24ème dimanche TOC 11 septembre 2022
Homélie P. Maurice BOISSON, Carmel de Saint Maur
Ex 32, 7-11.13-14); (Ps 50 (51), 3-4, 12-13, 17.19); 1 Tm 1, 12-17; Lc 15, 1-32
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux! ».
Vous avez vu chez qui il mange? Il n’y a pas plus crapules que ces
gens là! Ce n’est pas étonnant que tous ces pécheurs viennent vers lui
pour l’écouter ! « Il leur fait bon accueil ! ».
Qui donc est cet homme qui fréquente et accueille les pécheurs au
grand scandale des autorités religieuses ? Celui-là c’est Jésus, c’est
Dieu et heureusement que Dieu est comme ça ! Sinon on ne serait pas là,
ce matin, à sa table où il nous accueille : « Heureux les invités au
repas du Seigneur ! ».
A ceux qui le critiquent pour son accueil des pécheurs, Jésus ne
répond pas par des théories et des explications difficiles. Il leur
raconte 3 faits de la vie courante : un seul fait aurait suffit, mais
Jésus connaît bien ceux à qui il s’adresse, dont nous faisons peut-être
partie : comme le dit la première Lecture « Nous avons la nuque raide,
la tête dure, lents à comprendre combien l’Amour de Dieu pour nous est
infini, sans borne.
- Un berger a la garde de 100 brebis. L’une se perd. Le berger laisse les 99 autres pour la chercher. Il la retrouve et la ramène sur ses épaules. C’est la joie et la fête car la brebis est retrouvée. Une sur 100 : est-ce que ça vaut le coup de mettre tout le troupeau en danger pour une brebis ? Chacune, chacun est unique et a du prix aux yeux de Dieu, surtout s’il est en difficulté. Jésus, le Bon Berger a pris du temps, des risques, pour chercher la brebis. Elle avait du prix à ses yeux. Il l’aimait. Dieu agit ainsi envers nous : si nous nous éloignons il nous cherchera toujours, il nous accueillera, heureux de nous retrouver.
- Une pauvre femme avait 10 pièces d’argent, c’était son bien. Elle en perd une, ce qui équivaut à environ 50 euros. Elle renverse toute la maison pour retrouver la pièce : ça y est, je l’ai retrouvée! C’est la joie et la fête avec les voisins. Pourtant il restait encore 9 pièces. Ainsi nos vies au regard de Dieu, dit Jésus. Chacune, chacun est un trésor dans le cœur de Dieu, quelle que soit sa situation : s’il se perd, Dieu a de la peine. Nous sommes faits pour lui.
- La 3ème histoire est plus émouvante. Elle nous dit tout de la bonté et de l’Amour de Dieu pour nous. Elle nous dit tout sur nous-mêmes. On connaît bien ce récit. Le Père n’a jamais désespéré du retour de son fils. Chaque jour, assis sur un talus, il guette la route... Il a les yeux usés de scruter la sortir du virage. Le revoilà.! C’est lui! Pas un reproche. Il le serre de ses grosses mains posées sur ses épaules, il appuie sa tête sur son cœur. Il l’embrasse. C’est lui, le Père, qui pleurait le plus. On ne peut voir certaines choses qu’avec des yeux qui ont pleuré.
En racontant ces 3 histoires à ceux qui le critiquaient, Jésus leur
montre le portrait de Dieu, le cœur de Dieu, le regard de Dieu,
l’accueil et l’Amour de Dieu que lui, Jésus, est venu nous révéler pour
nous inviter à ressembler à ce portrait de Dieu.
Le véritable péché, c’est le refus d’être aimé de Dieu et de croire
en l’Amour qu’il nous porte. Les vrais, les seuls regards d’Amour sont
ceux qui nous espèrent : c’est le regard de Dieu. Dieu nous appelle à
accommoder notre regard sur le sien.
Ce chemin sur lequel Jésus nous invite à marcher est difficile,
surtout quand la vie, les événements, épuisent nos forces intérieures.
Alors Dieu, le Bon Berger, le Père accueillant son fils, la femme
cherchant sa pièce perdue, Dieu nous dit: sur ce chemin d’Amour, fais
comme tu peux, marche selon ta force et ton courage et moi, dit Dieu, je
ferai le reste du chemin pour aller jusqu’à toi, à ta rencontre.
Oui, Seigneur, ouvre-nous grand ton cœur aimant, remplis les nôtres
de ton Amour, que nous partagions aux autres cet Amour dont tu nous
aimes.
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