dimanche 5 décembre 2021

Homélie 2ème dimanche de l’Avent C. 5 décembre 2021

Homélie 2ème dimanche de l’Avent C. 5 décembre 2021

Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur

 Ba 5,1-9; Ps 125 (126) ; Ph 1, 4-6.8-11 ; Lc 3,1-6. 

 Espérons que Jean-Baptiste,  ce matin, ne prêchera pas dans le désert. Ce qu’il nous dit dans cet Évangile, c’est la voix du Prophète Isaïe annonçant la venue de Jésus, le Christ. Ces paroles sont revenues à l’esprit de Jean-Baptiste alors que celui-ci était dans un temps de désert et préparait la venue attendue de Jésus. Jean-Baptiste redit ces paroles à celles et ceux qui, dans la région du Jourdain, étaient dans l’attente d’un libérateur du peuple chassant l’occupant romain et rétablissant la royauté. 

 Ce que dit Jean-Baptiste n’est pas d’ordre politique, mais un appel à la conversion des cœurs. Le Messie qui vient,  est un libérateur de ce qui empêche les êtres humains d’être vraiment humains dans leurs relations avec Dieu et entre eux.  Ce Messie inaugure un monde nouveau : le Royaume, le monde de Dieu. C’est l’attente du temps de l’Avent. 

Il faut préparer la venue du Messie, ouvrir son chemin, déblayer nos cœurs pour que Jésus y ait une place. Il s’agit de préparer l’accueil d’un  libérateur  des cœurs, libérateur de ce qui bloque, freine, empêche la relation avec Dieu, avec les autres, ce qui parasite l’accès à un monde meilleur. 

Essayons de nous dire quels sont ces ravins, ces montagnes, ces cailloux, ces virages, qui freinent et retardent la présence de Dieu en nous et dans notre vie ensemble. 

Redresse ce qui est tordu, ça ira mieux pour se rejoindre, se comprendre. Comble en toi les ravins, les fossés des discordes, des jalousies, des rumeurs qui coupent la route des relations. Nivèle en toi les bosses, les tas d’égoïsme, de jalousie, d’orgueil, qui isolent. Ôte les pierres de la méchanceté, de la calomnie, qui font trébucher, tomber, et parfois tuent... Rase tout ce qui fait obstacle à la rencontre de Dieu et des autres. Rends carrossables et praticables les chemins de la rencontre et de ce qui, dans notre cœur, dans la société, dans une institution, permet une vie meilleure selon l’Evangile.

Le temps de l’Avent est un peu décapant intérieurement, pour un renouvellement ou, du moins, un rafraichissement de nos vies– c’est la 1èr lecture : «Quitte tes habits et tes sentiments de tristesse, pour te laisser envelopper dans le manteau de l’Amour de Dieu », source de paix et de joie intérieure. C’est difficile, souvent, on aime encore bien nos vieux habits, nos vieilles chaussures, on est tellement bien dedans, elles se sont faites à nous !

Ce temps de l’Avent est une invitation à nous laisser rhabiller  intérieurement par la venue du Christ qui fait toujours du neuf, à condition que nous y consentions et que nous y collaborions. Bien sûr, nous avons des tas de raisons d’être tristes, de nous désoler.

Le temps que nous vivons est aussi un temps d’attente et d’aspirations profondes à un mieux, à un meilleur, que ce soit dans la société et dans l’Eglise. On sent bien qu’il faut combler des fossés, abaisser des montagnes, redresser ce qui est tordu, enlever les pierres qui font tomber. Il nous appartient de le faire selon le désir du Père et de le faire avec le Christ et la force de l’Esprit Saint.

  A Noël, Dieu ne s’est pas fait l’un de nous dans le Christ, pour rien. Dieu a mis dans nos cœurs une espérance infinie qu’il nous a confiée, pour la communiquer à tous.

Reprenons cette prière, au cœur de la vie, qui a ouvert notre messe : « Ne laisse pas le souci de nos tâches présentes être un obstacle à notre marche vers la rencontre du Christ. Eveille en nous cette intelligence du cœur qui nous prépare à l’accueillir ».

Cette « intelligence du cœur » est une grâce de l’Avent.

 

 

 

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