Prière universelle 21e dimanche B
Pour l’Eglise et ses responsables
Qu’ils choisissent la vérité qu’est le Christ et son message plutôt que la compromission et le désir de plaire.
Pour les chrétiens persécutés, exilés ou déplacés
Qu’ils s’appuient sur le roc qu’est la Parole de Jésus et la réponse de Pierre : « vers qui irions-nous, Seigneur ? tu as les paroles de la vie éternelle ».
Pour les couples, dont St Paul nous présente l’idéal
Que leur amour grandisse de jour en jour et que leur fidélité mutuelle interroge et fortifie les générations suivantes.
Pour les hommes et les femmes en quête de sens, de spiritualité ou d’approfondissement qu’ils ne se laissent pas troubler par les paroles surprenantes du Christ: «qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle».
Pour tous ceux qui s’activent en vue de la rentrée
Que les enseignants aient le souci de transmettre le beau, le bien, le bon, que les élèves et étudiants s’ouvrent au désir d’une culture qui les fasse croître en humanité et vérité.
Pour nous tous ici rassemblés
Que nos choix soient orientés vers le Christ source de paix et gage de liberté.
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samedi 25 août 2012
Thérèse d'Avila
Fondations, 19 (traduction Marcelle Auclair), extraits
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte du Livre des Fondations
Où l'on poursuit la fondation du monastère de Saint-Joseph de la ville de Salamanque.
2 La veille de la Toussaint de l'année susdite, à midi, nous arrivâmes donc à Salamanque. Je m'informai à l'auberge d'un homme de cette ville, nommé Nicolas Gutierrez, grand serviteur de Dieu, que j'avais chargé de veiller à ce que la maison soit libre. L'excellence de sa vie lui avait obtenu de Sa Majesté d'être heureux et en paix en de grandes épreuves, car après avoir connu une grande prospérité il s'était trouvé très pauvre, ce qu'il supportait aussi allégrement que la richesse. Il travailla beaucoup à cette fondation, avec bonne volonté et dévotion. J'appris par lui que la maison n'était pas libre, il n'avait pu encore obtenir le départ des étudiants. Je lui dis combien il importait qu'ils nous la laissent avant que notre arrivée soit connue, car, comme je l'ai dit, je craignais toujours qu'on suscitât des obstacles. Il alla voir celui à qui appartenait la maison et il se donna tant de mal que les écoliers vidèrent les lieux dans l'après-midi; nous y entrâmes à la nuit tombante.
3 … la maison était dans un tel état que cette nuit-là ne fut pas sans travail. On dit la première messe le lendemain matin et je fis appeler les autres religieuses qui devaient venir de Medina del Campo. Ma compagne et moi passâmes seules la nuit de la Toussaint…
4 La maison était très grande et délabrée… Nous nous enfermâmes dans une pièce où j'avais mis la première chose que je me procure quand je fonde une maison, de la paille: quand nous en avions, nous ne manquions pas de lits. Nous y couchâmes cette nuit avec deux couvertures qu'on nous avait prêtées. Bientôt des religieuses d'un couvent voisin à qui nous avions craint de porter ombrage nous prêtèrent du linge pour nos compagnes qui allaient arriver et nous firent l'aumône…
6 Le couvent resta dans cette maison près de trois ans, ou quatre, je ne me le rappelle pas exactement, car on m'envoya à l'Incarnation d'Avila; jamais je n'ai volontairement quitté un monastère tant qu'il n'est pas dans une maison à nous, recueilli et aménagé à mon gré. Dieu m'a fait la grâce d'être la première à l'ouvrage, de m'occuper de toutes choses, jusqu'aux plus menues, en vue de la bonne organisation et de la tranquillité des sœurs… J'ai beaucoup souffert de tout ce qu'elles ont enduré ici; rien n'a manqué à leur subsistance (j'y veillais où que je fusse, sachant la maison trop à l'écart pour recevoir des aumônes), cependant elle n'était pas saine, mais humide, très froide, et si grande qu'il est impossible d'y pallier. Enfin, et c'est là le plus grave, elles n'avaient pas le Très Saint-Sacrement, ce qui est une désolation dans cette vie cloîtrée…
7 Ému de pitié par leur perfection et leurs épreuves, le supérieur me ramena de l'Incarnation auprès d'elles. Elles s'étaient déjà entendues avec un gentilhomme qui leur cédait une maison dans un tel état qu'il fallut dépenser plus de mille ducats pour y entrer. Elle faisait partie d'un majorat, le propriétaire nous permit tout de même de nous y installer et même d'y élever des murs, bien que l'autorisation du roi ne fût pas arrivée. Le P. Julien d'Avila était avec moi - j'ai dit qu'il m'accompagnait dans ces fondations - nous vîmes la maison afin de décider de ce qu'il convenait de faire, car l'expérience me valait de m'entendre à ces sortes de choses.
