Homélie 12e dimanche A. 25 juin 2023.

Homélie 12^e dimanche A. 25 juin 2023.

Père Maurice Boisson, Carmel de Saint Maur.

 Jr 20, 10-13 ; Ps 68 ; Rm 5, 12-15 ; Mt 10, 26-33

 

Avant hier, une émission de la radio RCF présentait l’état de la liberté religieuse dans le monde. Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays où la liberté religieuse n’est pas respectée. Un rapport tout récent du 22 juin cite 61 pays dans lesquels les citoyens sont persécutés ou discriminés pour leur religion. Cela se manifeste par l’intolérance, la discrimination (les droits des croyants ne sont pas respectés ou des groupes de croyants ne sont pas traités comme tout le monde), la persécution et le génocide (l’élimination d’un groupe).

Les Chrétiens représentent plus de 32% de la population mondiale. Ils sont persécutés dans 28 pays. Ils risquent leur vie en raison de leur foi. Cette situation s’est accentuée ces dernières années.

C’est l’Evangile de ce dimanche.

 Jésus avait annoncé les persécutions. Elles ont commencé avec le premier martyr Saint Etienne, avec les martyrs des Apôtres, les premiers martyrs chrétiens, ceux de Rome, puis ceux de Lyon…jusqu’à nos jours.

En annonçant les persécutions, Jésus veut aussi rassurer les siens, ses disciples de partout et de tous les temps. C’est aussi l’Evangile d’aujourd’hui. « N’ayez pas peur… de ceux qui peuvent tuer le corps sans pouvoir tuer l’âme ». Tuer notre âme, c’est tuer ce qui nous anime au plus profond de nous mêmes. C’est anéantir nos convictions, nos valeurs, notre foi, notre générosité, notre énergie intérieure, nos désirs les meilleurs…C’est une persécution souvent sournoise, subtile, masquée…Ce que nous avons à craindre, c’est de perdre notre âme, ce qui nous anime au plus profond de nous mêmes, ce qui nous fait vivre. Comme dit le Pape François : « Ne nous laissons pas voler le meilleur de nous mêmes par toutes formes de persécutions, à cause de nos peurs ».

 Etre témoin de Christ peut paraître inabordable, exiger des choses extraordinaires. Mais c’est vivre la vie qui est la nôtre, là où nous sommes. Cette vie est faite de ce qu’on connaît : joies et soucis, épreuves et fêtes, faiblesses et générosités, relations et solitude…Etre témoin du Christ, c’est essayer de vivre ces réalités « à la chrétienne », à la manière du Christ, sans forcément le copier à la lettre, dans l’esprit de l’Evangile. « On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien et ce que le Seigneur exige de toi, dit le prophète Michée : rien d’autre que respecter le droit, aimer avec tendresse et marcher humblement avec ton Dieu » (Mich 6,8). Si nous essayons de vivre « à la chrétienne », alors notre vie est le premier discours que nous adressons aux autres.

 « Ne craignez pas ceux qui peuvent vous réduire au silence, dit Jésus, craignez ceux qui peuvent tuer votre âme, ce que vous êtes ».

Jésus nous invite à la confiance, comme l’exprime la prière d’ouverture de cette messe : « Seigneur, tu ne cesses jamais de guider ceux que tu enracines solidement dans Ton Amour ».