de sauver Israël en revêtant sac et cendre en signe du repentir de son peuple. (Dan.9.3)
L’exemple le plus connu est sans doute celui du prophète Jonas demandant aux Ninivites de se repentir dans le sac et la cendre (Jonas 3.6) ce qu’ils firent effectivement et Dieu accueillit leur démarche.
Dans le livre de Judith (Judith 4.11 ; 4.15 ; 9.1) des cendres sont répandues sur la tête des gens en signe de repentir.
Plus tard, on voit les Maccabées (1 Mac. 3.47 ; 4.39) se préparer au combat en s’aspergeant la tête de cendres et en déchirant leurs vêtements.

Dans le Nouveau Testament, Jésus fait allusion à cet usage du sac et de la cendre comme signes de repentir. (Mt 11.21 ; Lc 10.13)

Les cendres dans l’histoire de l’Eglise

Peu de traces de l’usage de la cendre au 1° millénaire de la vie de l’Eglise nous sont parvenus. En 960 le pontifical Romano-germanique mentionne une liturgie du mercredi des Cendres avec aspersion de cendres.
Mais auparavant, dans le rite Mozarabe espagnol, dès le VI° siècle, on employait les cendres pour faire le signe de la croix sur le front des grands malades qui étaient admis dans l’Ordre des pénitents. Au XI° siècle cette pratique se répandit en certains lieux pour tous les fidèles au mercredi qui précédait le Carême. Le Pape Urbain II demanda qu’on généralise cette pratique.

Au départ, pour les hommes on répandait les cendres sur leur tête tandis qu’on traçait le signe de la croix avec les cendres sur le front des femmes. Finalement c’est cette dernière manière de faire qui prévalut.

Au XII° siècle se développa la pratique de faire les cendres à partir des palmes qui avaient servi le jour des Rameaux de l’année précédente.

mercredi des Cendres



17 Février 2010

MERCREDI DES CENDRES


Entrée en Carême


Au Carmel de Saint-Maur


9h00 Messe (avec imposition des Cendres)

Thérèse d'Avila, ce qui me frappe dans sa vie (3)


Thérèse d’Avila
Ce qui me frappe dans sa vie (3)

Voilà donc Thérèse pensionnaire au monastère. Au bout de huit jours elle se sentait plus à l’aise, plus heureuse. Elle est restée un an et demi dans ce monastère et ce fut une véritable conversion. Avec le bon exemple de Maria de Briceno, une religieuse « très prudente et très vertueuse » petit à petit s’opéra en elle le plus heureux changement. Elle se remit « à réciter beaucoup de prières vocales », demandant aux personnes de son entourage de prier afin qu’elle trouve son propre chemin. Elle désire servir Dieu et pourtant ce qui est curieux, elle craint la vie religieuse: « je ne désirais pas la vocation religieuse, et j’aurais bien souhaité que Dieu ne me la donne pas. D’autre part, le mariage m’effrayait ».

Mais le dessein de Dieu ne tardera pas longtemps à se préciser ; poussée par le désir d’être sauvée, car elle se voit une grande pécheresse, elle se décida à entrer au monastère des carmélites d’Avila, dit de l’Incarnation. Laissons Thérèse s’exprimer elle-même : « Les souffrances et les peines de l’état religieux ne pouvaient surpasser celles du purgatoire. Or, j’avais mérité l’enfer. C’était donc bien peu que de passer le reste de ma vie dans une sorte de purgatoire : j’irais ensuite droit au ciel, objet de tous mes désirs. C’était moins l’amour, me semble-t-il, que la crainte servile, qui me poussait à choisir cet état de vie ».

Le changement de vie et ses efforts pour être une bonne religieuse, nuisirent à sa santé. Elle tomba gravement malade. Elle sortit du couvent pour se faire soigner et pour cela se rendit chez sa sœur Maria de Cepeda.