8 Nous arrivâmes en août; malgré toute la hâte inimaginable, les soeurs restèrent où elles étaient jusqu'à la Saint-Michel, date à laquelle se font les locations; il s'en fallait de beaucoup pour que la nouvelle maison soit terminée…
9 Nous déménageâmes la veille de la Saint-Michel, un peu avant le lever du jour; nous avions annoncé pour la Saint-Michel la pose du Très Saint-Sacrement et le sermon qui suivrait. Notre-Seigneur voulut que le jour du déménagement, dans l'après-midi, il tombât une très forte pluie; le transport des choses nécessaires se fit difficilement. La chapelle était neuve, mais si mal couverte qu'il y pleuvait presque partout. Je vous dis, mes filles, que je me vis bien imparfaite ce jour-là. Les cérémonies étaient annoncées, je ne savais que faire, cela m'anéantissait, j'en vins presque à me plaindre à Notre-Seigneur, lui demandant, soit de ne pas m'ordonner de m'occuper de ces travaux, soit de me venir en aide. … Et il en fut ainsi: le jour de la Saint-Michel je fus fort édifiée de voir le soleil paraître au moment même où les gens arrivaient…
10 Il y eut beaucoup de monde et de musique; on posa bien le Très Saint-Sacrement en grande pompe; comme cette maison est bien située, elle fut bientôt connue et vénérée…Mais le lendemain de notre cérémonie, afin sans doute de tempérer notre joie d'avoir le Très Saint-Sacrement, le propriétaire de la maison arriva, si furieux que je ne savais qu'en faire; le démon l'empêchait d'entendre raison….
11 Le cas est que trois ans se sont écoulés depuis lors, la vente n'est toujours pas conclue, je ne sais si le monastère pourra rester là, je dis dans cette maison, ni où tout cela aboutira.
12 Ce que je sais, c'est que dans aucun des couvents de cette première Règle que le Seigneur a fondés les religieuses n'ont subi, de loin, de si grandes épreuves. Mais elles sont si bonnes, par là miséricorde de Dieu, qu'elles supportent tout joyeusement. Plaise à Sa Majesté de les aider ainsi à progresser, car il importe peu d'avoir ou non une bonne maison; nous aimons même nous trouver dans une maison d'où l'on peut nous chasser, lorsque nous nous rappelons que le Seigneur du monde n'en posséda aucune. Nous dûmes souvent loger dans des maisons qui ne nous appartenaient point, au cours de ces fondations, et jamais, en vérité, je n'ai vu une religieuse s'en affliger. Plaise à la Divine Majesté, dans son infinie et miséricordieuse bonté que les demeures éternelles ne nous manquent point. Amen, amen.
Fondations, 19 (traduction Marcelle Auclair), extraits
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte du Livre des Fondations
Où l'on poursuit la fondation du monastère de Saint-Joseph de la ville de Salamanque.
2 La veille de la Toussaint de l'année susdite, à midi, nous arrivâmes donc à Salamanque. Je m'informai à l'auberge d'un homme de cette ville, nommé Nicolas Gutierrez, grand serviteur de Dieu, que j'avais chargé de veiller à ce que la maison soit libre. L'excellence de sa vie lui avait obtenu de Sa Majesté d'être heureux et en paix en de grandes épreuves, car après avoir connu une grande prospérité il s'était trouvé très pauvre, ce qu'il supportait aussi allégrement que la richesse. Il travailla beaucoup à cette fondation, avec bonne volonté et dévotion. J'appris par lui que la maison n'était pas libre, il n'avait pu encore obtenir le départ des étudiants. Je lui dis combien il importait qu'ils nous la laissent avant que notre arrivée soit connue, car, comme je l'ai dit, je craignais toujours qu'on suscitât des obstacles. Il alla voir celui à qui appartenait la maison et il se donna tant de mal que les écoliers vidèrent les lieux dans l'après-midi; nous y entrâmes à la nuit tombante.
3 … la maison était dans un tel état que cette nuit-là ne fut pas sans travail. On dit la première messe le lendemain matin et je fis appeler les autres religieuses qui devaient venir de Medina del Campo. Ma compagne et moi passâmes seules la nuit de la Toussaint…
4 La maison était très grande et délabrée… Nous nous enfermâmes dans une pièce où j'avais mis la première chose que je me procure quand je fonde une maison, de la paille: quand nous en avions, nous ne manquions pas de lits. Nous y couchâmes cette nuit avec deux couvertures qu'on nous avait prêtées. Bientôt des religieuses d'un couvent voisin à qui nous avions craint de porter ombrage nous prêtèrent du linge pour nos compagnes qui allaient arriver et nous firent l'aumône…
6 Le couvent resta dans cette maison près de trois ans, ou quatre, je ne me le rappelle pas exactement, car on m'envoya à l'Incarnation d'Avila; jamais je n'ai volontairement quitté un monastère tant qu'il n'est pas dans une maison à nous, recueilli et aménagé à mon gré. Dieu m'a fait la grâce d'être la première à l'ouvrage, de m'occuper de toutes choses, jusqu'aux plus menues, en vue de la bonne organisation et de la tranquillité des sœurs… J'ai beaucoup souffert de tout ce qu'elles ont enduré ici; rien n'a manqué à leur subsistance (j'y veillais où que je fusse, sachant la maison trop à l'écart pour recevoir des aumônes), cependant elle n'était pas saine, mais humide, très froide, et si grande qu'il est impossible d'y pallier. Enfin, et c'est là le plus grave, elles n'avaient pas le Très Saint-Sacrement, ce qui est une désolation dans cette vie cloîtrée…
7 Ému de pitié par leur perfection et leurs épreuves, le supérieur me ramena de l'Incarnation auprès d'elles. Elles s'étaient déjà entendues avec un gentilhomme qui leur cédait une maison dans un tel état qu'il fallut dépenser plus de mille ducats pour y entrer. Elle faisait partie d'un majorat, le propriétaire nous permit tout de même de nous y installer et même d'y élever des murs, bien que l'autorisation du roi ne fût pas arrivée. Le P. Julien d'Avila était avec moi - j'ai dit qu'il m'accompagnait dans ces fondations - nous vîmes la maison afin de décider de ce qu'il convenait de faire, car l'expérience me valait de m'entendre à ces sortes de choses.
