Veillée de prière avec Marie pour la Paix
31 décembre 2012
I. Heureux les artisans de Paix.
On
apporte une veilleuse sur l’AutelChant T 17- 84
1. Paix de Dieu régnera sur le monde entier
Si tout homme ici-bas fait le choix d’aimer.
Parole de Dieu : Mathieu 5, 2-10
Psaume Z 71
Heureux le bâtisseur de la paix on l’appellera fils de Dieu ! (bis)
MESSAGE DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE MONDIALE
DE LA PAIX 1er
JANVIER 2013 HEUREUX LES ARTISANS DE
PAIX
1. Chaque année nouvelle porte en elle l’attente d’un
monde meilleur. Dans cette perspective, fondée sur la foi, je prie Dieu, Père
de l’humanité, de nous donner la concorde et la paix afin que puissent se
réaliser pour tous les aspirations à une vie heureuse et prospère.
À 50 ans de l’ouverture du Concile
Vatican II qui a permis de renforcer la mission de l’Église dans le monde,
il est encourageant de constater que les chrétiens – peuple de Dieu en
communion avec lui et en chemin parmi les hommes – s’engagent dans l’histoire
en partageant ses joies et ses espoirs, ses tristesses et ses angoisses,
annonçant le salut du Christ et promouvant la paix pour tous.
Notre temps en effet, marqué par la mondialisation,
avec ses aspects positifs et négatifs, mais aussi par des conflits sanglants
toujours en cours et par des menaces de guerre, demande un engagement renouvelé
et collectif pour la recherche du bien commun, du développement de tous les
hommes et de tout l’homme.
Les foyers de tension et d’opposition causés par des
inégalités croissantes entre riches et pauvres, par la prévalence d’une mentalité
égoïste et individualiste qui s’exprime également au travers d’un capitalisme
financier sans régulation, nous inquiètent. En plus des différentes formes de
terrorisme et de criminalité internationales, les fondamentalismes et les
fanatismes qui défigurent la vraie nature de la religion, appelée qu’elle est à
favoriser la communion et la réconciliation entre les hommes sont autant de
dangers pour la paix.
Et pourtant les nombreuses œuvres de paix dont le
monde est riche, témoignent de la vocation innée de l’humanité à la paix. En
chaque personne, le désir de paix est une aspiration essentielle qui coïncide,
d’une certaine façon, avec le désir d’une vie humaine pleine, heureuse et
accomplie. En d’autres termes, le désir de paix correspond à un principe moral
fondamental, c’est-à-dire au développement intégral, social, communautaire,
entendu comme un droit et un devoir, et cela fait partie du dessein de Dieu sur
l’homme. L’homme est fait pour la paix qui est don de Dieu.
Tout ce qui précède m’a conduit à m’inspirer, pour ce
Message, des paroles de Jésus-Christ : « Heureux les artisans de paix, parce
qu’ils seront appelés fils de Dieu ».
Psaume 62
II. La Paix don de Dieu et œuvre de l’homme.
On
apporte une veilleuse sur l’Autel
Chant
T 17- 84
1.
Paix de Dieu régnera sur le monde entierSi tout homme ici-bas fait le choix d’aimer.
Parole de
Dieu : Ezéchiel 36, 22- 28
R/ Chant Ref: Je verserai sur vous une eau pure
et vous serez
purifiés dit le Seigneur,Je vous donnerai un cœur nouveau.
