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Réflexion: 1° dimanche Carême BAu début de chaque Carême l’Eglise nous propose ce récit de Jésus conduit au
désert par l’Esprit. Marc dit même poussé, expédié par l’Esprit! Il ya pourtant bien d’autres passages de l’Evangile qui auraient pu ouvrir le Carême, alors pourquoi ce choix ?
En pensant que le Carême est un temps baptismal, où les catéchumènes finissent leur préparation au baptême et où les baptisés les accompagnent dans cette démarche pour renouveler aussi leur engagement baptismal au cours de la Vigile pascale, je vois que l’Eglise nous propose en fait
ces 40 jours comme un grand temps de retraite pour libérer et renouveler notre vie.
Le
désert, ce mot évoque peut-être pour nous sable, soleil, aridité … mais ce n’est peut-être pas d’abord de ce désert là que l’Evangile nous parle. Dans la Bible le désert c’est aussi le lieu du
silence, de la solitude, le lieu propice à la rencontre avec Dieu, le lieu où Dieu se donne à écouter, à entendre, à connaître, à accueillir, à aimer.
A certains moments marquants de notre vie, heureux ou malheureux : le début d’un amour, une naissance, le choix d’une orientation de vie, un accident, un deuil... nous avons sûrement tous fait l’expérience d’un besoin de silence, (de solitude), pas seulement physique mais intérieur, un besoin de nous retrouver nous-mêmes au plus profond de notre être pour accueillir, creuser, comprendre, chercher la route à suivre…
C’est aussi l’expérience de Jésus, il vient d’être baptisé, l’Esprit vient de descendre sur lui et il a entendu la voix du Père lui dire : «
Tu es mon Fils bien-aimé ». Il a besoin de ce désert, de ces longs jours de recueillement, de silence pour entendre, laisser résonner, se laisser pénétrer, intégrer cette nouveauté extraordinaire dans sa vie et dans sa mission.
Ce temps de désert, ce temps de silence c’est
un temps vital pour moi, pour chacun de nous. Il ne s’agit pas seulement de se taire, il s’agit beaucoup plus de créer cet espace, d’aller, de descendre à la racine de notre être, au fond de notre cœur pour entendre, découvrir le vrai sens de notre vie.
« Le silence nous ramène au point le plus intérieur de nous-même : où l’éternel nous touche et nous vivifie » (Jean Guitton)
Prendre le temps du silence.
Ecouter le silence,
écouter ce murmure de Dieu au plus fond de moi, si souvent étouffé par les tracas, le stress, le tourbillon de la vie. Comme Jésus dans ce silence nous aurons nos combats, nos tentations, nous aurons à lutter contre le mal, contre Satan, mais avec Jésus et avec l’Esprit nous en sortirons grandis, vainqueurs, pacifiés.
Au fond de nous coulera plus vive cette source qui murmure toi , oui toi «
Tu es mon Enfant Bien-aimé » et cette certitude libèrera notre cœur et transformera, transfigurera notre vie de chaque jour.
“Si j'avais cinquante trois minutes à dépenser, dit le Petit Prince
, je marcherais tout doucement vers une fontaine...” “Le désert est beau, ajouta-t-il. Et c'était vrai. J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence... – Ce qui embellit le désert, dit le petit prince
, c'est qu'il cache un puits quelque part...”.Alors marchons heureux vers cette source !