8 Nous arrivâmes en août; malgré toute la hâte inimaginable, les soeurs restèrent où elles étaient jusqu'à la Saint-Michel, date à laquelle se font les locations; il s'en fallait de beaucoup pour que la nouvelle maison soit terminée…
9 Nous déménageâmes la veille de la Saint-Michel, un peu avant le lever du jour; nous avions annoncé pour la Saint-Michel la pose du Très Saint-Sacrement et le sermon qui suivrait. Notre-Seigneur voulut que le jour du déménagement, dans l'après-midi, il tombât une très forte pluie; le transport des choses nécessaires se fit difficilement. La chapelle était neuve, mais si mal couverte qu'il y pleuvait presque partout. Je vous dis, mes filles, que je me vis bien imparfaite ce jour-là. Les cérémonies étaient annoncées, je ne savais que faire, cela m'anéantissait, j'en vins presque à me plaindre à Notre-Seigneur, lui demandant, soit de ne pas m'ordonner de m'occuper de ces travaux, soit de me venir en aide. … Et il en fut ainsi: le jour de la Saint-Michel je fus fort édifiée de voir le soleil paraître au moment même où les gens arrivaient…
10 Il y eut beaucoup de monde et de musique; on posa bien le Très Saint-Sacrement en grande pompe; comme cette maison est bien située, elle fut bientôt connue et vénérée…Mais le lendemain de notre cérémonie, afin sans doute de tempérer notre joie d'avoir le Très Saint-Sacrement, le propriétaire de la maison arriva, si furieux que je ne savais qu'en faire; le démon l'empêchait d'entendre raison….
11 Le cas est que trois ans se sont écoulés depuis lors, la vente n'est toujours pas conclue, je ne sais si le monastère pourra rester là, je dis dans cette maison, ni où tout cela aboutira.
12 Ce que je sais, c'est que dans aucun des couvents de cette première Règle que le Seigneur a fondés les religieuses n'ont subi, de loin, de si grandes épreuves. Mais elles sont si bonnes, par là miséricorde de Dieu, qu'elles supportent tout joyeusement. Plaise à Sa Majesté de les aider ainsi à progresser, car il importe peu d'avoir ou non une bonne maison; nous aimons même nous trouver dans une maison d'où l'on peut nous chasser, lorsque nous nous rappelons que le Seigneur du monde n'en posséda aucune. Nous dûmes souvent loger dans des maisons qui ne nous appartenaient point, au cours de ces fondations, et jamais, en vérité, je n'ai vu une religieuse s'en affliger. Plaise à la Divine Majesté, dans son infinie et miséricordieuse bonté que les demeures éternelles ne nous manquent point. Amen, amen.
vendredi 17 août 2012
Prière universelle 20° dimanche B
Prière universelle 20° dimanche B
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour.
« Je suis le pain vivant » dit Jésus : Seigneur, envoie des ouvriers à la moisson et donne à ton Eglise les prêtres dont elle a besoin pour que ne manquent jamais à notre table le pain de ta Parole et de ton Eucharistie.
« Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » : Seigneur, donne à nos dirigeants de se laisser guider dans leurs choix par un esprit de concorde, de respect des plus petits, par une haute idée de la dignité de tout homme.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui souffrent et ressentent plus durement les épreuves de la vie, que la certitude de ta présence en eux leur soit douceur, réconfort, et force pour tenir et avancer.
« Celui qui me mangera vivra par moi » Seigneur, tu nous combles chaque jour de ta vie Divine, donne-nous faim de Toi, donne-nous soif de Toi, et que nous venions souvent reprendre lumière et force à la table où tu offres ta vie pour le salut du monde.
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour.
« Je suis le pain vivant » dit Jésus : Seigneur, envoie des ouvriers à la moisson et donne à ton Eglise les prêtres dont elle a besoin pour que ne manquent jamais à notre table le pain de ta Parole et de ton Eucharistie.
« Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » : Seigneur, donne à nos dirigeants de se laisser guider dans leurs choix par un esprit de concorde, de respect des plus petits, par une haute idée de la dignité de tout homme.
« Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui souffrent et ressentent plus durement les épreuves de la vie, que la certitude de ta présence en eux leur soit douceur, réconfort, et force pour tenir et avancer.
« Celui qui me mangera vivra par moi » Seigneur, tu nous combles chaque jour de ta vie Divine, donne-nous faim de Toi, donne-nous soif de Toi, et que nous venions souvent reprendre lumière et force à la table où tu offres ta vie pour le salut du monde.
Jour du Seigneur, 19 Août, Cathédrale de Saint-Claude
Dimanche 19 Août 2012
Jour du Seigneur, 10h00
Cathédrale de Saint-Claude
La messe télévisée du Jour du Seigneur sera retransmise depuis la cathédrale de Saint-Claude.
Elle sera présidée par Mgr Jordy.
Un documentaire sur Goudgi sera diffusé avant cette retransmission, on pourra y voir des images filmées lors de la Consécration du nouvel autel.
Jour du Seigneur, 10h00
Cathédrale de Saint-Claude
La messe télévisée du Jour du Seigneur sera retransmise depuis la cathédrale de Saint-Claude.
Elle sera présidée par Mgr Jordy.
Un documentaire sur Goudgi sera diffusé avant cette retransmission, on pourra y voir des images filmées lors de la Consécration du nouvel autel.
Thérèse d'Avile, Fondations 18, extraits
Thérèse d'Avila
Fondations, 18 (traduction Marcelle Auclair), extraits
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte du Livre des Fondations
De la fondation du monastère de Saint-Joseph de Salamanque, en l'année 1570, et de quelques avis d'importance pour les Prieures.