A ce moment, ce fut encore une autre belle aventure ! La maison de son Oncle, Pedro Sanchez de Cepeda, le frère de son père, veuf et très religieux se trouvait sur son chemin. Il lui donna un livre intitulé « Le Troisième Abécédaire », un traité sur l’oraison de recueillement. Jusqu’alors elle ne savait pas se recueillir pour faire oraison. A partir de ce moment-là, elle s’engagea dans cette nouvelle manière de prier : « Je faisais tous mes efforts pour considérer sans cesse Jésus-Christ, notre Bien et notre Maître, présent en moi : c’était là ma manière d’oraison. Si je méditais sur un mystère, je me le représentais de même intérieurement ; mais je goûtais surtout la lecture des bons livres : elle faisait mon bonheur ».

Dès ces débuts Dieu répond à sa ferveur en lui accordant de grandes grâces. Cependant elle déplore de n’avoir personne pour l’accompagner et la conseiller dans cette aventure spirituelle.

vendredi 12 février 2010

Prière universelle pour les Cendres


Prière Universelle

Mercredi des cendres

Refrain : Y 55 Dieu qui nous fais vivre, Dieu notre espérance, montre-nous les chemins de la vie.

- En ce mercredi des Cendres, Seigneur, tu invites ton Eglise à revenir à toi : Ne permet pas que l’on dise : « où donc est leur Dieu ? » Mais aide les chrétiens à témoigner fidèlement de ta présence dans notre monde. Nous t’en prions !

- Des grands de la terre et des gens malveillants exposent ton peuple aux moqueries et aux insultes. Que se lève sur tous le jour favorable du Salut. Seigneur, nous t’en prions !

- Beaucoup de personnes, sans te connaître, partagent, se privent, et même se sacrifient pour les autres. Seigneur, Tu vois ce qu’ils font en secret, tu le leur revaudras. Tu nous l’as dit, et nous t’en prions.

- Pendant ce Carême, des personnes de tous âges vont cheminer vers le Baptême, remplis d’espoir. Soutiens leur marche avant et après leur baptême, pour qu’ils grandissent chaque jour plus profondément dans ton amour. Seigneur nous t’en prions !

- Le Carême pour nous est un défi et une grâce. Fais-nous entrer dans ce temps privilégié avec joie, courage, et confiance, car Tu veux nous combler de tes bienfaits. Seigneur nous t’en prions !

Prière universelle 6°dimanche C


Prière universelle 6° dimanche C

Refrain : Y 38. Dans ton Royaume souviens-toi de nous Seigneur.

Heureuse l’Eglise servante et pauvre, elle donne et possède déjà le Royaume de Dieu. Garde la toujours riche de Toi et de l’amour que tu lui donnes. Seigneur nous te prions !

Heureux les hommes haïs et repoussés à cause de leurs engagements au service de la justice et de la paix, ils sont les prophètes d’aujourd’hui. Suscite dans le monde de nombreux défenseurs de l’homme, Seigneur nous te prions !

Heureux ceux qui ont faim de dignité, de reconnaissance, d’amour: des milliers avec eux, seront exaucés. Qu’ils trouvent sur leur chemin des frères qui construiront avec eux un monde où ces valeurs seront défendues, Seigneur nous te prions !

Heureux sommes-nous qui pleurons d’être si peu nombreux, si âgés, si minoritaires au repas du Seigneur, nous bondirons de joie au jour nouveau que Dieu prépare. Donne-nous Seigneur de ne pas perdre courage et de témoigner toujours plus fort de ton amour pour tous. Nous t’en prions !

jeudi 11 février 2010

Prière Pénitentielle, 6° dimanche C


Prière Pénitentielle, 6° dimanche C

Refrain : O Seigneur, écoute et prends pitié!


Heureuse l’Eglise servante et pauvre, elle donne et possède déjà le Royaume de Dieu. Mais malheureuse l’Eglise riche de son élection et qui exclut les pécheurs. Comment accueillera-t-elle son Seigneur pauvre et indigent ?

Heureux les hommes haïs et repoussés à cause de leurs engagements au service de la justice et de la paix, ils sont les prophètes d’aujourd’hui. Mais malheureux les hommes adulés et portés aux nues par les foules, mais qui méprisent les petits. Comment accueilleront-ils leur Sauveur humilié?

