lundi 11 juillet 2016

Homélie15e Dimanche Temps Ordinaire

Homélie15e Dimanche Temps Ordinaire
Carmel de Saint-Maur. P. Maurice Boisson


Textes : Dt 30, 10-14 ; Ps 18b ; Col 1, 15-20 ; Lc 10, 25-3


Ah ! Le bon Samaritain ! Il a traversé les siècles et les frontières ! Et il est toujours là. Quel bon Samaritain ! Non seulement dans le langage courant et les façons de parler ! Mais il est là toujours, en vrai. Le Samaritain qui peut voir qui est dans le besoin, s’émouvoir devant un blessé, pas seulement du corps… s’arrêter ; donner de lui-même, de son temps, de son argent, pour prendre soin de lui. Il prit soin de lui. Prends soin de lui, dit-il à l’aubergiste… je reviens.
Oui, il est toujours là, le bon Samaritain !
C’est la réponse très concrète de jésus a la question théorique d’un professeur de religion : « Il faut aimer son prochain »,

d’accord. Mais qui est mon prochain ? La réponse est dans la vie et pas dans les discours…

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il est agressé par des bandits, blessé, étendu dans le fossé… Trois personnes passent près de lui… Les deux premiers, un prêtre et un employé du Temple, ne s’arrêtent pas, ils changent de côté.
Le troisième est un étranger, un païen, habitant un pays mal renommé, la Samarie. Il voit le blessé, il est tout remué, il s’arrête, il s’approche de lui, il prend soin de lui, l’emmène dans un lieu sûr, avance l’argent… Prends soin de lui…


A ton avis, lequel des trois a été le prochain de ce blessé ?
Cet exemple que prend Jésus ne se limite pas à ce blessé physiquement, il s’applique a tous les blessés de la vie, les blessés du cœur, de l’être-qui sont sur notre chemin.

Le prochain, c’est pas seulement celui ou celle qui est proche de toi, mais celui ou celle de qui tu t’approches, avec qui tu supprimes des barrières, des distances : de religion, de séparation, c’est celui ou celle que tu vois dans le besoin, près de qui tu t’arrêtes, et de qui tu prends soin.

Aimer son prochain, c’est faire la démarche en acte, de se rendre proche de qui a besoin. Il y a tant de manières d’avoir besoin de soins et de prendre soin. « L’amour doit se mettre dans les actes plus que dans les paroles », disait saint Ignace.

Tout rapprochait ce prêtre et ce lévite, du blessé : la religion, la nationalité, le commandement de Dieu. Tout les a séparés. Tout séparait le Samaritain de ce blessé : la religion, les relations, les mentalités… « Qu’y a-t-il de commun entre les Juifs et les Samaritains (Jn 4) ? » Tout les  séparait, l’humanité, l’amour les a rapprochés, fait devenir proche, prochain… une seule question intérieure s’est posée au Samaritain, la seule qui vaille : « Quelle est ta souffrance ? » Le Pape Benoît XVI dans la lettre « dieu est Amour » écrit : « Fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu. » Le Pape François résume bien ce contrat qu’on fait tous : un des pires maux d’aujourd’hui, c’est qu’on ne prend pas soin les uns des autres. Ça s’appelle l’indifférence, dit-il, on passe à côté, sans s’arrêter, trop préoccupé de soi-même… ou aussi pour de bonnes raisons. Ce prêtre… et ce serveur du Temple étaient peut-être attendus pour un office à Jérusalem !

Saint Vincent de Paul, qui s’y connaissait comme bon Samaritain, disait a ses compagnons de se méfier des bons sentiments, de ceux qui sont remplis de grands sentiments de dieu, et quand ils trouvent une occasion d’agir, ils demeurent courts, il n’y a personne, disait-il.

Ils passent sur le trottoir d’en face.

Le message de cette parole de Dieu rejoint le concret de nos vies, de nos relations, de nos manières d’être. C’est l’enjeu de notre avenir définitif.

-       Que dois-je faire pour aller au Paradis ? La question de départ. L’enjeu est de taille.

-       Tu aimeras ton prochain – qui est mon prochain ?

-       Le blessé, de quelque manière, de qui tu te rends proche, et de qui tu prends soin.

-       Ah ! Le Bon Samaritain ! que ce ne soit pas seulement une façon de parler ! Va, et toi aussi fais de même, répond Jésus.

Si tu veux avoir la vie éternelle.

 

Aucun commentaire: