Méditation de la nuit de Pâques
Père Jean Marie Bouhans
Il y a une dizaine d’années, les évêques de France nous ont fait cadeau d’un texte : « Aller au Cœur de la foi ». C’était pour beaucoup une redécouverte de la nuit pascale.
Aller, c’est se déplacer dans l’espace et le temps, sortir de chez soi, se déplacer au cours de la célébration, écouter les grands moments de l’histoire du peuple de Dieu, de notre famille. Nous l’avons déjà fait ce soir et nous continuerons d’être en mouvement pour venir plonger notre main dans l’eau et en marquer notre corps du signe de la crois en souvenir de notre baptême ou encore pour venir communier, avant de rejoindre nos maisons et la vie de chaque jour.
Aller, Ce n’est pas un impératif… c’est une invitation à nous mettre en chemin, une proposition, une occasion offerte. Aller, c’est un verbe à l’infinitif et nous pouvons le conjuguer en « je » et en « nous », au présent et au futur.
Le chemin mène à la foi, à ce qui nous fait tenir debout dans notre vie de croyants, à l’espérance qui est en nous, à Jésus Christ qui nous dit : « je suis le Chemin » et qui prend le chemin de la croix pour entrer dans son mystère pascal. En suivant Jésus, nous allons non seulement à la foi mais au cœur de la foi. Mais où est-il le cœur de la foi pour que nous y allions nous aussi et que nous croyions ?
• La Vigile pascale nous dit que le cœur de la foi, il est au cœur de la nuit. Là où le cœur du cœur est la lumière de Christ pour que le cœur de l’homme se fasse exultation.
• La Vigile pascale nous dit que le cœur de la foi, il est au cœur de l’histoire d’alliance. Là où le cœur du cœur est Parole de Dieu pour que le cœur de l’homme devienne sa chair.
• La Vigile pascale nous dit que le cœur de la foi, il est au cœur du grand passage. Là où le cœur du cœur est transpercé en croix pour nous donner l’eau du baptême et pour que le cœur de l’homme soit un oui d’enfant à son Père.
• La Vigile pascale nous dit que le cœur de la foi, il est au cœur de la terre et du travail des hommes. Là où le cœur du cœur c’est le pain et le vin pour que le cœur de l’homme en soit nourri et abreuvé.
Dieu personne ne l’a jamais vu mais le fils de l’homme appuyé contre le cœur du Père nous l’a raconté. (Jn 1, 18 traduc. Bayard). Jésus mort sur la croix rencontre son Père ; ressuscité, il rencontre à nouveau ses amis et nous propose d’aller au cœur de la foi. Ne serait-ce pas tout simplement, par Lui, avec Lui et en Lui appuyer nos cœurs contre le cœur du Père ?
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