Homélie 25e
dimanche A – 2014
Carmel de Saint-Maur - Père Maurice Boisson
« C’est pas
juste ! » Ce comportement du vigneron, ça mériterait une manif ou une
grève ! Il donne à ceux qui ont vendangé douze heures d’affilé, sous la
chaleur, la même paie qu’à ceux qui ont travaillé une heure - et encore - à la
fraîche ! « C’est un scandale ! » – disait quelqu’un.
« Pourquoi se fatiguer,
si on a tous pareil à la fin ? Pourquoi essayer de mener une vie honnête,
juste, charitable, en bon chrétien, si ce mécréant de Léon, qui a fait
n’importe quoi et le reste, passe avant moi la porte du Paradis parce qu’il
s’est repenti au dernier moment ! A quoi bon ? »
C’est pas juste… à nos yeux,
à notre raisonnement… mais si c’était la logique de Dieu, dans laquelle il
voudrait nous entraîner ?
Cette histoire n’est pas une
leçon de droit du travail, ni de justice sociale : elle nous dit tout
simplement que dans sa relation avec nous, avec les hommes, Dieu ne raisonne et
n’agit pas comme nous. Il le dit d’ailleurs dans la première lecture : « Mes pensées ne sont pas vos pensées,
et mes chemins ne sont pas vos chemins » (Isaïe 55,8).
Le psaume complète : « La bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres » (Psaumes 144,9).
Et Jésus en rajoute : « Vas-tu regarder avec un œil mauvais,
jaloux, parce que moi, je suis bon ? » (Matthieu 20,15).
« Si je suis bon - dit
Dieu – pourquoi penser que je suis mauvais ? C’est à toi à t’accommoder à
mon regard, à penser comme moi, et à prendre mon chemin. »