samedi 9 décembre 2023

Immaculée Conception Année B

Immaculée Conception Année B

Homélie P. Maurice, vendredi 08 novembre 2023, Carmel St Maur.

Gn 3, 9-15.20; Ep 1,3-6.11-12; Lc 1,26-38

 Le 25 mars 1858, au creux d’un rocher, une jeune dame se présente à nouveau à une jeune fille de Lourdes, Bernadette. Celle-ci repose à la dame la même question : « Voudriez-vous me dire qui vous êtes? ». Jusque là, à cette question, la dame se contentait de sourire. Cette fois, elle dit à Bernadette, dans le patois du pays : « Je suis l’Immaculée Conception ». A cette jeune fille toute simple, pauvre, la dame dit le secret de son être profond, le secret d’une relation d’amour privilégiée : Je suis un cadeau de Dieu pour vous tous.

La jeune bergère de 14 ans ne connaissait pas son « caté », elle ignorait totalement que 4 ans auparavant, le 8 décembre 1854, le Pape avait proclamé officiellement la foi en « l’Immaculée Conception de la Vierge Marie ». Les paroles étaient mystérieuses et inintelligibles pour Bernadette, comme elles le sont pour beaucoup aujourd’hui. Pourtant, bien avant cette confidence de Marie à Bernadette, le peuple chrétien avait deviné, dans sa foi, que Marie, pour concevoir et accoucher le Fils de Dieu, devait être intacte de toutes sortes de pollution du mal qui nous atteint tous et être transparente de la beauté et de l’amour de Dieu. Marie a reçu ce cadeau de Dieu : d’être mise à l’abri des contagions et des virus du mal pour que tout son être, corps et âme, soit sain et saint, correspondant au désir de Dieu.

Marie a été dans tout son être, et pour toujours, comme la première créature humaine de la création, la Nouvelle Eve, avant l’action destructrice du tentateur. C’est pourquoi, cette belle fête que nous célébrons aujourd’hui, est la belle fête de l’Espérance de l’humanité et encore plus pour notre monde aujourd’hui.

 Pourquoi cette fête est-elle une Espérance forte? Savoir que dans notre humanité, malgré toutes les atrocités, les violences, les mensonges et les méchancetés, il y a une source limpide.  Savoir, qu’au milieu de toutes les défigurations humaines et sociales, il y a une beauté intacte. Savoir que dans les gauchissements, les magouilles, dans les marécages des paroles qui font du mal, il y a une droiture, une vérité… Alors, où est l’Espérance ?…. Il y a des purifications, des redressements possibles, il y a un axe, une direction de l’humanité, non pas dans les nuages ni dans les beaux discours, mais qui ont été vécus dans un être de notre chair, de notre humanité, quelqu’un de chez nous, proche de nous. Myriam de Nazareth n’est ni une déesse, ni un ange, ni une star, sinon on dirait : tout ça c’est pas pour nous. « Parce qu’elle est proche de nous, elle est proche de Dieu,

 parce quelle est proche de Dieu, elle est proche de nous » dit Péguy.

Sainte Bernadette, devant le rocher, a accueilli avec humilité les paroles de la Vierge Marie sans tout comprendre, comme Marie entendant la parole de l’Ange qu’elle a accueillie sans tout comprendre.

On demandait un jour à un grand théologien Jésuite, Père Gustave Martelet :« Qu’est-ce que ça engage pour un chrétien aujourd’hui de croire en l’Immaculée Conception ?».

Le père a répondu : « Ce à quoi cela a toujours engagé : une simplicité du coeur pour accueillir Dieu ».

 

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