1 … J'étais occupée à tout cela lorsqu'un recteur de la Compagnie de Jésus de Salamanque m'écrivit qu'un de nos monastères y était nécessaire, et il m'en donnait les raisons; j'avais déjà repoussé l'idée d'y fonder un couvent sans revenu car cette ville est pauvre. Considérant cependant qu'Avila l'est tout autant, que jamais Dieu n'a fait ni ne fera défaut à quiconque le sert lorsque les choses sont organisées raisonnablement et que les religieuses, peu nombreuses, s'aident du travail de leurs mains, j'acceptai. De Tolède j'allai à Avila, c'est de là que je m'occupai d'obtenir l'autorisation de l'Évêque….
2 Lorsque j'eus cette autorisation…Je m'occupai immédiatement de louer une maison dont m'avait parlé une dame de ma connaissance, mais il y avait une difficulté: nous n'étions pas à la période où se font les locations, et des étudiants l'habitaient; la propriétaire décida de la leur reprendre à l'arrivée des nouveaux locataires…
3 Lorsque j'eus l'autorisation et l'assurance d'un logement, je me fiai pour le reste à la miséricorde de Dieu, n'ayant sur place personne qui puisse m'aider dans tout ce qu'il y avait à faire pour organiser la maison; je m'y rendis donc avec une seule compagne, pour plus de discrétion, jugeant prudent de ne faire venir des religieuses que lorsque nous aurions pris possession…. Nous arrivâmes à Salamanque la veille de la Toussaint, après avoir fait une longue route la nuit précédente, par grand froid, et couché dans un village, car j'étais bien malade.
4 Dans ces récits des Fondations, je ne parle pas de la grande épreuve des voyages par le froid, sous le soleil ou sous la neige qui parfois ne cessait de toute la journée, le nombre de fois où nous nous sommes perdues, où j'eus de grands maux ou une grosse fièvre; mais, gloire à Dieu, moi qui n'ai d'ordinaire qu'une faible santé je voyais clairement que Dieu me donnait des forces…
5 … une fois en route, pensant à celui que je servais, tout me semblait peu de chose à l'idée qu'en cette maison on louerait le Seigneur, et que le Saint-Sacrement y serait…nous devrions trouver une grande consolation à voir Jésus-Christ, vrai Dieu, vrai Homme, présent dans le Saint-Sacrement en de nombreuses localités…
6 Je m'éloigne du sujet de la fondation dont j'ai commencé à parler, mais il me vient à l'esprit certaines remarques sur la mortification qui peuvent être utiles… La modération est une grande chose dans le gouvernement, elle est fort nécessaire dans ces maisons…
8 La mortification n'est pas d'obligation: voilà ce qu'elles doivent considérer en tout premier lieu. Elle est nécessaire pour que l'âme mérite sa liberté et une haute perfection, mais cela ne s'obtient pas rapidement, il faut les y aider en tenant compte de l'intelligence et de la spiritualité que Dieu leur a données…
9 … La Prieure ne doit pas croire qu'elle a tôt fait de connaître les âmes; qu'elle laisse cela à Dieu, lui seul les pénètre; qu'elle s'efforce plutôt de guider chacune d'elles dans la voie que lui ouvre Sa Majesté, à condition de ne pas manquer à l'obéissance ni aux prescriptions essentielles de la Règle et des Constitutions…
10 Mais revenons à la mortification: la Prieure, pour mortifier une religieuse, lui impose un petit sacrifice qui est en réalité pour elle une grosse épreuve; elle obéit, mais elle reste dans un tel état d'inquiétude et de tentations qu'il eût mieux valu ne rien lui commander. La Prieure doit être sur ses gardes et ne pas chercher à conduire une religieuse vers la perfection à la force du poignet, qu'elle ruse, au contraire, et qu'elle aille petit à petit, jusqu'à que le Seigneur agisse. Ce qu'on fait pour son progrès ne doit pas être de nature à l'inquiéter et à lui troubler l'esprit, ce serait contraire une chose terrible, car sans ce souci de perfection, elle serait une très bonne religieuse. Progressivement, elle se met bien à suivre le train des autres, comme nous l'avons déjà vu, sinon, elle sera tout de même sauvée, sans cette vertu… Certaines endureront de grandes mortifications, elles en seront d'autant plus heureuses que le sacrifice sera plus dur car le Seigneur leur a donné assez de force d'âme pour lui abandonner leur volonté, mais d'autres ne supporteront pas la plus petite épreuve, de même qu'un enfant ne peut charger deux fanègues de blé; non seulement il ne les portera pas, mais il croulera sous le faix. Donc, mes filles (c'est aux Prieures que je parle), pardonnez-moi de m'étendre longuement sur ce sujet, mais ce que j'ai vu m'y oblige.
mercredi 15 août 2012
Homélie 15 Août 2012
Homélie Assomption 2012
au Carmel de Saint-Maur
Père Olivier Rousseau, ocd
Femme revêtue de soleil, la lune sous ses pieds et couronnée d’étoiles ou jeune fille courant à travers les montagnes de Judée pour aller se mettre au service de sa vieille cousine Elisabeth, voilà deux images contrastées que la liturgie nous propose en cette fête de Notre-Dame de l’Assomption. La gloire de Marie, c’est le fruit de la résurrection du Christ qui mène à son accomplissement le cheminement humain de celle qui fut sa mère à l’aube du salut. En nous proposant de contempler Marie dans sa participation à la gloire du Christ, l’Eglise ne veut pas nous conduire à adorer Marie. Elle nous fait entrer dans le mystère d’une vocation qui comme toute vocation est décentrement de soi, oubli de soi, don de soi. Aussi, entrer en relation avec Marie, c’est être conduit par elle d’une part au Christ, d’autre part à la communion avec l’ensemble de l’humanité sauvée par le Christ. Marie est tout entière du côté de son Fils par le privilège unique de sa maternité tout en étant par sa condition humaine tout entière du côté de l'humanité rachetée.