Message Benoît
XVI (suite)
La paix concerne l’intégrité de la personne humaine et
appelle l’implication de tout l’homme. C’est la paix avec Dieu, en vivant selon
sa volonté. C’est la paix intérieure avec soi-même et la paix extérieure avec
le prochain et avec toute la création. Elle comporte principalement, comme l’a
écrit le bienheureux Jean XXIII
dans l’encyclique Pacem
in Terris dont nous commémorerons dans quelques mois le cinquantième
anniversaire, la construction d’un vivre-ensemble fondé sur la vérité, sur la
liberté, sur l’amour et sur la justice… Pour devenir d’authentiques artisans de
paix, l’attention à la dimension transcendante est fondamentale comme l’est le
dialogue constant avec Dieu, Père miséricordieux, dialogue dans lequel on
implore la rédemption que nous a obtenue son Fils Unique. Ainsi l’homme peut
vaincre ce germe d’affaiblissement et de négation de la paix qu’est le péché en
toutes ses formes : égoïsme et violence, avidité et volonté de puissance et de
domination, intolérance, haine et structures injustes…
La paix n’est pas un rêve, ce n’est pas une utopie :
elle est possible. Nos yeux doivent regarder plus profondément, sous la surface
des apparences et des phénomènes, pour distinguer une réalité positive qui
existe dans les cœurs parce que tout homme est créé à l’image de Dieu, et
appelé à grandir, contribuant à l’édification d’un monde nouveau. Dieu lui-même
en effet, par l’incarnation de son Fils et la rédemption qu’il réalise, est
entré dans l’histoire, suscitant une nouvelle création et une nouvelle alliance
entre Dieu et l’homme, nous donnant la possibilité d’avoir « un cœur nouveau »
et « un esprit nouveau ».
C’est justement pourquoi l’Église est convaincue
qu’existe l’urgence d’une nouvelle annonce de Jésus-Christ, premier et
principal facteur du développement intégral des peuples et aussi de la paix. En
effet, Jésus est notre paix, notre justice, notre réconciliation. L’artisan de
paix, selon la béatitude de Jésus, est celui qui recherche le bien de l’autre,
le bien complet de l’âme et du corps, aujourd’hui et demain.
De cet enseignement, on peut déduire que toute
personne, toute communauté – religieuse, civile, éducative et culturelle –, est
appelée à être artisan de paix. La paix est principalement réalisation du bien
commun des différentes sociétés, qu’elles soient primaires ou intermédiaires,
nationales, internationales ou mondiale. C’est justement pourquoi on peut dire
que les voies de réalisation du bien commun sont aussi celles qu’il importe de
parcourir pour obtenir la paix.
1 Si le Père vous appelle à aimer comme il vous aime,
dans le feu de son esprit, BIENHEUREUX ÊTES-VOUS !...
III. Les
artisans de paix sont ceux qui aiment, défendent et promeuvent la vie dans son
intégralité.
On
apporte une veilleuse sur l’Autel
Chant
T 17- 84
2.
Joie de Dieu chantera comme un feu nouveauQuand chacun brûlera de l’Esprit d’en haut.
Parole de
Dieu : Colossiens 3, 12
Chant
Message Benoît
XVI (suite)
La structure naturelle du mariage doit être aussi
reconnue et promue, c’est-à-dire l’union entre un homme et une femme, face aux
tentatives de la rendre juridiquement équivalente à des formes radicalement
différentes d’union qui, en réalité, la dénaturent et contribuent à la
déstabiliser, éclipsant son caractère particulier et son rôle social
irremplaçable.
Ces principes ne sont pas des vérités de foi ; ils ne
sont pas non plus seulement une conséquence du droit à la liberté religieuse.
Ils sont inscrits dans la nature humaine elle-même, identifiables par la
raison, et donc communs à toute l’humanité. L’action de l’Église en faveur de
leur promotion ne revêt donc pas un caractère confessionnel mais s’adresse à
toutes les personnes, quelle que soit leur appartenance religieuse. Cette
action est d’autant plus nécessaire que ces principes sont niés ou mal compris,
car cela constitue une offense faite à la vérité de la personne humaine, une
grave blessure infligée à la justice et à la paix.
Parmi les droits fondamentaux, concernant aussi la vie
pacifique des peuples, il y a également celui des particuliers et des
communautés à la liberté religieuse. En ce moment de l’histoire, il devient de
plus en plus important qu’un tel droit soit promu non seulement du point de vue
négatif, comme liberté face à – par exemple des obligations ou des
restrictions relatives à la liberté de choisir sa propre religion –, mais aussi
du point de vue positif, en ses différentes articulations, comme liberté de :
par exemple de témoigner de sa propre religion, d’annoncer et de communiquer
ses enseignements ; d’accomplir des activités éducatives, de bienfaisance et
d’assistance qui permettent d’appliquer les préceptes religieux ; d’exister et
d’agir en tant qu’organismes sociaux, structurés selon les principes doctrinaux
et les fins institutionnelles qui leur sont propres.
