jeudi 29 janvier 2009

Saint Paul. Rémy Jobard (2)


«Les pas du plus audacieux des missionnaires …» (2)


Premier séjour de Saul à Jérusalem


Nous avons suivi le jeune Saul dans sa scolarité à Tarse, sa ville natale. Il est dans sa 16ème année et comme il s’est montré un élève intelligent et intéressé par les études, son père décide de l’envoyer à Jérusalem où il pourra parfaire sa culture juive. On imagine qu’à l’annonce de cette nouvelle le jeune homme a repris spontanément quelques versets du psaume 122 :
Quelle joie quand on m’a dit
Allons à la maison de Yahvé !
Enfin nos pieds s’arrêtent
A tes portes, Jérusalem !
Il part donc pour son premier voyage dont on ne sait rien de précis. Peut-être a-t-il profité d’un des nombreux bateaux partant du port de Tarse et faisant escale sur la côte de Palestine ! Peut-être a-t-il parcouru par voie de terre les 750 km qui séparent Tarse de Jérusalem ( à peu près la distance de Marseille à Paris), car la traditionnelle montée des pèlerins juifs vers la ville sainte - «’Aliya» - s’effectuait habituellement à pied. A son arrivée, il n’était pas perdu, car il avait une sœur aînée, mariée et mère de famille qui habitait Jérusalem et, dans le quartier des Asiatiques, il va retrouver des compatriotes; il y avait une synagogue dite des Tarsiotes, parmi les 425 que comptait alors la cite. C’est tout de même un certain dépaysement pour cet adolescent qui a passé son enfance au bord de la mer et découvre une ville fortifiée, bâtie sur une montagne et très animée. La population permanente ne compte guère alors que 100 000 habitants, mais, pour les fêtes, les pèlerins se retrouvent très nombreux et ils viennent «de toutes les nations qui sont sous le ciel» dit St Luc (Ac, 2-5)
Une des premières visites de Saul a certainement été pour le Temple qui domine la ville de sa masse puissante. Reconstruit par Hérode à partir de 20 avant J.C, il est considéré comme le lieu même de la présence de Dieu et il présente toujours
une animation qu’on a peine à imaginer : fidèles apportant leurs offrandes après être passés auprès des marchands et des changeurs, docteurs de la Loi qui enseignent, lévites qui assurent le service du sanctuaire sans parler des scènes d’abattoir que nécessitent les nombreux sacrifices… Heureusement l’espace est vaste; l’esplanade hérodienne, la plus grande de toutes, représentait deux fois la Place de la Concorde …

Saul étudiant.

Mais Saul est venu d’abord pour étudier. Et comme son père le lui a recommandé, il va frapper chez l’homme qui va devenir son maître à penser, comme il le reconnaît lui-même : «J’ai reçu aux pieds de Gamaliel une formation stricte à la loi de nos pères». (Ac, 22-3) Gamaliel est alors le plus célèbre des docteurs de la loi et tout le monde s’incline devant son savoir et sa sagesse. C’est un pharisien qui explique longuement à ses élèves les passages essentiels des Ecritures. Et à ses qualités intellectuelles, il joint une grande bienveillance dont il donnera plus tard un bel exemple lorsqu’il interviendra en faveur des apôtres accusés devant le Sanhédrin (Ac, 5, 33 sq)
Saul, quand il deviendra Paul, apôtre des nations, n’oubliera jamais ce qu’il a reçu à Jérusalem et, dans sa lettre aux Galates (1,14), il n’hésite pas à écrire, non sans une certaine fierté : «faisais des progrès dans le judaïsme, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères».
En particulier il semble que Saul, en écoutant Gamaliel, ait vraiment pris conscience de l’importance primordiale de la Parole, de la puissance du Verbe. Dieu a parlé à Moïse, il a parlé par les prophètes et si personne ne sait encore que le Verbe s'est fait chair et que déjà il habite parmi nous, celui qui sera appelé, des années plus tard, à annoncer au monde cette Bonne Nouvelle, s'y prépare déjà, à son insu .

Retour à Tarse.