L’Assomption de Marie nous conduit au Christ en ce qu’elle est le signe éclatant de la victoire du Christ sur la mort au profit de notre humanité, une victoire qui n’est pas simplement un retour à la vie, mais une entrée dans la gloire de Dieu. Nous contemplons ainsi en Marie notre propre vocation à vivre avec le Christ, par lui et en lui, de la vie des enfants de Dieu. Mais en quoi consiste cette participation de Marie à la gloire de son Fils ? Si Marie est la première ressuscitée dans le Christ, c’est pour devenir par sa communion avec lui pleinement participante de sa mission de salut pour le monde. La glorification de Marie ne l’éloigne pas de notre humanité, pas plus que celle du Christ ne le sépare de nous, lui l’Emmanuel qui demeure avec nous chaque jour jusqu’à la fin du monde...
au Carmel de Saint-Maur
Père Olivier Rousseau, ocd
Femme revêtue de soleil, la lune sous ses pieds et couronnée d’étoiles ou jeune fille courant à travers les montagnes de Judée pour aller se mettre au service de sa vieille cousine Elisabeth, voilà deux images contrastées que la liturgie nous propose en cette fête de Notre-Dame de l’Assomption. La gloire de Marie, c’est le fruit de la résurrection du Christ qui mène à son accomplissement le cheminement humain de celle qui fut sa mère à l’aube du salut. En nous proposant de contempler Marie dans sa participation à la gloire du Christ, l’Eglise ne veut pas nous conduire à adorer Marie. Elle nous fait entrer dans le mystère d’une vocation qui comme toute vocation est décentrement de soi, oubli de soi, don de soi. Aussi, entrer en relation avec Marie, c’est être conduit par elle d’une part au Christ, d’autre part à la communion avec l’ensemble de l’humanité sauvée par le Christ. Marie est tout entière du côté de son Fils par le privilège unique de sa maternité tout en étant par sa condition humaine tout entière du côté de l'humanité rachetée.
L’Assomption de Marie nous conduit au Christ en ce qu’elle est le signe éclatant de la victoire du Christ sur la mort au profit de notre humanité, une victoire qui n’est pas simplement un retour à la vie, mais une entrée dans la gloire de Dieu. Nous contemplons ainsi en Marie notre propre vocation à vivre avec le Christ, par lui et en lui, de la vie des enfants de Dieu. Mais en quoi consiste cette participation de Marie à la gloire de son Fils ? Si Marie est la première ressuscitée dans le Christ, c’est pour devenir par sa communion avec lui pleinement participante de sa mission de salut pour le monde. La glorification de Marie ne l’éloigne pas de notre humanité, pas plus que celle du Christ ne le sépare de nous, lui l’Emmanuel qui demeure avec nous chaque jour jusqu’à la fin du monde...
mardi 14 août 2012
Prière Nationale pour l'Assomption
PROPOSITION NATIONALE
POUR UNE PRIERE DES FIDELES
EN LA FETE DE L’ASSOMPTION 2012
La fête de l'Assomption célèbre la mort, la résurrection, l'entrée au ciel et le couronnement de la bienheureuse Vierge Marie.
En 2012, les évêques de France invitent les catholiques à s'unir dans une même prière.
En ce jour où nous célébrons l’Assomption de la Vierge Marie, sous le patronage de qui a été placée la France, présentons à Dieu, par l’intercession de Notre-Dame, nos prières confiantes pour notre pays :
1. En ces temps de crise économique, beaucoup de nos concitoyens sont victimes de restrictions diverses et voient l’avenir avec inquiétude ; prions pour celles et ceux qui ont des pouvoirs de décision dans ce domaine et demandons à Dieu qu’il nous rende plus généreux encore dans la solidarité avec nos semblables.
2. Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ; que leur sens du bien commun de la société l’emporte sur les requêtes particulières et qu’ils aient la force de suivre les indications de leur conscience.
3. Pour les familles ; que leur attente légitime d’un soutien de la société ne soit pas déçue ; que leurs membres se soutiennent avec fidélité et tendresse tout au long de leur existence, particulièrement dans les moments douloureux. Que l’engagement des époux l’un envers l’autre et envers leurs enfants soient un signe de la fidélité de l’amour.
4. Pour les enfants et les jeunes ; que tous nous aidions chacun à découvrir son propre chemin pour progresser vers le bonheur ; qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère. Seigneur notre Dieu, nous te confions l’avenir de notre pays.
Par l’intercession de Notre-Dame, accorde-nous le courage de faire les choix nécessaires à une meilleure qualité de vie pour tous et à l’épanouissement de notre jeunesse grâce à des familles fortes et fidèles. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.
Prière universelle Assomption
Refrain : Par Marie notre Mère Seigneur nous te prions !
Comme Marie qui porte le Messie, donne à ton Eglise Seigneur, de porter au monde la joyeuse Nouvelle du Salut.
Comme Marie qui visite sa cousine Elisabeth, donne aux chefs d’Etat toutes les lumières dont ils ont besoin pour conduire les peuples aux chemins de la paix.
Comme Marie élevée dans la gloire du ciel, première des sauvés, donne à tous les souffrants la force et les moyens de triompher de toute adversité.
Comme Marie qui intercède pour nous, donne-nous Seigneur d’agir comme si tout dépendait de nous, et de prier comme si tout dépendait de Toi.
Refrain : Par Marie notre Mère Seigneur nous te prions !
Comme Marie qui porte le Messie, donne à ton Eglise Seigneur, de porter au monde la joyeuse Nouvelle du Salut.
Comme Marie qui visite sa cousine Elisabeth, donne aux chefs d’Etat toutes les lumières dont ils ont besoin pour conduire les peuples aux chemins de la paix.
Comme Marie élevée dans la gloire du ciel, première des sauvés, donne à tous les souffrants la force et les moyens de triompher de toute adversité.
Comme Marie qui intercède pour nous, donne-nous Seigneur d’agir comme si tout dépendait de nous, et de prier comme si tout dépendait de Toi.
samedi 11 août 2012
Prière universelle 19° dimanche B
Prière universelle 19° dimanche B
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour !
-Pain vivant, Eucharistie de l’Eglise, que ne manquent jamais les ministres des Sacrements qui nous donnent la Vie Divine.
-Pain Vivant, paix, fraternité, entraide, que se lèvent toujours sur la terre des prophètes d’humanité, de douceur, de force, et de réconciliation.
-Pain vivant, amour, famille, santé, que les découragés retrouvent chaque jour la force d’avancer.
-Pain Vivant, vie de foi, de prière, de service, que nous sachions être, à l’image de Jésus, du bon pain pour nos frères.
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour !
-Pain vivant, Eucharistie de l’Eglise, que ne manquent jamais les ministres des Sacrements qui nous donnent la Vie Divine.
-Pain Vivant, paix, fraternité, entraide, que se lèvent toujours sur la terre des prophètes d’humanité, de douceur, de force, et de réconciliation.
-Pain vivant, amour, famille, santé, que les découragés retrouvent chaque jour la force d’avancer.
-Pain Vivant, vie de foi, de prière, de service, que nous sachions être, à l’image de Jésus, du bon pain pour nos frères.
mardi 7 août 2012
Thérèse d'Avila, Fondations 17, extraits
Thérèse d'Avila
Fondations, 17 (traduction Marcelle Auclair), extraits
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte du Livre des Fondations
De la fondation des monastères de Pastrana, - religieux et religieuses, - en cette même année de 1569.
1 Il y avait quinze jours que la maison de Tolède était fondée, nous étions à la veille de la Pentecôte… il y avait eu beaucoup de travail, j'étais fatiguée d'avoir passé ces journées avec les ouvriers, mais enfin tout était terminé. Ce matin-là, en prenant place au réfectoire pour déjeuner, c'était pour moi une si grande consolation de songer que je n'avais plus rien à faire, que je pourrais, pour la Pentecôte, me réjouir un moment avec Notre-Seigneur, que j'en perdais presque le manger, tant mon âme était comblée.
2 Je ne méritais pas cette consolation, car à ce même instant, on vint m'annoncer l'arrivée d'un serviteur de la princesse d'Eboli, femme du Ruy Gomez de Silva. J'allai le voir, et j'appris qu'elle m'envoyait chercher, car nous étions d'accord depuis longtemps, elle et moi, pour fonder un monastère à Pastrana; je ne pensais pas que cela se fasse aussi vite. J'en fus peinée, la fondation de Tolède était si récente, il y avait eu de l'opposition, il me semblait très dangereux de tout quitter; je décidai donc immédiatement de ne pas partir, et je le dis…
3 … J'allai devant le Très Saint-Sacrement demander au Seigneur de m'accorder d'écrire à la princesse une lettre qui ne la fâchât point, ce qui nous eût nui, car pour les couvents réformés d'hommes que nous commencions à fonder, et pour toutes choses, l'appui de Ruy Gomez, si bien vu par le roi et par tout le monde, nous était nécessaire… J'en étais là lorsqu'on me dit de la part de Notre-Seigneur de ne pas manquer d'y aller … et d'emporter la Règle et les Constitutions.
5 Je quittai Tolède le lendemain de la Pentecôte. Il fallait passer par Madrid; mes compagnes et moi descendîmes dans un couvent de Franciscaines, chez une dame nommée Dona Leonor Mascarenas qui l'avait fondé et s'y était retirée…
6 Cette dame me dit se réjouir particulièrement de notre arrivée à ce moment car un ermite était là qui souhaitait fort me connaître…Il habitait une pièce que cette dame lui donnait, avec un jeune frère nommé Fr. Jean de la Misère, grand serviteur de Dieu et très simple dans les choses du monde. Au cours de notre conversation il me dit qu'il voulait aller à Rome.
7 … ce Père, nommé Mariano de San Benito. Il était italien, docteur, fort intelligent et habile…
8 … Il apprit que plusieurs ermites, vivaient ensemble, près de Séville, dans un désert appelé le Tardon, avec pour supérieur un très saint homme, qu'ils nommaient le P. Mateo. Chacun d'eux avait sa cellule séparée, ils ne célébraient pas l'office divin et ne se retrouvaient dans un oratoire commun que pour la messe. Ils n'avaient pas de revenus, refusaient toute aumône, et vivaient du travail de leurs mains; chacun d'eux mangeait seul, très pauvrement. En l'entendant, je crus voir le portrait de nos saints Pères. Il vécut ainsi huit années. Lorsque le Saint Concile de Trente ordonna aux ermites d'entrer dans l'un des Ordres existants, il voulut aller à Rome demander l'autorisation de persévérer dans leurs usages; telle était son intention lorsque je lui parlai.