Parmi les droits et les devoirs sociaux aujourd’hui
les plus menacés, il y a le droit au travail. Cela est dû au fait que le
travail et la juste reconnaissance du statut juridique des travailleurs sont de
moins en moins correctement valorisés, parce que le développement économique
dépendrait surtout de la pleine liberté des marchés. Le travail est appréhendé
comme une variable dépendant des mécanismes économiques et financiers. À ce
sujet, je répète ici que la dignité de l’homme, ainsi que la logique
économique, sociale et politique, exigent que l’on continue à « se donner comme
objectif prioritaire l’accès au travail ou son maintien, pour tous ». La
réalisation de cet objectif ambitieux a pour condition une appréhension
renouvelée du travail, fondée sur des principes éthiques et des valeurs spirituelles
de nature à renforcer sa conception en tant que bien fondamental pour la
personne, la famille, la société. À ce bien correspondent un devoir et un droit
qui exigent des politiques courageuses et novatrices en faveur du travail pour
tous.
Psaume 127
IV. Construire le bien de la paix par
un nouveau modèle de développement et d’économie.
On apporte une veilleuse sur l’Autel
Chant
T 17- 84
1.
Paix de Dieu régnera sur le monde entierSi tout homme ici-bas fait le choix d’aimer.
Parole de
Dieu : Galates 5, 13-18
Chant : K 524Refrain : Laissez-vous mener par l’Esprit sur les chemins de la justice,
le vent de Dieu qui vous a pris fera de vous des hommes libres.
Message Benoît XVI (suite)
De plusieurs côtés, il est reconnu
qu’aujourd’hui un nouveau modèle de développement comme aussi un nouveau regard
sur l’économie s’avèrent nécessaires. Aussi bien le développement intégral,
solidaire et durable, que le bien commun, exigent une échelle correcte de
“biens-valeurs”, qu’il est possible de structurer en ayant Dieu comme référence
ultime. Il ne suffit pas d’avoir à disposition de nombreux moyens et de
nombreuses opportunités de choix, même appréciables. Autant les multiples biens
efficaces pour le développement, que les opportunités de choix doivent être
utilisés dans la perspective d’une vie bonne, d’une conduite droite qui
reconnaisse le primat de la dimension spirituelle et l’appel à la réalisation
du bien commun. Dans le cas contraire, ils perdent leur juste valeur, finissant
par s’ériger en nouvelles idoles.
Pour sortir de la crise financière et économique
actuelle – qui a pour effet une croissance des inégalités – il faut des
personnes, des groupes, des institutions qui promeuvent la vie en favorisant la
créativité humaine pour tirer, même de la crise, l’occasion d’un discernement
et d’un nouveau modèle économique. Le modèle prévalant des dernières décennies
postulait la recherche de la maximalisation du profit et de la consommation,
dans une optique individualiste et égoïste, tendant à évaluer les personnes
seulement par leur capacité à répondre aux exigences de la compétitivité. Au
contraire, dans une autre perspective, le succès véritable et durable s’obtient
par le don de soi, de ses propres capacités intellectuelles, de son esprit
d’initiative, parce que le développement économique vivable, c’est-à-dire
authentiquement humain, a besoin du principe de gratuité comme expression de
fraternité et de la logique du don. Concrètement, dans l’activité économique,
l’artisan de paix se présente comme celui qui instaure avec ses collaborateurs
et ses collègues, avec les commanditaires et les usagers, des relations de
loyauté et de réciprocité. Il exerce l’activité économique pour le bien commun,
vit son engagement comme quelque chose qui va au-delà de son intérêt propre, au
bénéfice des générations présentes et futures. Et ainsi, il travaille non
seulement pour lui, mais aussi pour donner aux autres un avenir et un travail
décent.