samedi 9 novembre 2019

Quelques réflexions- 8 Novembre

Quelques réflexions- 8 Novembre
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans 



Paul note dès le début de la lecture d’aujourd’hui trois dimensions qui montrent la maturité de la communauté chrétienne de Rome : les bonnes dispositions, la connaissance de Dieu, la capacité de se reprendre les uns les autres. Paul explique également son ministère : annoncer l’évangile pour que les nations puissent porter à Dieu leur offrande. La fierté de Paul, c’est ce que le Christ a fait par lui, la grâce qu’il a reçue : il n’a été qu’un serviteur, un révélateur des œuvres de Dieu.

Nous avons entendu hier deux des trois paraboles de la miséricorde ; nous avons laissé côté le père et ses deux fils pour entendre aujourd’hui la parabole du gérant habile. Cette parabole, constatons-le s’adresse aux disciples. Mais les pharisiens sont là pour l’écouter ; Luc dit après la parabole qu’ils tournaient Jésus en dérision parce qu’ils aimaient l’argent.


La parabole est provocante : voilà un homme mis à pied pour mauvaise gestion, promis au chômage et même à mendier. La puissance de son patron n’est pas absolue. Mettre à pied son gérant est une chose mais lui demander de rendre son tablier en est une autre. Le coup de génie du gérant sera de mener cette dernière opération à son profit. Comme le fils de la parabole qui précède, il cherche comment assurer son avenir. Il prend une décision. « Je sais ce que je vais faire, dit-il, pour que des gens m’accueillent chez eux ». Mais Luc ne nous dit pas de quoi il s’agit. C’est son talent de conteur.

Et il appelle les débiteurs de son maitre pour leur ristourner une partie de leur dette. S’agit-il d’une opération frauduleuse ? Ou abandonne-t-il la part qui lui revient des ventes que fait le domaine de son maitre ? Il abandonnerait alors même ce qui lui revient pour assurer son avenir… Comme s’il jouait son va-tout pour avoir des amis qui assurent son avenir. Les spécialistes de la Bible se partagent sur ce sujet. La dernière remarque aussi peut surprendre : est-elle de Jésus ou du maitre : de toute manière, elle nous recentre bien sur la pointe de la parabole. Cette pointe de la parabole, c’est bien l’habileté, l’astuce, la débrouillardise du gérant et non sa malhonnêteté… La parabole n’insiste pas sur ce qu’il a fait de malhonnête mais nous dit comment il a su rebondir…

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