mercredi 2 novembre 2022

Homélie du 2 novembre 2022. Messe des Défunts.

Homélie du 2 novembre 2022. Messe des Défunts.

Carmel St Maur. Père Maurice Boisson.

 C’est dans la lumière de la fête de tous les saints que nous prions ce matin pour les défunts.

 On a beaucoup répété de ne pas confondre la Toussaint et le jour de souvenir et de prière pour les morts. C’est vrai, mais sans pour autant enlever ce bon sens populaire de la foi. Ces deux fêtes sont liées, elles se répondent, elles se rejoignent l’une et l’autre comme les deux faces d’une même réalité : le mystère pascal du Christ mort et ressuscité, la Pâque de chaque être humain. Dans chaque existence se vit un mystère de mort et de résurrection. Ces deux fêtes, célébrées dans la proximité depuis plus de mille ans, s’ajustent l’une à l’autre dans leur tonalité et leur expression différentes, sur l’événement pascal du Christ vécu dans la vie de chacun.

 « C’est une chose mystérieuse que je vous annonce » dit Paul dans la première lecture, en parlant de la mort : nous serons transformés. Cette réalité mystérieuse est souvent secrète en tout être humain, même pour ce petit garçon, parlant de son papy mort récemment : « Dis, maman, le papy, c’est quand qu’il aura fini d’être mort ? ».

Ce mystérieux mystère de la mort et de l’après revient d’une manière plus forte dans les débats actuels sur la fin de vie et sur les moyens de pouvoir agir sur le moment de la mort. Nous sentons bien que ces questions et leurs réponses demandent la plus grande humilité.

Nous croyons que Jésus est venu rejoindre notre humanité jusque dans la mort, pour la transformer, dit Paul, en vie éternelle, c‘est à dire en vie pleine, totale, complète, pour toujours.

 Jésus, relevé de la mort par Dieu son Père, a revu ses amis, il a mangé avec eux, parlé avec eux, mais d’une autre manière. Les morts seront transformés, dit Paul, cette affirmation est reprise dans la Préface de la messe des Défunts : « La vie n’est pas détruite, elle est transformée ». Comme le suggérait un prédicateur : au lieu de dire « en-terre-ment », on pourrait dire « en-ciel-ment ».

 Nous prions pour les défunts dans le lien qui unit tous les vivants : ceux qui sont encore sur la terre comme nous, ceux qui déjà sont arrivés sur les rives des mondes de Dieu. Il n’y a pas un royaume des morts et un royaume des vivants. Il y a le Royaume de Dieu, où agissent dans la réciprocité l’amour, la miséricorde de Dieu réalisés par le Christ mort et ressuscité.

 Le mystère de la mort et de l’après s’éclaire dans et par le Christ, lui-même mort et ressuscité. Nous venons de l’entendre : « Venez à moi, vous tous qui peinez, qui êtes chargés, et moi je vous reposerai ». Notre prière pour les défunts se nourrit de notre foi et de notre espérance en un « Amour qui nous attend au terme de notre histoire » et qui nous accompagne sur les chemins de nos vies.

 L’aube de Pâques pointe et grandit au fil des jours, de nos vendredis saints, de nos samedis saints et de ceux de l’humanité. Cette aube éclaire le tombeau ouvert.

Prions pour les défunts dans cette confiance.

 

 

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