dimanche 16 janvier 2022

Homélie 2ème dimanche Année C. Dimanche 16 janvier 2022

2° dimanche C. Dimanche 16 janvier 2022

Père Maurice BOISSON – Carmel de Saint Maur

 Is 62,1-5 ; 1 Co 112,4-11 ; Jn 2,1-11

             Voilà un mariage bien arrosé : 600 litres de vin, et du bon !... pour finir la fête !... par un geste miraculeux de Jésus, sur la suggestion de sa mère. C’est le 1er signe de lui, Jésus, commençant à dire qui il est, l’Envoyé de Dieu. Un signe qui tire d’embarras les mariés et les invités, mais qui a beaucoup de significations.

Ne nous arrêtons pas à la quantité de vin, qui peut paraître démesurée. Les mariages, au temps de Jésus, duraient une bonne semaine, avec de nombreux invités ! Le vin, est un produit du pays. Dans la Bible, il est le signe de la fête et de la joie de l’Alliance de Dieu avec l’humanité. Jésus réalise cette Alliance. Le vin est signe de son sang versé pour cette Alliance : « Buvez la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance Nouvelle », nous le rappelons à chaque Eucharistie.

« Les invités à cette noce ont-ils tout bu ? » demandait un Père de l’Eglise. « Non », disait-il, « nous en buvons toujours, à chaque Eucharistie, du vin de ces noces de Dieu avec l’humanité... ».

 Un jour, dans une homélie sur le récit de Cana, j’essayais d’expliquer, comme maintenant, ce que nous dit l’Evangile. A la sortie de la messe, je me suis fait attrapé, assez violemment, par quelqu’un me disant :

-         « On n’a pas idée de faire l’éloge et la publicité du vin, alors qu’il fait tant de dégâts, à la santé, dans les relations etc... ».

-         J’ai répondu : « Adressez vous directement à Jésus qui a fait ce geste et qui a dit : Prenez , et buvez-en tous de cette coupe de vin, c’est mon sang versé.... Ou bien, adressez vous à la Vierge Marie, c’est elle qui a signalé à son Fils le manque de vin, elle qui lui a soufflé : « Ils n’ont plus de vin ».

Marie n’a rien demandé, elle fait ce constat qui l’attriste : la joie de la Noce va se tarir ! Dans sa grande délicatesse, elle a vu un manque qui risque de gâcher la fête de l’Alliance. Elle en fait part à Jésus. Devenu grand, il répond un peu sèchement : « Femme, que me veux-tu ? » (Cette appellation de « femme » était une formule habituelle en ce temps-là).

Marie ne se décourage pas. Une fois de plus, elle consent à l’inconnu. « Quoi qu’il vous dise, faites-le » dit-elle aux gens de service. Marie nous apprend à consentir aux désirs parfois déroutants de Dieu, qui peut entrainer vers l’inconnu. Elle a la conviction que Dieu veut notre bien, qu’il ne fait rien contre nous. L’attitude de la Vierge Marie est celle d’une grande liberté, elle n’est pas conditionnée par la réponse de Jésus : « Quoiqu’il vous dise faites-le... ». On ne peut pas trouver mieux comme confiance en Dieu. Cette attitude de Marie est décapante pour nous. C’est l’attitude juste d’accueil du désir de Dieu. Il ne s’agit pas de ce que nous voudrions lui dicter ou lui faire dire, ce sont souvent notre propre volonté, nos propres désirs. Il s’agit d’accueillir son désir à Lui, Dieu. « Quoi qu’il vous dise, faites-le ».

 En fait, Jésus réagit avec bienveillance au constat attristé que fait Marie. Son geste dépasse la réponse à un manque. Ces jarres remplies d’eau, c’est l’eau abondante des larmes, des tristesses, des fatigues, des peines, des misères du monde et des nôtres. Jésus transforme cette eau en courage et en espérance, en joie et en force, en goût de Dieu et d’Amour.

Ce signe de Cana est un acte d’Espérance au quotidien : par l’Amour que Dieu nous porte, nos vies d’ici bas avec leurs misères et leurs joies, leurs souffrances et leurs espoirs, seront transformées en une Vie Nouvelle, dans le monde d’Amour de Dieu.

« Tu es béni, Seigneur, toi qui nous donnes ce vin. Il deviendra le vin du Royaume éternel ».

 

 

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