Heureux ceux qui ont faim de dignité, de reconnaissance, d’amour; des milliers avec eux, seront exaucés. Mais malheureux ceux qui sont rassasiés et blasés de tout. Comment accueilleront-ils le Seigneur qui creuse en eux la faim ?

Heureux sommes-nous qui pleurons d’être si peu nombreux, si âgés, si minoritaires au repas du Seigneur, nous bondirons de joie au jour nouveau que Dieu prépare. Mais malheureux sommes-nous si nous rions de notre tranquillité, de notre salut assuré, de notre bonne conscience. Comment accueillerons-nous le Seigneur qui vient faire toute chose nouvelle ?

lundi 8 février 2010

Thérèse d'Avila, Vie 6, extraits

Thérèse d’Avila, Vie 6, extraits

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie

Retour au Monastère de l'Incarnation et chemin de guérison...avec le secours de Saint-Joseph.

"Voilà où me réduisirent ces quelques jours d'indicible douleur. Je ne pouvais, sans un secours étranger, remuer ni bras, ni pied, ni main, ni tête… On ne savait comment m'approcher: tout mon corps était dans un état si lamentable, que je ne pouvais supporter le contact d'aucune main…Je restai ainsi jusqu'à Pâques-Fleuries…Je craignais que la patience ne vînt à m'échapper. Grande fut donc ma joie quand je me vis délivrée de douleurs si aiguës et si continuelles…
Je voulus sur-le-champ retourner à mon monastère, et je m'y fis transporter en cet état. On reçut donc en vie celle qu'on avait attendue morte, mais avec un corps dont l'aspect aurait inspiré moins de pitié, s'il eût été privé de vie. Il n'y a pas de termes pour peindre l'excès de ma faiblesse; il ne me restait que les os. Cet état, comme je l'ai dit, se prolongea plus de huit mois. Pendant près de trois ans, je demeurai frappée d'une paralysie, qui allait, il est vrai, s'améliorant chaque jour. Lorsque à l'aide de mes mains je commençai à me traîner par terre, j'en rendis au Seigneur des actions de grâces.



Au milieu de toutes ces souffrances, ma résignation ne se démentit pas un instant...Enfin j'étais pleinement soumise à la volonté de Dieu... Si je désirais guérir c'était pour pouvoir me livrer à l'oraison dans la solitude, de la manière qui m'avait été enseignée…
Je sentais alors les puissants effets de cette grâce d’oraison que le Seigneur m'avait accordée. Par elle, je comprenais en quoi consistait son amour. En ce peu de temps, elle avait fait germer en moi ces nouvelles vertus dont je vais parler; vertus encore faibles sans doute, puisqu'elles ne suffirent pas à me maintenir dans le sentier de la perfection. Je ne disais le moindre mal de personne; j'avais au contraire l'habitude d'empêcher toute détraction…
Je conservais le désir de la solitude; je me plaisais à traiter avec Dieu et à parler de lui. Dès que je pouvais nouer un pareil entretien, j'y trouvais plus de plaisir et de charmes que dans toute la politesse, ou pour mieux dire, dans la grossièreté des conversations du monde. Je me confessais, je communiais bien plus fréquemment, et j'en avais un ardent désir. La lecture des bons livres faisait mes plus chères délices …



Me trouvant, si jeune encore, frappée de paralysie, et voyant le triste état où m'avaient réduite les médecins de la terre, je résolus de recourir à ceux du ciel pour obtenir ma guérison.
Je commençai donc à entendre des messes avec dévotion, et je récitai des prières très approuvées…
Je pris pour avocat et pour protecteur le glorieux saint Joseph et je me recommandai très à instamment à lui. Son secours éclata d'une manière visible. Ce père et protecteur de mon âme me tira de l'état où languissait mon corps, comme il m'a arrachée à des périls plus grands d'un autre genre, qui menaçaient mon honneur et mon salut éternel. Je ne me souviens pas de lui avoir jamais rien demandé, jusqu'à ce jour, qu'il ne me l'ait accordé…
Connaissant aujourd'hui, par une si longue expérience, l'étonnant crédit de saint Joseph auprès de Dieu, je voudrais persuader à tout le monde de l'honorer d'un culte particulier. Jusqu'ici j'ai toujours vu les personnes qui ont eu pour lui une dévotion vraie et soutenue par les oeuvres, faire des progrès dans la vertu; car ce céleste protecteur favorise, d'une manière frappante, l'avancement spirituel des âmes qui se recommandent à lui…



Les personnes d'oraison surtout devraient toujours l'aimer avec une filiale tendresse…Que celui qui ne trouve personne pour lui enseigner l'oraison choisisse cet admirable saint pour maître, il n'aura pas à craindre de s'égarer sous sa conduite…
Enfin il fit éclater à mon égard sa puissance et sa bonté: grâce à lui, je sentis renaître mes forces, je me levai, je marchai, je n'étais plus frappée de paralysie




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14 fevrier 2010

dimanche 7 février 2010

Poème : Il y a tant de fleurs du mal


Il y a tant de fleurs du mal

Il y a tant de fleurs du mal
Sur terre,
Tant de peines et de misères,
Tant de morts et tant de guerres,
Sur terre,
Il faut bien qu’il y ait aussi
Des fleurs de bonheur et de vie,
Même sur terre,
Tant et plus de fleurs de lumière
Que de fleurs du mal,
Sur terre.

samedi 6 février 2010

Message de Carême 2010 de Benoit XVI


Message de Carême de Benoit XVI

Pour ce Carême 2010, le Pape Benoit XVI souhaite proposer quelques réflexions sur un vaste sujet, celui de la justice, à partir de l’affirmation de saint Paul : « La justice de Dieu s’est manifestée moyennant la foi au Christ. » (Rm 3, 21-22).
Il invite chacun à "s'engager dans la construction de sociétés justes où tous reçoivent le nécessaire pour vivre selon leur dignité humaine et où la justice est vivifiée par l'amour. "
Pour lire son message cliquez ici.

vendredi 5 février 2010

Thérèse d’Avila, Vie 5, extraits


Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie

Grave maladie
et première expérience de guérison spirituelle d'un prêtre.


En parlant de l'année de mon noviciat, j'ai oublié de dire que je me laissais aller à de grands troubles pour des choses de peu d'importance. Souvent recevais des réprimandes sans les mériter, et je ne les écoutais qu'avec beaucoup de déplaisir et d'imperfection. Néanmoins, dans ma joie d'être religieuse, j'acceptais tout…
Je fus témoin alors de l'héroïque résignation que fit éclater une religieuse au milieu d'une bien cruelle maladie… Le mal effrayait les autres, moi je portais grande envie à cette inaltérable patience. Je disais à Dieu que, s'il voulait me la donner au même degré, je le priais de m'envoyer toutes les maladies qu'il lui plairait…La divine Majesté daigna exaucer ma prière: deux ans ne s'étaient pas encore écoulés, que je me vis assaillie d'un mal différent sans doute, mais qui cependant me causa, l'espace de trois ans, des douleurs non moins sensibles et non moins cruelles, comme je le raconterai bientôt…

Dans ce lieu même où j'étais venue chercher ma guérison, vivait un ecclésiastique d'une naissance distinguée, qui, à beaucoup d'intelligence, ne joignait toutefois qu'une science médiocre. Ce fut à lui que je m'adressai pour la confession. Je dois le dire, j'ai toujours eu une prédilection marquée pour les confesseurs éminents en doctrine, car les demi-savants ont nui grandement à mon âme...
Je commençai donc à me confesser à cet ecclésiastique… Comme alors mon âme goûtait habituellement en Dieu d'enivrantes délices, mon plus doux plaisir était de parler de lui. A un tel langage, dans une personne si jeune encore, il se sentait pénétré de confusion. Enfin, poussé par la confiance que je lui inspirais, il commença à me découvrir l'état de son âme, qui était déplorable et des plus dangereux…


