Homélie du 1er dimanche de l’Avent. Année A. le 27 novembre 2022
Carmel de Saint-Maur – Père Maurice BOISSON
Is 2,1-5 ; Rm 13,11-14a ; Mt 24,37-77
4 semaines avant Noël nous entrons dans le temps de l’Avent.
Avant Noël s’écrit avec un « a », l’Avent avec un « e ». Ils se prononcent pareil mais leur signification n’est pas la même. La langue française est parfois un peu compliquée !
Avant Noël est le temps précédent Noël. L’Avent qui précède aussi Noël veut dire Avènement, ce qui vient, ce que nous attendons : la venue, le retour du Seigneur dans la gloire à la fin des temps.
Christ est venu, il y a un peu plus de 2000 ans, en Palestine. Christ est là, en nous, dans l’Eucharistie et dans tous les signes de sa présence : les gestes de charité. Christ reviendra, ce sera la fin des temps, nous le chantons à chaque Eucharistie : « Nous attendons ta venue dans la gloire ».
Le retour du Christ provoquera des bouleversements, c’est l’Evangile de ce dimanche. Ce monde-ci dans lequel nous vivons, et d’autres avant et après nous, est marqué et atteint par le mal, la mort, les souffrances, les misères et toutes les actions de bonté. Ce monde deviendra « Monde de Dieu », le Royaume de Dieu, d’Amour, de Paix, de bonheur. C’est la Bonne Nouvelle de cet événement, avènement, du retour du Christ. Ce ne sont pas des catastrophes mais l’enfantement d’un monde nouveau, celui de Dieu, dans les cœurs et la création. Quand cela aura-t-il lieu ? , demandaient ceux qui écoutaient Jésus. « Vous ne savez ni le jour, ni l’heure mais tenez-vous prêts ». Ne soyez pas comme les gens qui ont subi le déluge au temps de Noé. Ils n’ont rien vu venir, ils se sont habitués et endormis dans le train-train de leur vie, oubliant le sens et la destinée de leur vie, le déluge les a engloutis, dit Jésus. « Tenez-vous prêts, vous aussi » demande Jésus, non pas en faisant les choses extraordinaires mais en faisant bien ce que nous avons à faire, en vivant le désir de Dieu : aimer Dieu et son prochain dans le quotidien de nos vies.
Ce temps de l’Avent est un temps de conversion intérieure pour préparer le Royaume de Dieu, « Le temps des âmes intérieures » dit Sainte Elisabeth de la Trinité, temps de « Re-création » intérieure. Le Seigneur ne vient pas seulement à la fin des temps, il vient en permanence dans nos vies, discrètement, pas pour nous faire peur mais pour nous aimer, et son amour nous transforme comme tout amour.
« Tenez-vous prêts », tenons-nous prêts pour ces passages discrets du Seigneur, en attendant sa grande venue où il pourra offrir à son Père toute l’humanité, toute la création, toute l’histoire préparée par les actes, les gestes, les paroles de bien, de bon, de beau, d’amour, de construction d’un monde meilleur, qui anéantiront le mal.
Ce temps de l’attente et la préparation de l’Avènement du Christ à la fin du monde ne sont pas l’attente de catastrophes. Elle est comme l’attente d’un ami cher, parti sans donner de date de retour sinon la promesse de revenir. A chaque repas son assiette est mise, une part du repas lui est gardée, les fleurs dans sa chambre ne sont pas fanées, une porte est restée ouverte pour qu’il n’ait pas de mal à nous trouver : c’est l’image de notre attente.
Ce temps de l’Avent est celui de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu qui nous indique le chemin de notre destinée, un chemin toujours à commencer et à recommencer.... C’est un chemin d’Espérance. « Espérer c’est commencer toujours » dit Sainte Thérèse d’Avila. Célébrons maintenant l’Eucharistie jusqu’à ce qu’il revienne...
Bonne préparation à Noël, Bon Avent, en Avant.
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