dimanche 18 juin 2023

Homélie 2023. 11ème dimanche A 18 juin 2023.

Homélie  2023.  11ème dimanche A 18 juin 2023. 

Père Maurice BOISSON - Carmel de St Maur.

Ex 19,2-6a; Rm 5,6-11; Mt 9,36-10,8.

"La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux".  Jésus constate, en son temps, l'ampleur de la tâche d'annoncer l'Evangile et le peu d'ouvriers pour y travailler. 

On pourrait faire un constat semblable aujourd'hui dans nos pays. Non seulement, il manque de prêtres, de religieuses, mais les fidèles sont moins nombreux à pratiquer et à croire. Le replis sur soi, la résignation et les lamentations stériles ne mènent à rien. "Il ne s'agit pas de faire nombre mais de faire signe" disait un de nos anciens évêques.

Ce n'est pas le moment, ici, de disserter sur les causes, nombreuses, venant du monde et de l'Eglise elle-même, d'une désaffection et d'une distance, pas forcément avec la foi mais avec la pratique de cette foi et avec l'institution de l'Eglise.

Cependant beaucoup de réalisations, de responsabilités, d'actions, de témoignages de foi, d'espérance et de charité, se vivent et se développent humblement au quotidien dans nos communautés chrétiennes.

"Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson". Les ouvriers ne sont pas uniquement et seulement les prêtres et les évêques. Tous les baptisés sont les ouvriers de la moisson de Dieu. Le baptême est un envoi en mission, pas forcément auprès de ceux qui sont loin par les kilomètres mais près de celles et de ceux dont l'Eglise est loin ou dont elle s'est éloignée pour diverses raisons. Beaucoup de ces gens gardent en eux les parfums de l'Evangile, de l'amour et des paroles de Jésus, de témoignages de chrétiens. Ces références ne sont pas perdues, elles se sont éloignées, elles restent réelles. Parfois cet écho s'est perdu contre des murs, ou dans des espaces bien isolés, ou dans des brouhahas de paroles et de jugements méchants.

Dans cet Evangile Jésus nous invite à renouveler notre regard et à l'accommoder au sien. "Voyant les foules, Jésus fut pris aux entrailles" : elles étaient désemparées, fatiguées, sans espérance. De ce regard de compassion de Jésus jaillit d'abord une prière : "Priez le Maître de la moisson d'envoyer des ouvriers à sa moisson". Allez près de celles et ceux qui cherchent une parole et des actes de vie, de lumière, de vérité, d'amour. La prière ouvre des chemins dans le coeur de ceux qui cherchent et dans le coeur ceux qui ont la chance de connaître le Christ et l'Evangile. Ces chemins sont faits pour se rencontrer, dans le respect mutuel, le dialogue vrai, les signes et les actes qui rendent crédibles les paroles.

Le regard de compassion de Jésus sur les gens qui sont devant lui fait jaillir aussi l'envoi de ses amis, les douze qui l'ont accompagnés dès le début de sa mission. L'origine de l'appel est bien l'amour, la tendresse, la compassion de Dieu pour notre monde. C'est aussi le ressort de toute réponse à cet appel.

La mission que Jésus donne à ceux qu'il envoie, à tout baptisé, c'est de donner des signes visibles que le Royaume de Dieu, le monde de Dieu, est tout proche. Dieu s'approche de nous pour une vie meilleure. "Guérissez, ressuscitez, purifiez, chassez le mal." Telles sont les consignes de Jésus à ceux qu'il envoie. À quoi correspond aujourd'hui cet appel de Jésus ? Non pas à jouer au médecin, ni à faire des miracles, ni à donner des leçons. Il y a tant de façons de permettre à la vie de vivre, de redonner courage, raisons de vivre, de chasser le mal et les mensonges qui empoisonnent les relations et les détruisent. Il y a tant de façons de faire sentir et goûter la bonne senteur du Christ et de l'Evangile parmi les mauvaises odeurs du mal et de ce qui sent la mort. 

Par notre baptême nous sommes envoyés là où nous sommes ! Saint François de Sales, dans son langage imagé, dit : "Fleuris là où tu es planté". Fleuris et répands la beauté et le goût de la vie et de l'Evangile, portes du fruit, là où tu es planté(e)...  

 










 

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