lundi 8 novembre 2021

Homélie 32ème dimanche B. / 07 novembre 2021

Homélie 32ème dimanche B. / 07 novembre 2021

Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur

  1R 17,10-16; Ps 145; Hé 9,24-28;  Mc 12,38-44.

  Comme ces derniers dimanches, la Parole de Dieu d'aujourd'hui nous invite à rechercher l'essentiel, ce qui est le plus important dans la vie, ce qui ne mourra pas. 

Cette Parole de Dieu, à partir de situations vécues et de personnes concrètes, nous indique un chemin pour réussir nos vies, pas forcément à la manière du monde, mais selon Dieu et selon ce que nous sommes.

 D'abord, Jésus adresse à ceux qui l'écoutent (à nous) un avertissement : "Méfiez-vous des scribes!" (c'étaient des savants religieux du temps). Ces scribes savaient "qu'ils savaient" et ils le montraient par leurs habits, les places d'honneur qu'ils recherchaient, alors qu'ils dévoraient les biens des veuves qui n'avaient déjà rien.

Jésus appelle à vivre selon une autre échelle des valeurs. Il renverse les priorités. Il ne met pas en premier la recherche de l'avoir, de la possession, les honneurs, dont la séduction permanente et exagérées entraîne un "toujours plus".

La recherche de la possession, quand elle est illimitée et non maîtrisée, peut nous posséder, nous accaparer, réduire notre liberté d'attention et de présence aux autres et à nous-mêmes.

En contraste avec l'attitude des scribes. Jésus nous fait voir les vraies valeurs, souvent cachées, qui ne s'exposent pas et ne font pas de bruit. C'est l'attitude de deux femmes veuves dans la première lecture et dans l'Evangile. 

 Jésus, assis dans le Temple, observe les gens qui mettent de l'argent dans le tronc. "Beaucoup de gens riches mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve met deux petites pièces, tout ce qu'elle avait pour vivre".  Et Jésus de dire : "Elle a mis dans le tronc plus que tous les autres. Ceux-ci ont mis de leur superflu, elle a pris sur son indigence."

Jésus regarde le cœur, l'intention, le don réel qui mesure la vraie générosité. On peut donner peu, et en réalité donner beaucoup quand on donne de soi-même. C'est le cas de la veuve de Sarepta, dans la première lecture. 

Elle ramassait du bois, elle n'avait rien, sinon une cruche pour puiser de l'eau, une poignée de farine et un peu d'huile dans un vase. Elle rencontre le prophète Elie qui lui demande à manger. 

Elle répond : Je n'ai que ça pour mon fils et moi.  Elle ajoute : "Nous mangerons et nous mourrons".  Avec ce peu, ce rien, elle fait cuire une petite galette pour le prophète. Et alors, "la poignée de farine ne s'épuisa pas, le vase d'huile ne se vida pas", selon la Promesse de Dieu. 

Ces veuves ont donné le peu, le rien qu'il leur restait. Dieu les récompense. 

 Les plus grands, les premiers, dit Jésus, ne sont pas toujours ceux que l'on croit ou qui se croient tels : les vêtements d'apparats, les places d'honneur des scribes ne sont rien en regard des deux petites pièces et de la petite galette offertes par ces femmes sur leur nécessaire. L'une a mis dans le tronc plus que tous les autres, la veuve de Sarepta a donné le peu qui lui restait. Elles ont donné d'elles-mêmes, de leur essentiel.

Les scribes sont tournés vers eux-mêmes pour recevoir honneurs et salutations. Ces veuves se détachent d'elles-mêmes pour offrir aux autres ce qui les tient en vie. Elles sont pauvres en moyens matériels mais riches de cœur et de compassion.

 Cette Parole de Dieu nous invite à regarder les gestes simples qui sont des marques d'amour. Jésus ne condamne pas les richesses matérielles, il ne pose pas comme condition absolue la pauvreté matérielle pour tous. Il nous appelle tous à la pauvreté du cœur, à rechercher et à partager les richesses du cœur : le don de soi, de son temps, de sa bienveillance, de l'écoute, de la bonté, du partage, de l'amour... Etc

Et Jésus résume cet enseignement : "Là où est ta richesse, là aussi sera ton cœur" (Matthieu 6,21)

 

 

 

 

 

 

 

 

Aucun commentaire: