Carmel de Saint Maur 27ème dimanche T.O.A.
Homélie Père Maurice BOISSON
Is 5,1-7 ; Ph 4,6-9 ; Mt 21,33-43
Habituellement les vendanges sont des moments festifs, joyeux, même si cette année a été un peu particulière...Dans l’histoire que Jésus raconte dans cet Evangile, ce n’est pas le cas. Les vendanges se passent de façon très violente : les vignerons à qui le propriétaire a confié le soin de sa vigne, pendant son absence, refusent de lui donner la récolte. Ils s’accaparent la vigne qui ne leur appartient pas, ils maltraitent les envoyés du propriétaire. Celui-ci envoie son fils, les vignerons le tuent : « Nous aurons l’héritage ». L’accaparement est leur but, la violence est leur arme.
Nous sommes témoins, ces jours, d’évènements de violence :
- Les éléments déchainés provoquent des inondations, destructions, des morts et des disparus...
- Des attentats et leurs conséquences...
- La situation sanitaire qui s’aggrave...
- La situation économique difficile...
- Des évènements personnels (ou de proches)...
La violence n’est pas seulement dans le bruit des armes, elles pénètrent dans les réalités de la vie.
La Parole de Dieu – et l’homélie – n’ont pas pour but de rajouter à ces situations mais de nous apporter la Paix, « Le Dieu de Paix », dit Paul dans la 2ème lecture. Une Paix qui n’est ni tranquillité égoïste ni absence de conflit violent. Au contraire, en venant à la messe, nous venons chercher un peu de Paix, de calme, de sens, de repères et surtout de forces intérieures... « Venez à moi et vous trouverez le repos » dit Jésus : pas la tranquillité mais la sérénité et la force d’affronter les situations.
Accueillons, ce matin, ces messages d’espérance : « La pierre qu’ont rejeté les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ». Le Fils de Dieu, le Fils du vigneron, ce Fils que les ouvriers ont tué, est devenu Celui sur qui ont peut bâtir du solide, la Pierre d’angle qui tient ensemble la construction.
Dans un monde difficile et compliqué, fortifions, consolidons les bases solides de nos existences : ce qui tient bon, ce qui résiste, ce qui dure, ce qui fait tenir ensemble dans les turbulences de la vie, dans les violences et les imprévus. « Ne soyez inquiets de rien » dit Paul dans la 2ème lecture « mais en toutes circonstances, faites connaître à Dieu vos demandes... et la Paix de Dieu gardera vos cœurs, vos pensées et ce que vous faites... »
Paul n’est pas un naïf qui plane ! Il sait bien que nous avons des raisons d’être inquiets, de nous faire du souci, d’avoir peur, il a connu ces situations. Paul voudrait encourager la communauté toute récente de Philippes et nous mêmes.
Que notre inquiétude ne soit pas plus forte que notre espérance et notre courage et qu’elle ne prenne pas le dessus pour paralyser nos énergies ou nous faire faire n’importe quoi. « Et la Paix de Dieu », continue Paul, « gardera vos cœurs, vos pensées et vos actes dans le Christ », la Pierre angulaire, solide et sûre. Pour cela, dit-il, « Prenez en compte ce qui est vrai, juste, droit, ce qui est digne d’être aimé et reconnu être bon, mettez le en pratique et le Dieu de Paix sera avec vous ». Pas seulement la Paix de Dieu, mais le Dieu de Paix lui-même est avec nous, Dieu qui prend soin de son peuple avec Amour comme il le fait pour sa vigne (1ère lecture).
Prenons le temps, dans cette Eucharistie, d’accueillir le Dieu de Paix, présent par celui qui est notre Paix, son Fils, le Christ.
Puisons dans le don qu’il nous fait de l’Amour et de sa Paix, le discernement et l’énergie de faire face à toutes sortes de violences. En ce jour de fête de Saint François d’Assise, redisons avec lui cette prière:
« Seigneur, fais de moi un instrument de ta Paix.
Là où il y a de la violence, laisse-moi semer l’Amour... ».
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