lundi 27 juin 2022

13ème dimanche T.O.C. 26 juin 2022

13ème dimanche T.O.C. 26 juin 2022

Homélie P. Maurice BOISSON, Carmel de Saint Maur

1R 19,16b.19-21; Ga 5,1.13-18; Lc 9,51-62

La vie est faite de choix, nous en faisons l'expérience : des choix douloureux ou heureux. 

La Parole de Dieu de ce dimanche nous parle de personnes qui ont fait des choix dans leur vie pour répondre à un appel de Dieu. Choisir, c'est renoncer à d'autres propositions. Les choix que nous propose le Christ sont toujours pour un "plus" dans nos vies.

La première lecture nous parle d'un jeune agriculteur, Elisée. Il labourait son champ et en était à la dernière raie de labour, quand Elie le prophète l'appelle à le remplacer comme prophète. Elie jette vers Elisée son manteau : un signe de l'appel. Elisée demande à Élie d'aller embrasser son père et sa mère avant de les quitter. Elie insiste. Elisée choisit de suivre Elie. Au bout du champ labouré, Elisée brûle sa charrue (elle était en bois, bien sûr !) en signe de renoncement à son métier, Elisée  part à la suite d'Elie. 

N'avons-nous pas, nous aussi, des bouts de charrue à brûler pour être disponibles et accueillants à un appel? N'a-t-on pas à sortir de nos raies de charrue, de nos sillons, pour en ouvrir d'autres et permettre d'autres germinations? 

Bien sûr, on ne va pas brûler nos charrues, c'est-à-dire nos outils de travail, nos relations, nos liens familiaux... Ce n'est déjà pas rien de tirer la charrue! Nous avons peut-être à brûler des obstacles qui empêchent notre disponibilité, notre accueil. On a tous à brûler un peu de nos occupations pour être présent à ceux qui ont le plus besoin de soutien. 

"Vous avez été appelés à la liberté" dit Paul dans la deuxième lecture. L'appel du Christ à le suivre, à vivre selon l'Evangile, est un appel à être libre, d'une liberté qui n'est pas de faire n'importe quoi, mais de nous mettre, par amour, en mesure d'appliquer "l'unique Parole du Christ", dit Paul : "Tu aimeras ton prochain".

Jésus, dans cet Evangile, rencontre trois personnes désireuses de le suivre et de donner le meilleur d'elles-mêmes:

  • À la première rencontre, quelqu'un dit à Jésus : "Je te suivrai partout où tu iras". Ça fait un peu prétentieux! Jésus répond : "Je n'ai pas de chez-moi". Les élans enthousiastes sont parfois éphémères et illusoires.
  • Le deuxième lui demande d'aller enterrer son père. Il y a plus urgent, répond Jésus.
  • Au troisième Jésus dit : si tu regardes toujours dans le rétroviseur le passé, tu ne peux pas avancer et me suivre.

Bien sûr, Jésus ne veut pas nous empêcher d'aller à l'enterrement de nos parents, il ne nous demande pas de quitter la maison sans dire "au revoir". Ses Paroles fortes nous interrogent sur nos priorités et sur les résistances qui font obstacle à notre disponibilité. Jésus, au début de cet Evangile, prend la route de Jérusalem, lieu du refus, de l'opposition meurtrière à son égard. En prenant cette route, Jésus "durcit son visage". Il sait ce qui l'attend, mais il avance sur son chemin avec détermination.

Le message de ce dimanche peut paraître difficile. C'est un chemin de liberté, "chemin de vie" dit le Psaume de ce jour : "Tu m'apprends le chemin de la vie". Ce chemin, nous avons à le prendre. Nous sommes sur ce chemin mais nous avons toujours à l'apprendre, c'est un chemin de liberté. Nous venons de le chanter : "Je te suivrai, Seigneur, montre-moi le chemin".

Apprends-nous, Seigneur, le chemin de vie, le chemin de liberté.















 

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