Homélie 2ÈME dimanche du Temps Ordinaire.

Homélie 2^ÈME dimanche du Temps Ordinaire. 

Année A. 15 janvier 2023.

Carmel de Saint Maur – Père Maurice BOISSON

 

Is 49,5-6 ; 1 Co 1,1-3 ; Jn 1,29-34

 Les fêtes sont passées, on a mangé la galette, les décorations et les crèches sont rangées. Les rues et les magasins ont retrouvé leur aspect habituel. Les difficultés sociales vont succéder aux rencontres festives du début d’année.

La vie continue avec ses joies, ses peines, ses soucis, ses espoirs... « Rien de ce qui est humain n’est étranger aux disciples du Christ ».

 La Parole de Dieu pour ce temps ordinaire peut nous aider à vivre le quotidien avec une discrète teinte d’espérance exprimée par la couleur liturgique verte. C’est bien cette discrète espérance qui peut accompagner nos chemins quotidiens.

Laissons-nous habiter par la Parole de Dieu de ce Dimanche.

Il n’est pas de prière plus actuelle que celle que nous avons exprimée au début de cette messe : «Seigneur, en ta bonté, donne à notre temps la paix qui vient de toi ».

Nous prions pour la paix en Ukraine, bien sûr. Pensons aussi à demander la paix sociale dans la justice en cette semaine qui vient. Nous avons besoin surtout de la paix en nous-mêmes, la paix dans nos cœurs, alors que les évènements, ce qui arrive, nous éprouvent et nous agressent. Nous vivons au cœur de ce monde et pas sur une autre planète !

Mais nous avons un secret dans le cœur que nous aimerions bien partager, comme tous les secrets, celui-là ne le gardons pas pour nous.

Ce secret, c’est celui d’une présence, d’une lumière et, bien plus, d’un amour qui donne sens et but à la vie, qui motive et offre un avenir.

La 1^ère lecture nous livre un bout de ce secret : «Oui, j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur. C’est mon Dieu qui est ma force ». Nous ne sommes pas rien dans le cœur de Dieu. Aucun être humain n’est rien. Nous ne sommes pas abandonnés au néant, à l’errance, à la violence. Personne ne compte pour rien. Il n’y a pas de déchet dans l’humain pour le cœur de Dieu. Même le péché, Dieu le « re-traite » !

Sainte Catherine de Sienne dit, à ce propos : « L’être humain est beau parce qu’il vient du désir de Dieu ». Il s’agit de la beauté de tout l’être humain et de ce qui est central en nous : le cœur, ce que nous sommes. Cette beauté peut être abimée, nous le savons aussi par expérience, ce n’est jamais définitif, elle reste toujours un désir de Dieu.

Notre secret c’est l’Evangile de ce jour : la présence de Dieu parmi nous, en Jésus, venu habiter dans notre humanité, venu vivre notre quotidien, nos joies et nos peines, pour y semer des germes de résurrection, de vie, de paix, de fraternité. Mais ces semences c’est à nous de les aider à pousser, de donner aujourd’hui à notre monde des signes et des paroles, non pas de catastrophes mais d’avenir harmonieux.

Dieu ne nous rencontre pas dans l’extraordinaire mais dans l’ordinaire de la vie, là où nous sommes plantés, pour fleurir et donner du fruit ayant cette odeur discrète de l’espérance.