Homélie Christ Roi 2015 -
Carmel
de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
Daniel 7,13-14 ; Psaume 92 ; Apocalypse
1,5-8 ; Jean 18,33b-37
Le
titre et la fonction de Roi ne font pas très bon ménage avec notre mentalité
républicaine. Ils nous renvoient à une historie ancienne !
N’empêche
que les rois et les reines ont toujours la cote : reine de Beauté, roi du
stade - ou utilisé comme injure ! …pour désigner les plus forts, les
meilleurs, les vainqueurs, les plus belles, les gagnants.
« Alors,
tu es Roi ? » - demande ironiquement Pilate à Jésus, en plein procès,
livré par les chefs religieux.
« Ma royauté n’est pas de ce monde », répond Jésus (Jean 18,36). « Je ne suis
pas roi à la manière des rois et des puissants de ce monde. »
Mais
qui es-tu donc, roi d’humilité, roi sans palais, roi sans armée ?
Une
crèche d’animaux est son berceau,
Un
ânon son carrosse,
Des
épines, sa couronne,
Son
palais ? La route et la maison des amis,
Quelques
amis, froussards, prêts à se sauver et à l’abandonner, constituent sa garde…
Son
trône et son podium ? La croix sur une colline,
Le
bord d’un lac, une barque, une petite montagne, pour délivrer un message à
l’humanité, aux pauvres qui l’écoutaient – message de bonheur, de paix, de
justice, d’amour.
Son
sceptre royal ? Ses mains nues de charpentier - mains de Dieu, qui
guérissent, consolent, relèvent, pardonnent, redonnent vie, touchent les yeux
fermés pour qu’ils voient, les oreilles bouchées pour qu’elles entendent, les
langues liées pour qu’elles parlent.
Ces
mains de Roi lavent les pieds poussiéreux de ses amis.