Homélie Père Maurice BOISSON 28ème dimanche A

Carmel de Saint Maur 28ème dimanche A.

Homélie Père Maurice BOISSON

 Is 25,6-10a ; Ph 4,12-14.19-20 ; Mt 22,1-14.

 « Allez aux croisées des chemins, tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce ! ». Le banquet pour les Noces de l’Agneau est prêt : les Noces du Fils avec l’humanité, la réalisation de la Promesse de Dieu. Cette fête de l’Alliance est comparée à un festin joyeux... Ce repas est décrit dans la 1^ère lecture. Il est préparé pour tous, pour tous les peuples. Le menu ne comporte pas seulement des mets succulents et des vins de qualité, c’est un repas de joie totale et de fraternité accomplie : plus de deuil, ni de mort, ni de larmes que Dieu essuiera sur tous les visages – plus de catastrophes ni de maladies, ni de divisions -. Dieu conclut pour toujours son Alliance avec l’humanité, réalisée à travers l’histoire par son Fils Jésus-Christ.

C’est le repas des Noces de Dieu avec nous, c’est notre avenir définitif qui est célébré et fêté. Nous sommes invités à ce Festin. Encore faut-il répondre au carton d’invitation !...

 S’adressant aux Grands Prêtres et aux Pharisiens, Jésus raconte que les premiers invités ne tinrent aucun compte de l’invitation, ni du rappel. Ils ont mieux à faire : leurs activités, leurs métiers, ils sont occupés comme on le dit d’un téléphone qui ne répond pas. Pourtant s’il y a une invitation qui ne se refuse pas, c’est celle d’une Noce ! Pourtant tout est prêt ! Quelle déception et quel affront pour celui qui invite ! Il prend une grosse colère.

Ne jetons pas trop vite la pierre à ces invités : ne sommes-nous pas souvent ce ceux-là ? Quand nous ne prenons pas le temps de répondre aux invitations de Dieu, par exemple, de venir à la messe : ce qui n’est pas notre cas aujourd’hui ! Quand nous ne prenons pas le temps de prier, d’être disponibles à l’autre dans le besoin, de préférer l’essentiel à l’accessoire.

 « Ils ne tiennent aucun compte de mon invitation » dit Dieu. Alors « Allez aux croisées des chemins », aux carrefours où arrivent et repartent diverses destinations. La croisée des chemins est un lieu cher et familier à Jésus. Il a aimé ces lieux de rencontre, dans sa Galilée, carrefour des nations. « Là, tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la Noce ! »

Dieu ne nous attend pas au tournant pour nous « coincer » mais au carrefour pour nous guider vers une bonne direction. Il est là, aux croisées de nos routes et de nos déroutes où se croisent et se rencontrent les routes de Dieu et les sentiers de nos vies. Les croisées des chemins c’est le lieu de Dieu. Ces croisées ne sont pas des lieux notés sur une carte Michelin, ce sont des carrefours de rencontres où Jésus a proposé, et continue de proposer, des invitations à une vie meilleure conduisant au repas des Noces. Là où il nous rencontre et nous invite comme autrefois : nous, mendiants, aveugles, paralysés, lépreux, morts dans notre humanité, nos relations, nos situations...

 Cette croisée des chemins : c’est là où il a appelé ses premiers amis, c’est le puits où il a croisé la samaritaine, la maison de Béthanie là où il a rencontré Marie-Madeleine, la maison de Zachée carrefour des « pécheurs », la maison de l’officier païen etc...

Aux croisées de nos chemins, Dieu, en Jésus, s’arrête, nous rencontre, nous invite. Ces lieux sont notre quotidien, là où nous sommes invités dès maintenant à anticiper la Fraternité et la Charité du repas des Noces : « Tous ceux que vous trouverez, invitez les à la Noce, les mauvais comme les bons ».

 C’est Jésus, le Fils, qui a payé le prix de cette fête finale et éternelle : elle n’a pas de prix, c’est le don de l’Amour. L’Amour n’a pas de prix : tous sont invités, mais pour entrer il nous faut être habillés de l’Amour de celui qui nous aimés et qui nous a valu ces Noces de l’Alliance (fin de l’Evangile). On ne va pas à la Noce habillé n’importe comment : la tenue pour entrer aux Noces de Dieu avec l’humanité est celle de la Charité, de l’Amour. C’est le code d’accès d’entrée de la maison, du monde de Dieu.  

Venez à la Noce, tous : Mettez-vous en tenue pour avoir accès à cette fête. Habillez vous comme le marié. Quittez vos vielles fringues de méchancetés, de violences, de discordes. Revêtez les beaux habits de la Charité, de la Fraternité, de la Bienveillance, bien coupés dans le beau tissu de l’Amour, cadeau inestimable du Christ, à partager sans modération !