Homélie 14ème dimanche TOB. 04 juillet 2021
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur
Ez 2,2-5 ; 2 Co 12,7-10 ; Mc 6,1-6
Ça y est ! C’est les vacances ! « Même si on ne part pas ! », comme on dit, « On participe à l’ambiance ! »
Jésus, lui aussi, part en vacances dans son lieu d’origine, à Nazareth, nous dit l’Evangile de ce dimanche. Ce n’était pas vraiment des vacances pour l’enfant du pays qu’il a quitté pour une nouvelle mission : non plus construire des maisons mais pour poser des fondations d’un monde nouveau et meilleur.
Arrivé au pays, Jésus enseigne dans la Synagogue, au grand étonnement de ceux qui l’écoutent : « Où a-t-il appris tout cela ? Et les grands miracles qu’il fait ? D’où ça vient ? »
C’est l’étonnement total. Ceux qui écoutent sont profondément choqués : « Ça fait un choc ! ». Ils ne croient pas. Jésus est lui aussi étonné de leur réaction.
Les habitants de Nazareth, où Jésus a vécu et travaillé pendant 30 ans, croyaient si bien le connaître qu’ils ne le connaissaient pas, sinon de l’extérieur. Ils ne savent pas qui il est !
Quand on croit connaître, le risque est de ne pas connaître, de s’arrêter sur les aspects extérieurs et de passer à côté de l’essentiel.
« Qui est-il donc ? ». Cette question à propos de Jésus traverse tout l’Evangile de Saint Marc. Cette même question traverse toutes nos rencontres, nos relations, même les plus proches. On n’a jamais fini de connaître quelqu’un, à plus forte raison Jésus, le Christ. La connaissance de l’autre, comme celle de Jésus, se heurte à l’habitude, à l’idée : « On connaît ! ». On croit connaître ! Chaque personne est une part de mystère, une « Terre sacrée » qu’on ne peut approcher qu’avec respect, accueil, douceur, comme Dieu le demande à Moïse devant le « Buisson Ardent » : « Enlève tes sandales ! ». La connaissance de l’autre suppose que nous enlevions ce qui nous empêche d’être disponible à la rencontre.
On ne connaît pas Jésus, ni les autres, seulement par des renseignements sur lui ou sur eux, par la carte d’identité, par la couleur des cheveux..., mais par une fréquentation affectueuse, si nous voulons témoigner de Jésus. Témoigner de Jésus, demande de le connaître de l’intérieur.
En voyant Jésus travailler le bois avec son rabot, sa scie etc..., qui pensait que ce charpentier était la présence de Dieu ? Ces gens de Nazareth nous donnent un merveilleux témoignage sur Jésus, à leur insu. Par leur réaction, ils attestent que Jésus a été un enfant, un jeune, un homme comme les autres. Pendant 30 ans, rien ne le distinguait des gens de son village. Pas de signe particulier ! La Présence de Dieu se fait dans la discrétion.
Si parfois on se demande : « Mais Dieu, où est-il donc ? » Il est là. La discrétion de Dieu n’est pas incompatible avec son action, c’est plutôt l’inverse qui se produit : Dieu agit dans la discrétion. Il se fait connaître et rencontrer, « non pas dans le bruit du tonnerre et des éclairs », ni dans l’extraordinaire, « mais dans le fin silence de la brise légère » comme au Sinaï. « Cette brise légère » qui fait du bien, rafraîchit, apaise, tonifie et permet d’aller au-delà des apparences.
Dans son pays, Jésus n’a pu faire aucun miracle. Bien sûr, dans la pensée commune l’artisan du village ne peut pas faire des miracles, ni celui qui est là tous les jours à mener la vie habituelle !
Jésus s’étonne du manque de foi de ses amis de Nazareth, comme il peut s’étonner de notre manque de foi !
Ce retour au pays est décevant pour Jésus. Il ne s’y est pas attardé, il est parti dans les villages alentour.
Ce message nous met en garde sur les dangers de nos habitudes. On croit connaître et on ne connaît pas. C’est une invitation à garder toujours neuve, jamais achevée, cette question des Apôtres : « Qui donc est-il ? ». Les Apôtres ont mis du temps pour pouvoir répondre, jusqu’à la Résurrection.
La réponse se cherche dans une relation personnelle, c’est vrai de toute relation. Nous sommes invités à aller au-delà du visible et des apparences, pour percevoir la discrète présence de Dieu.
« Jésus, le Christ, Lumière intérieure », ne permets pas que les apparences et les habitudes nous empêchent de voir ta présence « donne-nous d’accueillir ton Amour » !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire