dimanche 21 mars 2021

Homélie 5ème dimanche Carême Année B.

Homélie 5ème dimanche Carême Année B. Dimanche 21 mars 2021

du Père Maurice Boisson

Carmel de Saint Maur. 

 

Sur notre chemin de Carême, nous approchons des événements de la Passion du Christ. 

Passion exprime à la fois les souffrances et l’Amour. Souffrir et Aimer. C’est la réalité de la Passion de Jésus : accepter librement la souffrance et la mort, faire don de sa vie, parce qu’il a aimé passionnément les siens. Il nous redonne notre dignité humaine d’enfant de Dieu, en nous réconciliant avec Dieu. Nous faisons aussi l’expérience qu’aimer avec Passion suppose de donner de soi-même. C’est vrai vis à vis des personnes, mais on peut être aussi passionné de musique, de sport, de tel travail... “On s’y donne” comme on dit. 

 

Passion = souffrir et aimer.  Comme le Christ, c’est un combat permanent, on s’en rend encore davantage compte en ces temps d’insécurité sanitaire. Ce qui est le plus dur, me disait au téléphone une grand-mère, “c’est de ne pas pouvoir embrasser et serrer dans mes bras mes petits enfants que j’aime”. 

La Passion est un combat de la vie et de la mort, de la douceur et de la violence, de la lumière et de l’obscurité intérieures, combat du don de soi, de la générosité et de l’égoïsme. Bref, la Passion du Christ, celle du monde, les nôtres, sont traversées d’Amour et du mal qui détruit. 

 

La Bonne Nouvelle du message chrétien, du Christ est celle-ci : la force d’aimer est plus forte que le mal, même si apparemment et provisoirement, c’est le contraire qui apparaît. 

L’Evangile de ce dimanche nous donne la clef de cette victoire: “Qui aime sa vie la perd. S’il s’en détache il vivra en plénitude”.  Bien sûr qu’il faut aimer la vie et la protéger, c’est un don de Dieu précieux.  Bien sûr qu’il faut s’aimer soi-même nous dit Jésus, si on veut aimer les autres. 

Se détacher de la vie, c’est justement se détacher de ce qui nous empêche de vivre pleinement, se détacher de ce qui nous attache exagérément et excessivement à nous mêmes, de ce qui fait de moi “je”, l’unique référence et ce qui compte d’abord.

 

Le témoignage vécu par Jésus: le don de lui-même jusqu’à la mort, par Amour de ses frères et sœurs en humanité, ce don est libérateur. Il conduit à la plénitude de la vie. Jésus l’explique lui-même par cette comparaison, bien de saison : si le grain semé dans la terre ne meurt pas, il ne donne rien. S’il se transforme, en pourrissant dans la terre, il donne des fruits, des fleurs, des légumes... La vie passe par la mort de la graine. 

Qui veut garder dans son coffre intérieur ses capacités d’aimer, comme les graines qui restent dans le sachet, elles sécheront et se perdront. Qui sème dans la terre humaine, là où il se trouve, des graines de générosité, de fraternité, de présence, de charité, des graines d’Evangile, ces graines donneront ce qu’elles sont.

 

 Oui, ça coûte - de donner de soi, de se donner. Jésus est bouleversé au plus profond de lui-même, à l’approche du moment de donner sa vie, “Est-ce que je vais demander à Dieu, mon Père, sauve-moi de ce moment?”  Dieu répond : “Je l’ai glorifié, je le glorifierai... En ressuscitant Jésus, mon Fils, je lui donnerai raison et, ainsi, je donnerai raison à l’Amour contre toute forme de mal. C’est l’événement de Pâques. 

Ce que Dieu fait pour Jésus, il le fait pour nous. Tout ce que nous faisons, les petites choses pour donner de soi-même, sont autant de graines de vie et de Résurrection pour un monde nouveau. 

“Qui aime sa vie pour la garder pour soi, la perd, qui la donne, la gardera et vivra en plénitude. 

 

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