Le plus souvent, je lui parlais de Dieu. Mes paroles lui furent utiles sans doute, mais la grande affection qu'il avait pour moi fut, je crois, chez lui, une plus puissante cause de retour… il était effrayé de lui-même; il gémissait de sa coupable vie, et déjà il en était saisi d'horreur. Notre-Dame, je n'en puis douter, lui fit sentir son puissant secours...Enfin, il brisa sans retour ses tristes chaînes, et il ne pouvait se lasser de remercier Dieu de l'avoir éclairé de sa lumière…
Il mourut dans les plus beaux sentiments de foi, et dans l'éloignement le plus complet de l'occasion qui l'avait égaré. Ainsi, il semblerait que le Seigneur voulut se servir de moi pour ouvrir le ciel à cette âme.


Je restai trois mois dans cet endroit, en proie à de très grandes souffrances, parce que le traitement était trop rigoureux pour ma complexion. Au bout de deux mois, à force de remèdes, il ne me restait plus qu'un souffle de vie. Le mal dont j'étais allée chercher la guérison était devenu beaucoup plus cruel..Je sentais un feu intérieur qui m'embrasait. Les nerfs se contractèrent, mais avec des douleurs si intolérables, que je ne trouvais ni jour ni nuit un instant de repos. A cela venait encore se joindre une profonde tristesse… Mon père se hâta de me ramener chez lui…

La souffrance dans cet excès de rigueur ne dura que trois mois, mais on n'eût jamais cru qu'il fût possible de résister à tant de maux réunis. Je m'en étonne moi-même en ce moment, et je regarde comme une faveur insigne de Dieu la patience qu'il me donna; il était visible qu'elle venait de lui. L'histoire de Job, que j'avais lue dans les Morales de saint Grégoire, me fut d'un grand secours…Ce long martyre s'était déjà prolongé depuis le mois d'avril jusqu'au milieu d'août, plus douloureux cependant les trois derniers mois. Enfin, le jour de l'Assomption de Notre-Dame arriva...

Cette nuit même se déclara une crise si terrible que, pendant près de quatre jours, je restai privée de tout sentiment. On me donna, dans cet état, l'extrême-onction. A toute heure, ou plutôt à tout moment, on croyait que j'allais expirer, et l'on ne faisait que me dire le Credo, comme si j'eusse été capable d'entendre quelque chose. Plus d'une fois même on ne douta plus que je n'eusse exhalé mon dernier soupir; et quand je revins à moi, je trouvai sur mes paupières de la cire, tombée d'un flambeau.
Déjà, dans mon couvent, la fosse qui attendait mon corps était ouverte depuis un jour et demi; et déjà, hors de cette ville, dans un monastère de religieux de notre ordre, on avait célébré pour moi un service funèbre…


Vous pouvez lire le texte intégral de ce chapitre 5 de sa Vie en cliquant ici


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Journée mondiale des malades, 11 Février 2010


11 Février 2010, fête de Notre-Dame de Lourdes

18° journée mondiale des malades

Nous unissons notre prière à celles de tous les pélerins de Lourdes et nous confions à la maternelle et douce intercession de la Vierge Marie tous ceux qui souffrent dans leur corps, leur esprit ou dans leur coeur, spécialement les jeunes qui ont perdu le goût de la vie.


"Le Seigneur Jésus, à la Dernière Cène, avant de retourner vers le Père, s'est incliné pour laver les pieds des apôtres, en anticipant l'acte suprême d'amour sur la croix. Par ce geste, il a invité ses disciples à entrer dans sa logique d'amour qui se donne spécialement aux plus nécessiteux (cf. Jn 13,12-17). En suivant son exemple, chaque chrétien est appelé à vivre, dans des contextes divers et toujours nouveaux, la parabole du Bon Samaritain, qui, en passant à côté d'un homme laissé à moitié mort par les brigands au bord de la route, « l'a vu et a eu compassion de lui, s'est fait proche de lui, a bandé ses blessures, en versant de l'huile et du vin ; puis l'a chargé sur sa monture, l'a conduit à une auberge et a pris soin de lui ; le jour suivant, il a pris deux deniers et les a donnés à l'aubergiste, en disant : «Prends soin de lui ; ce que tu dépenseras en plus, je te le rembourserai à mon retour »» (Lc 10, 33-35). En concluant la parabole, Jésus dit : «Va, et toi aussi fait de même» (Lc 10,37). Par ces paroles, il s'adresse aussi à nous. Il nous exhorte à nous pencher sur les blessures du corps et de l'esprit, de tant de nos frères et sœurs que nous rencontrons sur les routes du monde." (extrait du message de Benoit XVI)

