Homélie Saint Pierre et Saint
Paul - jubilé 50 ans d’ordination du
Père Boisson - 2014
Carmel de Saint-Maur - Père
Maurice Boisson
On ne peut pas
refuser de partager ce qu’on a dans le cœur, surtout en cette fête. Je vous
confie très simplement et fraternellement quelques réflexions que m’inspirent
Saints Pierre et Paul, et mon chemin de cinquante ans de prêtre au service du
Christ et de mes frères et sœurs.
Cinquante ans, c’est pas bien
long dans la vie du monde et de l’Eglise, pourtant ce demi-siècle fut et est
encore un temps où la mutation du monde et de l’Eglise a été le plus rapide et
le plus profond. On est entré dans une civilisation nouvelle, des modes de vie,
de la pensée, des relations, de la technique, dans tous les domaines.
L’Eglise n’a pas échappé à
cette mutation (dans nos pays). L’enthousiasme du Concile Vatican II, en plein
dynamisme en 1964, a rencontré une diminution progressive des comportements et
pratiques religieux, une baisse des vocations ; les chrétiens sont
confrontés à l’apparition d’autres modèles familiaux, sociaux, de modes de vie,
de valeurs, d’autres manières de vivre la foi. Nous avons dû – c’est encore
plus vrai aujourd’hui – apprendre progressivement à balbutier des repères -
sinon des réponses – pour de nouvelles questions, pour des situations
nouvelles ; nous avons dû apprendre à faire cohabiter en nous l’ardeur, le
dynamisme - parfois teinté de rêve -, et la réalité décapante qui nous
environne.
Ce temps – et c’est toujours
actuel – a été pour moi, pour nous - amis prêtres, laïcs, religieux, amis de
tous bords, là où mon ministère et mes responsabilités m’ont conduit – ce temps
a été et est toujours un défi passionnant, attachant, arrachant et douloureux
parfois, mais toujours source humble mais forte de joie intérieure, parce que,
comme Pierre et Paul, « nous savons en qui nous avons mis notre
confiance » (cf. 2 Timothée 1,12).