samedi 28 mars 2020

Méditation sur l’Evangile du 5° dimanche carême A.


Méditation sur l’Evangile du 5° dimanche carême  A.
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur.

Ex 37,12-14 ; Rm 8,8-11 ; Jn 11, 1-45

            Vendredi dernier,  le soir à 18h, seul sur la Place Saint Pierre déserte, le Pape François prononce une homélie bouleversante de profondeur humaine et spirituelle. Il nous invite à nous rapprocher de Jésus dans la tempête, cette tempête « inattendue et furieuse » qui secoue notre monde. Ces paroles du Pape marqueront notre temps, comme la Lumière de la Parole de Dieu éclairant nos pas dans les évènements actuels. Nourrissons-nous de ces Paroles (le texte de cette homélie se trouve sur le site du Carmel et sur celui de l’Eglise catholique de France).

L’Evangile de ce 5ème dimanche de Carême nous présente Jésus dans une autre tempête : la mort, la souffrance, l’amitié et la vie revenues.

- Jésus est devant la mort d’un ami, Lazare, qu’il aime et qu’il pleure :
« Celui que tu aimes est malade ! ».
« Voyez comme il l’aimait ».
« Devant le tombeau Jésus fond en larmes... ».

- Jésus partage la peine et la souffrance des 2 sœurs de Lazare. Il les aime aussi :
« Jésus aimait Marthe et sa sœur ainsi que Lazare ! ».
C’est Marie qui conduit Jésus au tombeau (« Marie, celle qui répandit du parfum sur Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ! »).
Arrivé au tombeau, « quand il vit qu’elle pleurait, Jésus saisi d’émotion, fut bouleversé, il fondit en larmes ».

- « Jésus est cet homme plein d’humanité qui a pleuré sur son ami Lazare... » (Préface de ce dimanche).
Les larmes sont aussi un langage :
« Le langage du Christ est celui d’un cœur fraternel et bon ». (Madeleine Delbrel).

            En ces temps difficiles, le témoignage que nous donnons du Christ et de l’Evangile passe par notre capacité à compatir, à pleurer avec ceux qui son éprouvés d’une manière ou d’une autre. Pas seulement par une présence physique mais aussi par une présence au-delà du visible qui compatit avec le cœur, avec la prière, avec les moyens actuels de communication, dans le soin des autres et de nous-mêmes. Cette présence rejoint, dans un même mouvement, les situations humaines et le cœur de Dieu.
            Comment Dieu, en son Fils Jésus, le Christ, et par Lui, ne pleurerait-il pas sur notre monde malade et sur tous les « Lazares » ? «  Plus que personne, il tient à nous » (François).

« Lazare, viens dehors !... et le mort sortit ».

            Jésus n’en  reste pas aux émotions, il va au bout de son amitié, de son amour... Il accompagne jusque vers la Vie.  « Moi, je suis la Résurrection et la Vie » dit-il à Marthe. Ce qui n’empêchera pas Marthe de douter devant la demande de Jésus d’enlever la pierre devant le tombeau : « Ça fait 4 jours qu’il est là... !  Il sent la mort »...
Nous connaissons bien ce doute de Marthe, lorsque l’Espérance commence à être atteinte. Jésus fait sortir le Vie du tombeau comme son Père le fera pour lui, Jésus.
           
            Nous n’avons pas le pouvoir de ressusciter « Lazare » d’aujourd’hui ! Mais, pour que Lazare sorte du tombeau, il a besoin qu’on lui enlève les bandes qui lient ses pieds, ses mains et son visage. Nous pouvons enlever des pierres qui enferment moralement, des liens qui découragent...  En cette période, même si nous ne pouvons pas sortir de nos maisons, nous pouvons sortir de nous-mêmes : « Seigneur, ce monde que tu aimes est malade».

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