Saul n’en dit rien, mais tout laisse à penser qu’il a dû demeurer environ trois ans «pieds de Gamaliel». En tout cas, il n’était plus à Jérusalem au moment des événements du printemps 30, mort de Jésus, résurrection, Pentecôte… et il semble bien qu’il n’en ait eu aucun écho à ce moment là. Sans doute le jeune Saul qui a alors 18 ans, travaille-t-il à tisser des tentes avec son père tout en s’employant à transmettre les connaissances acquises et en consacrant beaucoup de temps à la méditation et à la prière, mais nous sommes réduits à des hypothèses pour ces années silencieuses…



Deuxième séjour à Jérusalem.


C’est en 34 que nous retrouvons sa trace lorsqu’il apparaît pour la première fois dans les Actes des Apôtres ( Ac,7-58). Pourquoi est-il revenu ? Peut-être pour chercher auprès de Gamaliel sa confirmation comme docteur ordonné, après quelques années de probation ! Avait-il connaissance de la prédication des disciples du Christ ? On ne sait. Ce qui est certain c’est qu’il était présent lors du lynchage du diacre Etienne qu’une foule excitée avait traîné hors des murs de la ville pour le lapider, après une parodie de procès devant le Sanhédrin. Toutefois Saul ne lance pas de pierres sur la victime; il se contente de garder les vêtements des plus acharnés. Mais il ne peut, en conscience, qu’approuver le meurtre, par souci de défendre l’intégrité doctrinale, mise à mal par ces illuminés, adeptes du Nazaréen, dont le nombre s’accroît de jour en jour. Homme de conviction, Saul décide donc de participer pleinement à la campagne contre les infidèles. Il va alors trouver le grand-prêtre pour demander une lettre de mission officielle afin de poursuivre l’épuration jusqu’en Syrie où se sont réfugiés quelques-uns de ces égarés qui croient en Jésus. Il veut les ramener enchaînés à Jérusalem. Voilà donc ce jeune intellectuel promu chef de commando et prenant la route de Damas avec un petit groupe de juifs fanatiques.

Rencontre imprévue sur le chemin de Damas.
De Jérusalem à Damas, il y a 280 km, donc une bonne semaine de marche. Saul a tout le temps de ruminer son projet et de se préparer à remplir la mission qui lui a été confiée par les plus hautes autorités religieuses. C’est alors qu’un événement va survenir et bouleverser complètement sa destinée. Il faut relire les trois versions que nous avons dans les Actes des apôtres de cet épisode essentiel :
· Un récit de Luc ( Ac, 9,3-19)
· Un premier discours prêté à Paul lui-même, beaucoup plus tard devant la foule hostile à Jérusalem (Ac, 22,6-11)
· Un autre plaidoyer que Paul présente pour sa défense devant le roi Agrippa (Ac 26,12-18).
Nous reviendrons sur ces textes pour tenter de comprendre ce qui s’est passé et surtout pour en voir les conséquences… ( à suivre)
. Rémy Jobard

QUELQUES REPERES CHRONOLOGIQUES

Vers l’an 8
Naissance de Saul à Tarse
Jésus a une douzaine d’années
De 13 à 23 environ
Saul écolier à Tarse
En 14 Tibère succède à Auguste à la tête de l’Empire
De 23 à 26 environ
Premier séjour de Saul à Jérusalem : études auprès de Gamaliel.
En 26 Ponce-Pilate devient procurateur de Judée
De 26 à 34 environ
Années silencieuses de Saul, sans doute à Tarse
27, début de la prédication de Jésus.30 : mort de Jésus.Résurrection et Pentecôte
34
Saul revient pour un 2ème séjour à Jérusalem.
Lapidation d’Etienne.
36
Episode-clé du chemin de Damas
Disgrâce et renvoi de Ponce-Pilate.

Rémy Jobard

samedi 24 janvier 2009

PU 25 Janvier


Prière universelle 25 Janvier

Pour les chrétiens du monde entier, que ce temps de prière plus intense pour l’unité, stimule leur désir et leur engagement vers une communion de foi et d’action qui dise à tous les hommes l’amour dont Dieu les aime.
Pour les responsables des nations, pour ceux qui participent aux grandes décisions politiques, économiques, éthiques qui façonnent l’avenir de l’humanité, que chacun œuvre dans un souci de justice et de paix pour tous et reste attentif aux besoins des plus démunis.

Pour les tous ceux qui souffrent : les malades, les prisonniers, les populations déplacées, persécutées, frappées par la guerre, l’isolement ou la famine, que leurs appels soient entendus et que des secours leur apportent réconfort et espérance.

Pour nous tous ici rassemblés dans la foi au Christ Sauveur, que sa Parole touche notre cœur et transforme notre manière de vivre pour que nous sachions porter la Bonne Nouvelle du Royaume déjà présent au milieu de nous.

dimanche 18 janvier 2009

Session sur les sacrements



Invitation

Au Carmel de Saint-Maur

Les sacrements

les 28.29.30 Janvier 2009



session donnée par le Père Didier Gonneaud, du diocèse de Dijon
professeur de Théologie dogmatique à la Catho de Lyon


Conférences chaque jour à 10h et 15h30

Eucharistie à 11h30

Nous pouvons accueillir quelques laïcs désireux de mieux découvrir et vivre les sacrements. Le nombre de places étant limité merci de nous contacter à l’avance tél : 03.84.44.29.10 ou par email : carmel.lons.st-maur@wanadoo.fr

Ceux qui souhaiteraient rester toute la journée pourront apporter leur pique-nique pour midi, une salle sera mise à leur disposition.

Saint-Paul . Remy Jobard (1)

«Les pas du plus audacieux des missionnaires …» (1)


COMMENT S’INFORMER SUR SAINT PAUL ?


S’il est parfois difficile de parler des saints vénérés par l’Eglise, même de certains disciples de Jésus dont on ne connaît guère de façon sûre que le nom, ce n’est pas le cas pour St Paul. Là, en effet, les sources abondent et le risque c’est d’être très vite débordé. Il n’est donc pas question de proposer ici une bibliographie, car se sont des milliers de livres, brochures, plaquettes et articles divers qui ont été consacrés à l’Apôtre et continuent à être publiés. Le plus simple est donc de se référer d’abord à quelques documents de base :

· En premier lieu, bien sûr, les œuvres de Paul lui-même : si les spécialistes discutent sur l'authenticité de quelques-unes des 14 épîtres canoniques qui ne seraient peut-être pas de la main même de l'apôtre tout en restant d'esprit paulinien, ces textes, très riches, forment un corpus important dans lequel on trouve une foule de renseignements sur l'auteur, sur l'époque et sur les destinataires.

· Ensuite les Actes des Apôtres : en effet ce second ouvrage de Luc faisant suite au 3ème Evangile retrace les débuts de l'Eglise et fait donc une large place à la vie et aux voyages de Paul, jusqu'à l'arrivée à Rome, comme si une étape essentielle avait été franchie lorsque l'Evangile avait atteint la capitale du monde.

· Enfin l’histoire et l’archéologie peuvent aussi être mises à contribution. En effet les voyages de Paul l'ont entraîné vers les grands ports, les carrefours, les capitales du monde méditerranéen où il a croisé des personnages importants de l'époque. Avec Paul, on est vraiment à un point de rencontre de l'univers de la Bible et des civilisations grecques et romaines, donc des grandes valeurs qui fondent notre civilisation : une raison de plus de mieux connaître l'apôtre des nations.

· J’ajouterai encore qu’ayant participé avec mon épouse à un pèlerinage sur les pas de St Paul il y a quelques années, nous avons enrichi notre mémoire de nombreux souvenirs personnels dont nous avions fait bénéficier à l’époque les auditeurs de RCF en réalisant plus de trente émissions. Nous avions trouvé aussi de précieux renseignements dans un ouvrage publié en 1990 et intitulé simplement Saint Paul. L'auteur Paul DREYFUS n'est ni un exégète ni un théologien, mais un journaliste et son livre est d'une lecture aisée. Son entreprise originale a néanmoins été encouragée par la hiérarchie et saluée par d'éminents spécialistes.
Quelques éléments permettant de cerner la forte personnalité de Saint Paul.
Pour comprendre Paul, on ne peut pas séparer l’homme de l’environnement spirituel et culturel juif qui fut le sien pendant les trente premières années de sa vie. C’est ce que nous tenterons d’abord de découvrir.

1) D’où Paul est-il originaire ?

Il répond lui-même à cette question : «suis Juif, de Tarse en Cilicie, citoyen d’une ville qui n’est pas sans renom» (Ac.21,39). La Cilicie est alors une province romaine située dans cette partie de l’Asie Mineure qui borde la Méditerranée au nord de l’île de Chypre. Tarse en est la capitale très active. Son port, bien abrité, accueille de nombreux navires tandis que, par la terre, parviennent des caravanes apportant des profondeurs de l’Asie épices et soieries. De plus, la cité est devenue un foyer de culture éclipsant Athènes et Alexandrie, toutes deux en déclin. Aujourd’hui Tarsus est une importante agglomération turque d’environ 100 000 habitants.

2) Quand Paul est-il né ?
Impossible de le savoir avec précision, mais les historiens proposent un éventail de dates possibles entre l’an 5 et l’an 10 de notre ère, ce qui explique le choix de 2008 pour célébrer le bimillénaire de la naissance de l’apôtre. L’empereur Auguste régnait alors depuis plus de 20 ans et le pays connaissait une heureuse période de paix quand naquit un petit garçon qu’on prénomma Saul ( on prononçait Shaoul): Saul signifie en hébreu «ésiré», si bien que le futur apôtre porte en fait le même nom que le saint qui évangélisera plus tard notre région et qui est le patron de notre paroisse.

3 ) Que sait-on de son milieu familial ?
Les parents du petit Saul sont des Juifs de la diaspora, c’est -à-dire des émigrés qui ont dû quitter la Palestine sous la pression de divers conquérants et ont trouvé asile dans les différentes régions qui bordent la Méditerranée. Ces gens-là sont nombreux et l’écrivain grec Strabon, au Ier siècle avant J.C, écrit par exemple, laissant percer (déjà!) une pointe d’antisémitisme : «race a pénétré dans toutes les cités et il est difficile de trouver, dans le monde entier, un seul endroit qui ne l’ait accueillie et où elle ne soit devenue maîtresse». Sans doute la famille de Saul est-elle établie à Tarse depuis assez longtemps puisqu’elle bénéficie du droit de citoyenneté, accordé pourtant par Rome avec parcimonie. En tout cas, cette famille juive est d’excellente origine ce que ne manquera pas de rappeler Paul à plusieurs reprises avec un légitime orgueil : «suis moi-même Israëlite, de la descendance d’Abraham, de la tribu de Benjamin» (Rm 11,1) La famille est pharisienne ; Paul le proclamera devant le sanhédrin : «suis Pharisien, fils de Pharisiens» (Ac.23,6). Il faut oublier la signification péjorative qui s’attache à ce nom. Les Pharisiens voulaient seulement appliquer la Loi avec le plus grand zèle pour former une communauté exemplaire.
C’est donc dans cette famille pieuse qu’a grandi le jeune Saul. Le père exerce le métier de tisserand, plus exactement il fabrique des tentes en poils de chèvre, spécialisé de Cilicie ( de là, notre mot cilice) et il initiera son fils à ce travail d’artisan.
Dans ce foyer on parle grec, langue qui est alors pour le Bassin méditerranéen ce que l'anglais est dans notre monde actuel. Sans doute parle-t-on aussi l'araméen, langue populaire de la Palestine d'alors et probablement ces citoyens romains connaissent-ils un peu de latin, mais c'est en grec qu’ont été écrites les Epîtres de Paul, comme d’ailleurs les Evangiles.

4) Première formation :
Le chef de famille a certainement, selon la tradition, enseigné lui-même les préceptes de la religion à son fils avant que, à l’âge de 5 ans, il ne fréquente l’école juive de Tarse, car depuis l’an 75 avant notre ère ( 2000 ans avant Jules Ferry ! ) la désignation d’un maître d’école est obligatoire dans chaque communauté juive. On apprend à lire et à écrire et on mémorise les 27 chapitres du 3ème livre de la Torah ( le Lévitique) parce qu’ils constituent la règle de vie de tout bon Juif.
On ne sait pas exactement quel fut le cursus scolaire de Saul à Tarse, mais tout laisse à penser qu’il a dû fréquenter aussi, dans son adolescence, un «» qui n’est pas seulement un complexe omnisports, mais le lieu où enseignent les philosophes grecs. En effet tout au long de sa vie Paul montrera qu’il maîtrise parfaitement les procédés des intellectuels grecs, l’art de discuter et de persuader.

Lorsqu’il a environ 16 ans, se situe un événement capital : sa «montée» à Jérusalem… ( à suivre)

Peut-on ébaucher un portrait physique de Paul ?

C’est là sans doute un problème mineur, mais on est frappé en constatant que les nombreuses représentations de Paul, dès les premiers siècles du christianisme, reprennent presque toujours les mêmes traits physiques : petite taille, crâne dégarni, sourcils rapprochés … Pourquoi ? Il semble bien que ces détails proviennent d’une description précise qu’on trouve dans les «de Paul et de Thècle», œuvre datant de la fin du IIème siècle, donc bien postérieure à la mort de l’Apôtre. On ne peut pas faire pleine confiance à cet ouvrage qui tient plus de la légende que de l’histoire. Mais il est possible que l’auteur ait voulu souligner le contraste entre la faiblesse de la nature humaine et la grandeur de la mission surnaturelle, un thème cher à Paul. Quoi qu’il en soit de l’apparence physique de Paul, nous avons de bonnes raisons de penser qu’il jouissait d’une constitution vigoureuse: nous le constaterons d’ailleurs en le suivant au cours de ses voyages et de ses multiples épreuves. Rémy Jobard

dimanche 11 janvier 2009

Homélie Baptême du Christ B


Fête du Baptême du Christ

C'est dans un village bien plus petit que Saint-Maur que Jésus avait vécu jusque là ce qui se révélera en fait les 90% de sa vie ! De cette vie à Nazareth, quasiment rien à dire. Il y a si peu à dire de la vie de Mr Toutlemonde ! Et puis à 30 ans cette rupture fondamentale : Jésus se fait baptiser. Cette fois c'est l'épiphanie pour de vrai : la manifestation publique de Jésus comme Fils de Dieu ! C'est là, dans le Jourdain, cette rivière qui coule a 200 mètres en dessous du niveau des mers... dans cette rivière qui coule en direction d'une mer morte... c'est là que Jésus commence à prendre le chemin qui le conduira à la mort... qui le fera descendre à la rencontre de tout ce qui dans l'humanité est en-dessous de l'homme et tire l'humanité vers le bas, toute maladie, tout péché... c'est là que Jésus commence sa descente aux enfers... Le baptême de Jean est bien un baptême dans l'eau... dans les eaux de la mort... dans l'eau et le sang !
Mais baptisé ainsi dans les eaux et plus tard dans le sang, Jésus nous est révélé aussi à ce moment-là comme celui qui est baptisé et qui baptisera dans l'Esprit-Saint. Ce jour-là, il fait l'expérience fondamentale d'une relation plus forte que tout ce qui peut lui arriver de déshumanisant. Ce jour-là, il entend le Père lui dire à quel point il est fils et que c'est cela qui le fait exister : C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour, tout mon Esprit d'amour. Le baptême d'eau, et plus tard de sang, se révèle aussi une plongée dans l'Esprit. Ils sont trois qui rendent témoignage, l'Esprit, l'eau et le sang. Sa vie désormais sera, oui, plongée sans cesse dans des eaux de mort qui vont finir par l'engloutir un certain vendredi sur le Golgotha... mais sa vie, il le sait, est aussi sans cesse plongée dans l'Esprit-Saint, dans la relation d'amour qui existe entre lui et son Père... et cette relation est plus forte que toute mort !
Tel est le tournant de la vie de Jésus que l'Eglise nous invite à méditer aujourd'hui. Ce jour-là, Jésus devient pleinement conscient de ce qu'il savait mais qu'il n'avait jamais entendu à ce point : C'est toi, mon Fils, tant il est vrai que l'homme n'est pleinement conscient de lui-même que le jour où on lui dit qui il est ! Tout enfant sait bien qu'il vit, mais il ne devient pleinement conscient de qui il est que le jour où il entend une parole lui dire : tu es mon fils! C'est cette parole-là qui établit le lien de l'enfant avec son origine, qui lui permet de s'installer dans l'histoire d'une famille. Sans être "psy" nous savons bien les ravages que peut provoquer chez des enfants le fait de n'avoir jamais entendu quelqu'un dire "Toi, tu es mon fils ! Ta vie, elle vient de moi !". Comme on n'a pas de mérite à être fils (on l'est tout simplement !), c'est un don de grâce qui permet de rendre grâce ! Un humain a besoin, non seulement d'être aimé, mais de savoir qu'il est aimé... d'entendre dire qu’il est aimé, d’en avoir des signes. "Tu es mon Fils, en toi j’ai mis tout mon amour ". Cette parole du baptême est le socle solide qui a permis à Jésus, qui nous permet, toutes les audaces de la confiance même devant la souffrance, les tempêtes de la vie et le deuil.



