Fête de Notre-Dame du Mont Carmel. 16 Juillet 2020
Carmel
de Saint Maur - Homélie Père Maurice Boisson
Les fêtes de famille sont souvent l'occasion de se
rappeler quelques racines et intuitions d'origine non par nostalgie du passé
mais pour des fidélités à vivre aujourd'hui. Je ne me risquerai pas, mes sœurs,
à retracer les origines de l'Ordre du Carmel mais quelques mots peuvent être
utiles pour comprendre le pourquoi de "Notre-Dame du Mont-Carmel" et
pour nous sentir en communion avec le sens de cette fête.
Le Carmel est un Mont, à peu près à la même altitude que
le Carmel de Saint-Maur, 545 m. Il domine la magnifique baie d'Haïfa, au Nord
d'Israël, près du Liban. Carmel signifie : "Jardin fleuri" et mieux :
"Vignoble"... Ça nous parle, tout un symbole et un programme! Sur ce
Mont-Carmel a (ou aurait) habité le Prophète Elie, Père du Carmel. Au
Moyen-âge, des hommes en recherche de Dieu sont venus vivre dans les grottes de
ce Mont la solitude, la vie fraternelle, la prière. Ces ermites ont construit
une petite chapelle, au centre de leur lieux de vie, dédiée à la Vierge Marie
et en s'engageant à vivre sous sa protection et son inspiration. Plus tard,
Sainte Thérèse d'Avila et Saint Jean de La Croix ont confirmé cet attachement
de l'Ordre à la Bienheureuse Vierge Marie du Mont-Carmel.
La Vierge Marie est au cœur de la spiritualité du Carmel
: suivre Jésus en est le centre.
Marie nous conduit à Jésus “la montagne
véritable" (c'est l'oraison de l'ouverture de la messe). La Vierge Marie
nous rejoint aussi, chacun, qui que nous soyons, quel que soit notre état de
vie. Elle nous rejoint dans le plus quotidien de nos vies. Elle n'était pas
religieuse, elle n'habitait pas dans un monastère, elle a mené une vie d'épouse
et de mère, faisant de sa vie un don, une offrande, pour permettre à Dieu de
réaliser son rêve, le bonheur de l'humanité : venir habiter chez nous, en son
Fils, Jésus, le Christ.
On pourrait résumer la place de Marie dans nos vies en
quelque mots. Les Constitutions du Carmel disent : Modèle, inspiratrice,
protectrice. On pourrait aussi reprendre les 2 mots du chant d'entrée :
"Humble présence". Marie, “Humble présence". Elle est là,
présence discrète... Elle est là, chez elle, à ses affaires, lorsque l'ange lui
rend visite, confiant son corps au silence, à Dieu, dans l'amour de Joseph.
Elle est là, présente et discrète, inquiète et confiante dans l'aventure du
Fils... Ça la dépasse, mais "Elle accueille tous ces évènements dans son
cœur" pour les faire siens et ajuster son désir au désir de Dieu. Marie
est là, elle dit quelques mots à l'oreille de son fils pour réjouir les invités
de la noce : "Faites ce qu'il vous dira".
"Près de la croix se tenait sa mère" : c'est
notre Evangile. Elle est là... "Cette femme dont on n'a rien dit - ou
presque -", elle même n'a pas dit beaucoup de paroles dans l'Evangile mais
on la fait beaucoup parler. Elle était là, discrète, après la Passion, en
prière avec ceux que brûlèrent les "Langues de feu". Marie, humble
présence d'une humilité qui n'est pas absence mais qui fait la force et la
qualité de sa présence, d'une Présence. Elle ne se prend pas pour son fils,
elle nous le donne. Elle est là pour ça : nous conduire non pas à elle mais à
Lui... N'est-ce pas la mission de notre présence au monde, quel que soit notre
état de vie : montrer le Christ, humblement, par notre présence et la diversité
et le charisme de nos vocations. Montrer le Christ, comme le serviteur d'Elie
montrant le nuage annonçant la pluie bienfaisante dans les sécheresses, c'est
la 1ère lecture. Oui, Jésus sur le croix, peut dire à sa mère : "Voici ton
fils", voici tes fils et tes filles, et dire à Saint Jean son ami et à
nous ses amis, "Voici ta Mère"...
Marie, modèle et inspiratrice.... Humble présence, Notre
Dame du Mont-Carmel, elle est Notre Dame de tous les jours, Notre Dame de
partout et de toujours..., si proche de nous parce que si proche de Dieu...
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