9 Quand il m'eut décrit leur manière de vivre, je lui montrai notre Règle primitive et lui dis qu'il pouvait observer tout cela sans se donner tant de mal car elle est identique à celle qu'ils se sont faite; en particulier, elle impose de ne vivre que du travail manuel ce à quoi il tient beaucoup… je lui expliquai donc combien il pourrait servir Dieu sous cet habit, et il me promit d'y réfléchir cette nuit…il m'appela le lendemain matin pour me dire qu'il était tout à fait décidé…
11 Il m'apprit que Ruy Gomez lui avait donné à Pastrana, où je me rendais, un bon ermitage et un terrain pour y installer des ermites; il voulait maintenant qu'ils soient de notre Ordre et y prendre l'habit. Je l'en remerciai, et je louai beaucoup Notre-Seigneur car notre Révérend Père Général m'avait envoyé son autorisation pour deux monastères, et un seul était fondé. ….
14 Mariano et son compagnon, les ermites dont j'ai parlé, arrivèrent alors, l'autorisation nous fut accordée, Ruy Gomez consentit à ce que l'ermitage qu'il avait donné devînt un ermitage de Carmes déchaux, et je fis venir de Mancera le P. Antoine de Jésus qui avait été le premier à professer notre Règle pour commencer la fondation de ce monastère. Je préparai leurs habits et leurs capes, et je fis tout mon possible pour qu'ils prennent l'habit immédiatement.
15 … Ces deux monastères fondés, le P. Antoine de Jésus arrivé, affluèrent des novices tels qu'on parlera un jour de quelques-uns d'entre eux; ils se mirent tous à servir Notre-Seigneur avec tant de conviction qu'on en fera le récit, si Dieu veut, mieux que je ne saurais le faire, dans ce cas, les mots me manqueraient.
16 Quant aux religieuses, leur monastère fut fort bien vu de ces seigneurs; la princesse prit grand soin de les choyer et de les bien traiter jusqu'à la mort du prince Ruy Gomez; alors, le diable, peut-être avec la permission du Seigneur, Sa Majesté le sait, exaspéra la passion que cette mort causa à la princesse; elle se fit religieuse dans ce monastère. Sa peine l'empêcha de goûter une claustration à laquelle elle n'était pas habituée, et d'après le Saint Concile la prieure ne pouvait lui octroyer les libertés qu'elle voulait.
17 Elle se brouilla avec elle et avec toutes les religieuses si bien que même après avoir quitté l'habit et être rentrée chez elle, elle leur en voulut encore; les pauvres soeurs vivaient dans une telle inquiétude que je m'efforçai de les libérer par tous les moyens à ma portée, et je suppliai les prélats de transférer ce monastère ailleurs; nous en fondions un à Ségovie, les religieuses de Pastrana y passèrent, abandonnant tout ce que la princesse leur avait donné, mais emmenant avec elles plusieurs religieuses qu'elle leur avait commandé de recevoir sans dot. Elles n'emportèrent que leurs lits et les menus objets qu'elles avaient apportés, laissant toute la population fort affligée…
Fondations, 17 (traduction Marcelle Auclair), extraits
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte du Livre des Fondations
De la fondation des monastères de Pastrana, - religieux et religieuses, - en cette même année de 1569.
1 Il y avait quinze jours que la maison de Tolède était fondée, nous étions à la veille de la Pentecôte… il y avait eu beaucoup de travail, j'étais fatiguée d'avoir passé ces journées avec les ouvriers, mais enfin tout était terminé. Ce matin-là, en prenant place au réfectoire pour déjeuner, c'était pour moi une si grande consolation de songer que je n'avais plus rien à faire, que je pourrais, pour la Pentecôte, me réjouir un moment avec Notre-Seigneur, que j'en perdais presque le manger, tant mon âme était comblée.
2 Je ne méritais pas cette consolation, car à ce même instant, on vint m'annoncer l'arrivée d'un serviteur de la princesse d'Eboli, femme du Ruy Gomez de Silva. J'allai le voir, et j'appris qu'elle m'envoyait chercher, car nous étions d'accord depuis longtemps, elle et moi, pour fonder un monastère à Pastrana; je ne pensais pas que cela se fasse aussi vite. J'en fus peinée, la fondation de Tolède était si récente, il y avait eu de l'opposition, il me semblait très dangereux de tout quitter; je décidai donc immédiatement de ne pas partir, et je le dis…
3 … J'allai devant le Très Saint-Sacrement demander au Seigneur de m'accorder d'écrire à la princesse une lettre qui ne la fâchât point, ce qui nous eût nui, car pour les couvents réformés d'hommes que nous commencions à fonder, et pour toutes choses, l'appui de Ruy Gomez, si bien vu par le roi et par tout le monde, nous était nécessaire… J'en étais là lorsqu'on me dit de la part de Notre-Seigneur de ne pas manquer d'y aller … et d'emporter la Règle et les Constitutions.
5 Je quittai Tolède le lendemain de la Pentecôte. Il fallait passer par Madrid; mes compagnes et moi descendîmes dans un couvent de Franciscaines, chez une dame nommée Dona Leonor Mascarenas qui l'avait fondé et s'y était retirée…
6 Cette dame me dit se réjouir particulièrement de notre arrivée à ce moment car un ermite était là qui souhaitait fort me connaître…Il habitait une pièce que cette dame lui donnait, avec un jeune frère nommé Fr. Jean de la Misère, grand serviteur de Dieu et très simple dans les choses du monde. Au cours de notre conversation il me dit qu'il voulait aller à Rome.
