dimanche 19 juin 2011

Thérèse d'Avila, Chemin 30, extraits

Thérèse d'Avila,

Chemin de perfection 30,
extraits (Escorial)

Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection

Commence à traiter de l’oraison. S’adresse aux âmes qui ne peuvent discourir avec l’entendement.


1 …Les personnes qui ont un esprit ordonné, les âmes exercées et capables d’être face à elles-mêmes, ont à leur disposition des livres excellents écrits par des gens de talent ; elles se tromperaient donc en tenant compte de ce que je pourrais dire sur l’oraison ; je le répète, elles ont des livres où sont répartis pour chaque jour de la semaine les scènes de la sainte Passion, ainsi que d’autres méditations sur le jugement, l’enfer, notre néant et les grâces que Dieu nous accorde ; tous contiennent une doctrine excellente et des indications précises pour le commencement et la fin de l’oraison. A celles qui peuvent suivre ce mode d’oraison et y sont déjà habituées, je n’ai rien à dire : par un si bon chemin le Seigneur les conduira au port de la lumière…

2 Mais il est un autre point dont je voudrais parler, afin de proposer un remède, si Dieu m’accorde d’y réussir …il y a des âmes et des esprits si déréglés qu’ils ressemblent à des chevaux emballés que personne ne peut arrêter : ils vont tantôt par ici, tantôt par là, dans une agitation continuelle… J’éprouve la plus vive compassion pour les âmes qui, soit que cela provienne de leur nature, soit que Dieu le permette ainsi, procèdent ainsi ; elles me font l’effet de personnes qui ont une grande soif et voient l’eau de très loin, mais quand elles veulent en approcher, elles trouvent quelqu’un qui leur barre le chemin à l’entrée, au milieu et à la fin. Il arrive qu’après avoir vaincu avec beaucoup de peine - une très grande peine - les premiers ennemis, elles se laissent vaincre par les seconds, et préfèrent mourir de soif plutôt que de boire une eau qui doit leur coûter si cher. L’énergie leur manque, le courage les abandonne. Si quelques-unes en ont assez pour vaincre les seconds ennemis, la force leur fait défaut devant les troisièmes ; et peut-être n’étaient-elles qu’à deux pas de la source d’eau vive dont le Seigneur a dit à la Samaritaine que " celui qui en boira n’aura plus jamais soif ". Oh ! comme ces paroles sont justes et vraies - ne sortent-elles pas de la bouche de la Vérité même ? - car l’âme qui boit de cette eau n’a plus jamais soif des choses de cette vie !...

Aucun commentaire: