lundi 9 mai 2022

4ème dimanche de Pâques. Année C. Dimanche 08 mai 2022

4ème dimanche de Pâques. Année C. Dimanche 08 mai 2022

Homélie P. Maurice BOISSON, Carmel de Saint Maur

 Ac 13,14-43-52 ; Ap 7,9-14b-17 ; Jn 10,27-30

 Cet Evangile est court. Il dit l’essentiel sur Dieu et de notre relation à lui. Il prend soin de nous et de l’humanité mais il ne prend pas notre place,  ni notre responsabilité. Ces quelques lignes disent aussi l’essentiel de nos relations : prendre soin les uns des autres comme Dieu le fait pour nous, comme Jésus l’a fait pour celles et ceux qu’il a rencontrés.

Dieu, notre Père, nous paraît parfois loin de nos soucis et de nos appels.

« Je connais mes brebis, dit Jésus, elles écoutent ma voix, je leur donne la vie, pour toujours ». Jésus nous assure de sa présence, il assure notre avenir : « Mes brebis, jamais elles ne périront et personne ne les arrachera de ma main, ni de la main de mon Père ». C’est une Promesse d’espérance.

Dieu, en Jésus, nous prend et nous tient par la main. Nous sommes souvent comme ces enfants que nous avons été et que nous sommes encore. Nous lâchons la main de nos parents pour courir seuls, au risque de nous faire du mal. Nous sommes dans la main de Dieu, nous sommes entre bonnes mains.

 « Je connais mes brebis, dit Jésus, et je leur donne la vie. » C’est vrai que nous n’aimons pas être comparés à des moutons qui bêlent, suivent, et surtout qui se font tondre la laine sur le dos... Mais ne sommes-nous pas, bien souvent, des suiveurs de ce qui se fait et se dit, suiveurs de la mode, de l’opinion, des modes de vie, des nouveautés comme des habitudes.

Aurions-nous peur de perdre notre liberté en nous sachant dans la main de Dieu, en l’écoutant, lui qui respecte notre liberté et nous rend libres ?

« Mes brebis écoutent ma voix, elles me suivent » : Est-ce qu’on reconnaît et discerne la voix de Jésus parmi les innombrables voix qui nous arrivent et nous sollicitent en permanence ? Ce n’est pas très facile, surtout en cette période. Nous faisons, sans doute, cette expérience avec le téléphone :

-         Ah ! C’est toi ! Je t’ai reconnu. J’ai reconnu ta voix !

-         Et l’interlocuteur de répondre : « Ah bon ! Tu m’as reconnu depuis le temps ! C’est sympa, ça fait plaisir. On n’est pas oublié !

Chaque voix est unique par son timbre, son registre, sa couleur...

« Sa voix a-t-elle encore ce doux timbre d’argent ? » demandait le poète Lamartine.

La voix peut sourire, pleurer, être joyeuse, fatiguée, alerte ou agressive : ça s’entend ! :,« Tu n’as pas la même voix que d’habitude. Qu’est-ce que tu as ? » .

Ecouter est plus que d’entendre des mots, c’est prêter l’oreille à l’être de quelqu’un : « Mes brebis écoutent ma voix ».

Reconnaissons-nous la voix de Jésus ? On ne l’entend bien qu’avec le cœur, c’est pourquoi on peut l’entendre même si on est dur d’oreille, si notre cœur n’est pas endurci.« Ecoute la voix du Seigneur, prête l’oreille de ton cœur ! Tu entendras la voix du Bon Berger ». La voix du Seigneur est douce et respectueuse, elle indique un chemin, elle murmure à notre conscience. « Le Bon Berger ne crie pas, n’élève pas la voix » dit la Bible. Saint Bernard suggère de se retirer dans la solitude pour écouter la voix du Seigneur. La solitude n’est pas forcément l’isolement, ou le confinement, c’est un espace intérieur de paix, de calme, de fin silence, comme lorsque Dieu parlait à Moïse. La voix du Seigneur c’est, bien sûr, sa Parole que nous retrouvons dans l’Evangile et la Bible. Il nous parle aussi dans les évènements.

En cette journée mondiale de prière pour les vocations, la meilleure prière n’est-elle pas la réponse à l’écoute de la voix du Seigneur ? Que nous dit-il aujourd’hui ce Bon Berger ? Que souffle-t-il à l’Eglise, aux diverses communautés chrétiennes auxquelles nous appartenons-nous ? Que souffle-t-il à nous-mêmes, à propos des vocations, de la première vocation fondatrice : la vocation de Baptisés sur laquelle se greffent toutes les autres vocations. Ecoutons aussi la voix et les attentes du monde : Dieu nous parle aussi par elles.

Puisse la voix du Bon Berger et les voix du monde ouvrir, dans nos cœurs et dans l’Eglise, des chemins de vie où Jésus Ressuscité nous attend et nous donne la Vie. « Mes brebis me suivent je leur donne la vie éternelle ».

 

 

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