7 … ce Père, nommé Mariano de San Benito. Il était italien, docteur, fort intelligent et habile…
8 … Il apprit que plusieurs ermites, vivaient ensemble, près de Séville, dans un désert appelé le Tardon, avec pour supérieur un très saint homme, qu'ils nommaient le P. Mateo. Chacun d'eux avait sa cellule séparée, ils ne célébraient pas l'office divin et ne se retrouvaient dans un oratoire commun que pour la messe. Ils n'avaient pas de revenus, refusaient toute aumône, et vivaient du travail de leurs mains; chacun d'eux mangeait seul, très pauvrement. En l'entendant, je crus voir le portrait de nos saints Pères. Il vécut ainsi huit années. Lorsque le Saint Concile de Trente ordonna aux ermites d'entrer dans l'un des Ordres existants, il voulut aller à Rome demander l'autorisation de persévérer dans leurs usages; telle était son intention lorsque je lui parlai.
9 Quand il m'eut décrit leur manière de vivre, je lui montrai notre Règle primitive et lui dis qu'il pouvait observer tout cela sans se donner tant de mal car elle est identique à celle qu'ils se sont faite; en particulier, elle impose de ne vivre que du travail manuel ce à quoi il tient beaucoup… je lui expliquai donc combien il pourrait servir Dieu sous cet habit, et il me promit d'y réfléchir cette nuit…il m'appela le lendemain matin pour me dire qu'il était tout à fait décidé…
11 Il m'apprit que Ruy Gomez lui avait donné à Pastrana, où je me rendais, un bon ermitage et un terrain pour y installer des ermites; il voulait maintenant qu'ils soient de notre Ordre et y prendre l'habit. Je l'en remerciai, et je louai beaucoup Notre-Seigneur car notre Révérend Père Général m'avait envoyé son autorisation pour deux monastères, et un seul était fondé. ….
14 Mariano et son compagnon, les ermites dont j'ai parlé, arrivèrent alors, l'autorisation nous fut accordée, Ruy Gomez consentit à ce que l'ermitage qu'il avait donné devînt un ermitage de Carmes déchaux, et je fis venir de Mancera le P. Antoine de Jésus qui avait été le premier à professer notre Règle pour commencer la fondation de ce monastère. Je préparai leurs habits et leurs capes, et je fis tout mon possible pour qu'ils prennent l'habit immédiatement.
15 … Ces deux monastères fondés, le P. Antoine de Jésus arrivé, affluèrent des novices tels qu'on parlera un jour de quelques-uns d'entre eux; ils se mirent tous à servir Notre-Seigneur avec tant de conviction qu'on en fera le récit, si Dieu veut, mieux que je ne saurais le faire, dans ce cas, les mots me manqueraient.
16 Quant aux religieuses, leur monastère fut fort bien vu de ces seigneurs; la princesse prit grand soin de les choyer et de les bien traiter jusqu'à la mort du prince Ruy Gomez; alors, le diable, peut-être avec la permission du Seigneur, Sa Majesté le sait, exaspéra la passion que cette mort causa à la princesse; elle se fit religieuse dans ce monastère. Sa peine l'empêcha de goûter une claustration à laquelle elle n'était pas habituée, et d'après le Saint Concile la prieure ne pouvait lui octroyer les libertés qu'elle voulait.
17 Elle se brouilla avec elle et avec toutes les religieuses si bien que même après avoir quitté l'habit et être rentrée chez elle, elle leur en voulut encore; les pauvres soeurs vivaient dans une telle inquiétude que je m'efforçai de les libérer par tous les moyens à ma portée, et je suppliai les prélats de transférer ce monastère ailleurs; nous en fondions un à Ségovie, les religieuses de Pastrana y passèrent, abandonnant tout ce que la princesse leur avait donné, mais emmenant avec elles plusieurs religieuses qu'elle leur avait commandé de recevoir sans dot. Elles n'emportèrent que leurs lits et les menus objets qu'elles avaient apportés, laissant toute la population fort affligée…
vendredi 3 août 2012
Prière universelle 18° dimanche B
Prière universelle 18° dimanche B
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour.
Seigneur, tu appelles des hommes à te consacrer leur vie et à donner à leurs frères ta Parole et ton Pain. Que les jeunes trouvent dans ton Eglise la joie de te servir et de t’aimer plus que tout.
Seigneur, tu appelles des hommes et des femmes à lutter contre la faim et la guerre dans le monde. Que ne manquent jamais les ouvriers qui feront reculer ces fléaux.
Seigneur, tu appelles les pauvres et les souffrants à relever la tête et à vivre de ton Esprit de force et de réconfort. Que leur combat pour la dignité soit reconnu et encouragé.
Seigneur, tu nous appelles à partager ton pain et à être dans la société des ferments de paix et de réconciliation. Que nous sachions être toujours pour les autres porteurs de foi, d’espérance et de charité.
Refrain : Seigneur nourris ce monde du pain de ton amour.
Seigneur, tu appelles des hommes à te consacrer leur vie et à donner à leurs frères ta Parole et ton Pain. Que les jeunes trouvent dans ton Eglise la joie de te servir et de t’aimer plus que tout.
Seigneur, tu appelles des hommes et des femmes à lutter contre la faim et la guerre dans le monde. Que ne manquent jamais les ouvriers qui feront reculer ces fléaux.
Seigneur, tu appelles les pauvres et les souffrants à relever la tête et à vivre de ton Esprit de force et de réconfort. Que leur combat pour la dignité soit reconnu et encouragé.
Seigneur, tu nous appelles à partager ton pain et à être dans la société des ferments de paix et de réconciliation. Que nous sachions être toujours pour les autres porteurs de foi, d’espérance et de charité.
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