vendredi 27 août 2010

Thérèse d'Avila Vie 24, extraits



Thérèse d'Avila Vie, Chapitre 24, extraits

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas de son autobiographie.

Mon âme, après cette confession, demeura si souple qu'il n'y avait rien, ce me semble, que je ne fusse prête à faire. Aussi, je commençai à changer en beaucoup de choses: ce n'était pas mon confesseur qui me pressait, il avait plutôt l'air de ne pas tenir grand compte de tous mes efforts, et cela m'excitait davantage. Me conduisant par la voie de l'amour de Dieu, il me laissait libre, sans autre contrainte que celle que mon amour m'imposait. Je restai ainsi près de deux mois, résistant de tout mon pouvoir aux délices spirituelles et aux faveurs que Dieu m'accordait. Quant à l'extérieur, mon changement était visible…
Cette résistance aux douceurs et aux caresses divines me valut, de la part de Notre Seigneur, une excellente instruction. J'étais persuadée auparavant que pour recevoir ces faveurs dans l'oraison, il fallait être dans la solitude la plus profonde; en sorte que je n'osais, pour ainsi dire, me remuer. Je vis depuis combien cela importait peu…
Je sentis renaître en moi l'amour de la très sainte humanité de Notre Seigneur; mon oraison commença aussi à s'affermir, comme un édifice qui repose sur un solide fondement; enfin, je m'affectionnai davantage à la pénitence, que j'avais négligée à cause de mes grandes infirmités…Déjà mon âme ressentait même les plus petites offenses que je commettais envers Dieu; m'arrivait-il, par exemple, d'avoir quelque chose de superflu, je ne pouvais me recueillir avant de m'en être dépouillée. Je suppliais instamment le divin
Maître de me tenir de sa main, et de ne pas permettre que, traitant avec ses serviteurs, je retournasse en arrière...
En ce temps vint dans cette ville le P. François de Borgia. Duc de Gandie quelques années auparavant, il avait tout quitté et était entré dans la compagnie de Jésus. Mon confesseur me procura l'occasion de lui parler et de lui rendre compte de mon oraison… Après m'avoir entendue, le P. François de Borgia me dit que ce qui se passait en moi venait de l'esprit de Dieu; il approuvait la conduite que j'avais tenue jusque-là, mais il croyait qu'à l'avenir je ne devais plus opposer de résistance. Désormais, je devais toujours commencer l'oraison par un mystère de la Passion; et si ensuite Notre Seigneur, sans aucun effort de ma part, élevait mon esprit à un état surnaturel, je devais, sans lutter davantage, m'abandonner à sa conduite…


A cette même époque, on envoya mon confesseur dans une autre ville. Cet éloignement me fut très sensible; je ne croyais pas pouvoir trouver un directeur semblable à lui, et je tremblais de retomber dans le triste état où j'étais auparavant. Mon âme resta comme dans un désert, sans consolation, et agitée de tant de craintes que je ne savais que devenir…Le Seigneur, dans sa bonté, fit que je commençai à me lier d'amitié avec une veuve de grande naissance très adonnée à l'oraison, et qui communiquait beaucoup avec ces pères. Elle m'engagea à prendre pour confesseur celui qui la dirigeait…



Ce Père commença à me faire vivre avec plus de perfection. Il n'y avait rien, me disait-il, que je ne dusse faire pour contenter Dieu entièrement. Mais voyant que mon âme, loin d'être forte, était encore très tendre, il me conduisait avec beaucoup de prudence et de douceur. Un sacrifice entre tous me coûtait, c’était de renoncer à certaines amitiés, très innocentes par elles-mêmes, mais auxquelles je tenais beaucoup…

Un jour, après être restée longtemps en oraison, et après avoir supplié le Seigneur de m'aider à le contenter en tout… J'entendis ces paroles: « Je ne veux plus que tu converses avec les hommes, mais seulement avec les anges ».
Ces paroles se sont parfaitement accomplies; jamais depuis lors je n'ai pu lier aucune amitié, ni trouver des consolations dans quelque affection particulière, si ce n'est à l'égard des personnes animées d'amour pour Dieu et s'efforçant de le servir. Quand je le voudrais, ce n'est plus en mon pouvoir, même s'il s'agit de parents ou d'amis…Dieu brisa mes chaînes, et il me donna la force d'exécuter ce que j'avais auparavant entrepris en vain…

Dieu soit éternellement béni de m'avoir donné, en un instant, cette liberté que, malgré tous mes efforts, je n'avais pu acquérir en plusieurs années, quoique bien des fois je me fusse fait une violence telle, que ma santé avait eu beaucoup à en souffrir. Comme ce fut l'ouvrage du Tout-Puissant et du vrai Maître de toutes les créatures, je n'éprouvai aucune peine.

Vous pouvez lire le texte intégral de ce chapitre 24 de sa Vie en cliquant ici

Vous pouvez aussi poster les remarques, réflexions, prières etc... que ce texte suscite en vous, en cliquant sur "commentaires" ci-dessous

Aucun commentaire: