mercredi 27 avril 2011

Thérèse d'Avila, Chemin 20, extraits




Thérèse d'Avila,

Chemin de perfection 20,

extraits (Escorial)



Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection



Combien il importe que toutes celles dont l’esprit va à l’encontre de ce qui été dit ne soient pas admises à faire profession.
1… Notre honneur, mes sœurs, doit consister à servir Dieu, et celle qui songerait à vous entraver sur ce point peut rester chez elle avec son honneur…. Une religieuse humble se souciera peu de n’être pas professe, car elle sait qu’on ne la renverra pas si sa conduite est bonne ; et si elle est mauvaise, pourquoi voudrait-elle nuire aux disciples du Christ réunies en cette maison ? Par " conduite mauvaise ", je ne veux pas dire être portée aux vanités car, avec l’aide de Dieu, je crois que ce défaut ne s’infiltrera jamais dans cette maison ; par " conduite mauvaise ", je veux dire n’être pas mortifiée, être attachée aux choses du monde ou à soi-même sur les points que j’ai signalés. Que celle qui ne verra pas en elle un grand esprit de mortification suive mon conseil et ne fasse pas profession …Croyez ce que je vous dis - et sinon je prends le temps à témoin - car le genre de vie que nous voulons mener n’est pas seulement celui de religieuses, mais celui d’ermites ; détachez-vous donc de toutes les choses créées. Je vois qu’Il accorde cette grâce à toutes celles qu’Il a tout particulièrement choisies pour cette maison. Leur détachement n’a peut-être pas encore atteint toute la perfection possible, mais au grand contentement et à la joie qu’elles éprouvent à l’idée de ne plus avoir à s’occuper des choses de cette vie, il est clair qu’elles y tendent.


2 Je le dis encore : si quelqu’une a de l’inclination pour le commerce du monde, si elle voit qu’elle ne fait pas de progrès, qu’elle s’efforce de prendre congé de ses compagnes et qu’elle aille dans un autre monastère …Cette maison est un ciel, si tant est qu’il en existe un sur terre, pour celle qui ne fait aucun cas de son propre contentement, et dont tout le plaisir est de contenter Dieu ; on y mène une vie très agréable. Mais si on désire quelque chose de plus, on perdra tout car il est impossible de l’obtenir ; et une âme mécontente est comme une personne qui souffre d’un grand dégoût : les mets, si bons soient-ils, l’écœurent ; et les aliments que les bien-portants mangent avec grand plaisir lui donnent des nausées. Ces personnes feront mieux leur salut ailleurs, ou dans un monastère moins austère ; peut-être même y atteindront-elles peu à peu la perfection qu’elles n’ont pu supporter ici, où l’on exigeait tout d’un coup. Certes, l’on accorde du temps pour que l’intérieur soit totalement détaché et mortifié, mais l’extérieur doit l’être très vite à cause du préjudice qui peut en résulter pour les autres ; et si celle qui voit ce que font les autres se trouve toujours en si excellente compagnie et ne progresse pas en un an ou en six mois, je crains qu’elle n’avance pas davantage en plusieurs années, et qu’au contraire elle ne recule. Je ne dis pas qu’elle doive être aussi parfaite que les autres, mais encore faut-il comprendre que son âme se fortifie peu à peu, et d’ailleurs si le mal est mortel, on le voit tout de suite.



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