Homélie 7e
dimanche A 2014
Carmel de Saint-Maur - Père
Maurice Boisson
Alors ? Qu’est-ce qu’on
fait ? On arrache la page ? On parle d’autre chose ? On laisse
courir -, irréalisable ?
Si nous avons bien entendu,
cette page d’Evangile peut nous déconcerter : aimer ses ennemis, se
laisser faire quand on nous fait du mal ; si on vole notre autoradio ou
notre GPS, faudrait laisser la voiture en prime… Il n’y a pas de vie en société
possible, si chacun peut impunément voler, taper sur l’autre, faire du mal.
En fait, s’il ne faut pas
édulcorer la vigueur et le tranchant de ces paroles de Jésus, il ne faut pas
non plus les prendre à la lettre : c’est l’esprit, le sens de ces
exigences qui doivent inspirer nos relations par rapport à la violence, aux conflits,
à ce qui abîme, détruit, envenime les relations, entre personnes, entre
groupes, entre pays.
En nous invitant à de telles
attitudes de conciliation, d’amour, de pardon, de non-riposte à la violence,
Jésus nous propulse au-delà de ce monde de violence, de méchanceté, de
conflits, dans lequel nous vivons. Il ouvre un coin du voile sur le monde de
Dieu, tel que ce monde ci sera un jour, tel qu’il pourrait être, tel qu’il est
aussi, parfois, quand nous essayons de ne pas donner prise au mal.
Ces exigences de l’Evangile
peuvent nous paraître décalées, utopistes, irréalisables, naïves. Elles sont en
fait source d’énergie durable et propre pour des relations nouvelles et
positives.
Le défi que nous propose
l’Evangile est celui d’entrer dans une autre logique que celle du coup pour
coup, du donnant- redonnant.
Le mal ne peut jamais vaincre
le mal et ne l’a jamais vaincu. La violence ne peut pas vaincre la violence par
un plus de violence : c’est une illusion désastreuse ; on l’a vu ces
jours en Ukraine.