Vous pouvez lire le message spécial de Benoit XVI pour cette journée en cliquant ici

mardi 2 février 2010

Thérèse d'Avila ce qui me frappe dans sa vie (2)

Thérèse d'Avila,
ce qui me frappe dans sa vie (2)

Enfant, elle baigne de bons livres de sa famille. Sans doute comme tous les enfants elle se laisse emporter par son imagination enfantine en côtoyant la vie des saints jusqu’à comploter un jour avec son frère d’aller au pays des Maures, « dans l’espoir d’y avoir la tête tranchée »! Ecoutons Thérèse nous dire d’où vient cette idée : « A la vue des tourments que les saintes martyres enduraient pour Dieu, je trouvais qu’elles achetaient à bon marché le bonheur d’aller jouir de lui, et je souhaitais ardemment une semblable mort. Ce n’était pas chez moi l’effet d’un amour pour Dieu dont j’aurais eu conscience, mais le désir de jouir rapidement de cet immense bonheur du ciel que les livres me promettaient ». Cet immense bonheur du ciel l’a poussée à aller encore plus loin. Etonnée de ce qu’elle découvre dans ses livres « les tourments et la gloire devaient durer toujours » elle aime répéter avec son frère, ces mots « pour toujours ». Ainsi naquit en elle cette grâce de Dieu en elle de marcher sur « le chemin de la vérité »
Une fois qu’elle a compris l’impossibilité d’aller chercher le martyre ! Alors, avec son frère, ils décidèrent de vivre en ermites ! Elle dit aussi qu’elle faisait l’aumône selon son petit pouvoir. Sans doute ce geste grandit en elle par le bon exemple de son père.

Quant à l’influence de sa mère, elle lui apprit à prier : « … le soin que prenait ma mère de nous faire prier et de nous inspirer de la dévotion envers Notre-Dame et quelques saints, commencèrent à m’éveiller vers l’âge, me semble-t-il, de six ou sept ans » Enfant, elle est déjà attirée à chercher la solitude pour prier, à réciter ses nombreuses prières inculquées par sa mère. De même, elle jouait avec les filles de son âge, bâtissant des monastères et imitant les religieuses. Faut-il s’étonner que plus tard elle soit devenue réformatrice, fondatrice, de nombreux monastères !

A l’âge de douze ans quand sa mère mourut, très vite elle se confia à Notre Dame, qui en quelque sorte lui tint lieu de mère.

Enfant, sa vie est déjà empreinte de bonnes habitudes, mais en grandissant très vite elle s’aperçoit qu’elle est en train de déraper ! Comment ? Ces bonnes lectures d’enfance sont remplacées par des livres de chevalerie de sa mère ! Alors, comme elle dit joliment : « Je me mis à porter des parures et à désirer plaire en paraissant bien. Je prenais un grand soin de mes mains et de mes cheveux ; j’usais de parfum ainsi de toutes les vanités de ce genre… je n’avais nulle intention mauvaise, et jamais je n’aurais voulu devenir pour personne une occasion d’offenser Dieu».
De plus, l’influence de ses cousins germains, surtout d’une cousine frivole, eut tôt fait de l’entrainer sur d’autres chemins, si bien que son père décida de l’envoyer au couvent de Notre Dame de Grâce. Là elle pourrait recevoir une éducation plus sérieuse et reprendre le bon chemin.