Homélie Dimanche de Pâques Année C. 17 avril 2022
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur
Ac10,34a37-43; 1 Co 5,6b-8 (ou Col 3,1-4;); Jn 20,1-9 (ou Luc 24,1-12).
A l'origine du christianisme il y a trois miracles, dit Saint Augustin :
- La Résurrection de Jésus,
- Le fait que Marie-Madeleine, puis les Apôtres, ont cru à la Résurrection.
- Des gens ont cru les Apôtres.
On peut en ajouter un quatrième : des gens ont transmis et transmettent encore aujourd'hui, partout dans le monde, la foi au Christ Ressuscité. Un certain nombre d'entre eux donnent leur vie pour Lui, le Christ ressuscité.
Aujourd'hui, il y a 2 milliards 500 millions de chrétiens dans le monde.
Hier soir, en France, à la Veillée Pascale, 4278 adultes ont reçu le Baptême et ont donné leur adhésion au Christ ressuscité.
Au début, l'annonce de la Résurrection est fragile, elle l'est toujours. La Nouvelle se répand doucement, un peu comme une rumeur parmi les amis de Jésus. Les Apôtres porteront cette annonce chez les juifs puis chez les païens (les non juifs).
Il fait encore nuit quand Marie-Madeleine se rend au tombeau. Le jour va se lever, il s'arrache toujours à la nuit, Marie-Madeleine le sait bien. Elle est dans la tristesse et les pleurs, mais "Toute nuit pressent que la Lumière jaillira de l'aurore qu'elle attend".
Au tombeau, une pierre fermait l'entrée et empêchait la Lumière de sortir. Cette pierre est enlevée. Le tombeau est vide. Jésus est ressuscité. Il n'est plus ici. Dieu, son Père, l'a relevé de la mort, il lui a rendu la vie, il lui a donné raison. Dieu a pris parti pour Jésus, pour tout ce qu'il a dit et fait. C'est la Bonne Nouvelle de Pâques.
En ressuscitant Jésus, mis à mort par les forces du mal de la méchanceté et de la violence, Dieu a pris parti pour la Vie qu'il a créée, pour l'Amour qu'il est lui-même, pour la Fraternité et la Paix que Jésus a payées de son sang.
En ressuscitant Jésus, Fils de l'Homme, Dieu a pris parti pour tout être humain dont la dignité est bafouée, pour ceux qui sont dans la souffrance, l'exil, la guerre. Ce parti pris est un beau programme pour les chrétiens aujourd'hui.
Le Christ ressuscité est l'Espérance du monde : le mal, la mort seront vaincus. Cette Espérance se réalisera, elle se réalise déjà lorsque nous combattons ce mal.
La pierre est roulée sur le côté. Ces pierres qui ferment les coeurs à la Vie, à l'Amour, à la Fraternité, à la Paix, ne sont pas encore toutes enlevées. À certains moments, les tombeaux qui enferment les cœurs semblent bien fermés, empêchant la Vie et la Lumière. Ces tombeaux sentent la mort. Jésus ressuscité n'est plus dans ces tombeaux, il appelle à la Vie.
L'Espérance du premier matin de Pâques était fragile, discrète. Elle l'est toujours. Mais, quelques femmes et quelques hommes se mirent à vivre du ferment de Vie et d'Amour du Ressuscité. Aujourd'hui comme hier, il ne suffit pas de dire ou de chanter : "Le Christ est ressuscité, Alléluia !", il faut montrer que le tombeau est vide. C'est à nous de rouler sur le côté toutes les pierres qui enferment, qui ferment et empêchent la Vie, l'Amour, le Lumière, d'entrer dans les cœurs, dans nos cœurs.
En célébrant le Christ ressuscité, nous sommes invités à raviver l'Espérance en nous et auprès des autres. Nous sommes invités à faire naître cette Lumière qu'apporte le Ressuscité.
Comme Marie-Madeleine et les autres, comment pouvons-nous être, aujourd'hui encore, sur nos terres brutales, des êtres de résurrection?
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