samedi 24 octobre 2015

24 Octobre 2015, Quelques pistes de réflexion

24 Octobre 2015, Quelques pistes de réflexion
P JM Bouhans
Ce matin-là, Jésus partage l’actualité, les dernières nouvelles du pays avec quelques personnes dans la cour du temple : un massacre de la part de Pilate qui prend les couleurs d’un sacrilège puisqu’il a mêlé le sang des victimes avec celui des animaux offerts en sacrifice. Et aussi la chute d’une tour qui a tué dix-huit personnes. Jésus ne va pas du côté des explications populaires qui établissent souvent une relation entre crimes et châtiments. « Por algo sera », disaient les militaires argentins au temps des disparitions ; « il y a sans doute une raison » ou« c’est sans doute de leurs fautes ». Jésus ne prend pas ce chemin : il change le visage de Dieu. Le Dieu de Jésus, Dieu notre Père n’est pas un Dieu fouineur, ou lointain. Dieu n’est pas un Dieu qui punit. Cela n’enlève pas le sérieux de toute rencontre avec lui et la nécessité permanente de la conversion. Jésus le rappelle : dans la parabole du figuier, le serviteur demande du temps pour le figuier pour lui laisser la possibilité de porter du fruit.

Il y a aussi de cela chez Paul : du côté du Christ Jésus, comme chez le vigneron de l’Evangile, « il n’y a pas trace de condamnation ». Le vigneron est là pour délivrer ce figuier à la fois de son manque de production et de la mort. Ce figuier est placé sous la loi du péché (par sa non production), placé aussi sous la loi de la mort (c’est ce que le propriétaire vient de décider pour lui) ; alors le vigneron propose autre chose : mettre du fumier, lui faire rencontrer l’« Esprit qui donne la vie » ; il veut sortir ce figuier de sa non production, pour qu’il produise « selon la conduite de l’Esprit ». Le figuier comme tout être « reste fragile marqué par la mort » mais l’Esprit et le travail du vigneron « le fera vivre », justifiera son existence, donnera la vie à cet arbre promis à la mort. Ce geste du vigneron n’enlève rien du sérieux de la rencontre, à la réponse de conversion du côté du figuier, car si la démarche ne se fait pas, si l’effort de la conversion n’existe pas, s’il n’y a pas de réponse du figuier sa perte est assurée.

Que l’Esprit, le souffle de celui qui ressuscite Jésus, habite en nous : Paul insiste par trois fois que l’Esprit « habite en nous » et une fois qu’« il est en nous » ? Que cet Esprit nous donne aussi la vie.

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