Cette histoire est aussi la nôtre. Dans le baptême de Jésus, nous comprenons toute la portée de ce que signifie demander le baptême de son enfant. 96 fois dans nos paroisses en 2008, nous avons ainsi rendu grâce pour cet amour, sûrs que Dieu sera fidèle à tout baptisé tout au long de sa vie. Ce que Jésus vit à son baptême, il le fait vivre à tous. Avec lui, nous sommes plongés dans l'Esprit Saint, dans une relation filiale d'amour avec Dieu, pas une relation de type aigle ou vautour, mais comme une colombe... Dire que tant de baptisés n'ont jamais compris ce que pouvait signifier le baptême qu'ils ont reçu... la force d'une parole dite à jamais sur eux : "Toi, tu es mon fils. En toi, j'ai mis tout mon amour". Comme c'est important pourtant aujourd'hui de découvrir cela, quand tant d'hommes ont l'impression d'être nés sous X... de ne pas savoir de qui ils tiennent la vie. Est-ce suffisant de savoir qu'on fait partie de l'Odyssée d'une espèce qu'on partage avec les homo habilis, les homo ergaster ou les Neanderthaliens ? Par contre, s'interroger avec le psalmiste : "Qu'est-ce donc que l'homme pour que tu penses à lui ? Qu'est-ce donc qu'un petit d'homme pour que tu lui dises : "tu es mon fils" ?
Voila le trésor de notre foi, chrétiens : L'Odyssée de l'espèce humaine, en Jésus, homo filius, trouve sa vraie dignité ! Dans une société qui vit un déficit de présence paternelle, quelle Esperance d'avoir entendu à notre tour quelqu'un nous dire : "tu es mon Fils"... et de pouvoir lui répondre avec les autres humains qui sont autour de moi "Notre Père" ! Que cette année soit une année de grâce où nous pouvons reprendre conscience et faire reprendre conscience à tous de la force du baptême. Comme disait St Jean, nous acceptons bien le témoignage des hommes. Le témoignage de Dieu a plus de valeur. Et le témoignage de Dieu, c 'est celui qu'il rend à son Fils et à nous, par Lui, avec Lui et en Lui, lorsqu'au baptême il nous dit à chacun : "Toi, Mr Toutlemonde, toi, tu es mon fils bien-aimé !".

Père A Athias

mardi 6 janvier 2009

dimanche 4 janvier 2009

Epiphanie

Nous sommes venus l'adorer



Comme les mages venons lui apporter nos présents: notre vie mais surtout notre coeur!


Nous pouvons aussi le prier avec ce très beau texte de Didier Rimaud:

Qui es-Tu, Roi d'humilité, Roi sans palais, roi sans armée ?
Nous sommes venus t'adorer des bouts du monde.

Nous ne savons pas bien comment Un signe vu en Orient

A conduit nos pas au levant de ta lumière...

Que feras-Tu de cet argent, De ces bijoux, de notre encens ?

Nous les avions pris en pensant à nos manières...

Regarde donc autour de Toi Dans les richesses qui sont là,

Les nations qui ne savent pas que Tu les aimes.

Marie pourra te raconter Qu'avec nous, après les bergers,

Tout l'univers s'est rassemblé sous Ton étoile.

jeudi 1 janvier 2009

PU 1° Janvier


Prière universelle 1° janvier 2009

Vienne la paix, Seigneur sur ton Eglise, que les frères séparés progressent sur le chemin
de l’unité, que les disciples de ton Fils, à l’écoute de ta parole, apprennent à s’accueillir,
à s’écouter et à avancer ensemble.

Vienne ta paix, Seigneur sur tous les responsables des peuples, qu’ils aient le souci des plus pauvres, des familles dans l’épreuve et se laissent animer par un esprit de paix.

Vienne la paix, Seigneur au Proche Orient et dans tant de pays affrontés à la guerre, à
la violence, que l’amour et la réconciliation l’emportent sur la haine.

Vienne la paix, Seigneur sur toute l’ humanité, en cette nouvelle année que chacun de
nous soit, dans le quotidien et la simplicité de sa vie, artisan de paix, bâtisseur d’amour.

En cette fête de Marie Mère de Dieu nous confions aussi à son intercession tous les vœux que nous échangeons