1er Dimanche de Carême. Année A. 26 février 2023
Homélie P. Maurice BOISSON, Carmel de Saint Maur
Gn 2,7-9; 3,1-7a; Ps 50; Rm 5,12-19 lecture brève : 5,12.17-19; MT 4,1-11.
En discutant ces jours avec quelques amis sur ce que l'on faisait, l'un d'eux me demande :
- "Ça parle de quoi dimanche à la messe?".
- "Du diable!".
- "Ah bon! Je croyais que l'on ne parlait plus guère de lui".
- "Alors, parlons-en avec les lectures de la Parole de Dieu de ce dimanche".
Jésus est au désert. Il est tenté par le diable, il est mis à l'épreuve. Le désert n'est pas seulement un lieu géographique, c'est un état de nous-mêmes, passager, quand nous traversons des moments d'aridité, de solitude, de lutte intérieure, avec les illusions, les tentations, les déceptions des mirages du désert.
Jésus, au désert, est tout au début de sa mission. Il est tenté par le diable, mis à l'épreuve, Jésus, vrai Dieu et vrai homme, connaît la tentation.
Être tenté n'est pas un péché, c'est recevoir une sollicitation de l'esprit du mal, le diable, pour faire du mal, pour aller contre le désir de Dieu. C'est le récit imagé de la première lecture exprimant la ruse du diable pour persuader nos premiers ancêtres que désobéir à Dieu ferait leur bonheur. C'est toujours actuel.
Le diable est un esprit en lutte permanente contre Dieu. Il nous pousse à produire du mal, à détruire et à abîmer l'être humain parce que celui-ci est créature de Dieu. Une autre force est en nous, l'Esprit de Dieu. Il nous pousse à faire le bien et il nous aide à le faire. C'est la deuxième lecture : Le Christ nous libère du mal et du péché.
Le nom du diable est "diabolos", le diviseur : celui qui divise, qui nous sépare des autres et nous pousse à leur faire du mal. Il cherche à nous diviser à l'intérieur de nous-mêmes en écartelant notre conscience.
Au désert, le diable s'approche de Jésus, il s'approche... sans bruit, gentiment, si on peut dire ainsi, avec flatterie et mensonge :
- "Si tu es le Fils de Dieu..." Tu as faim en ce moment après ces longs jours de jeûne, alors tu peux faire que ces cailloux deviennent des pains. Vas-y!... tu mangeras à ta faim! On te croira!.
Jésus ne discute pas avec le diable. On ne cause pas avec le diable. Il répond par la Parole de Dieu :
- "Il n'y a pas que les choses matérielles dans la vie, on vit aussi d'autres choses...". C'est la tentation de l'accaparement et de l'abondance des biens matériels, de l'avidité de l'avoir, comme raison de vivre. Cette tentation ne marche pas avec Jésus.
Le diable transporte alors Jésus - en pensée- au sommet du temple :
- Si tu veux qu'on croit en toi et en Dieu, jette-toi en bas. Tu ne risqueras rien, puisque les anges seront là pour te récupérer. Tu épateras tout le monde, ils croiront en toi.
- "Tu ne mettras pas Dieu à l'épreuve" répond Jésus. Tu ne demanderas pas à Dieu de se porter caution de n'importe quoi, tu ne lui demanderas pas de faire des choses extraordinaires pour justifier ce que tu fais...
La troisième tentation, sur une haute montagne, est celle de la domination, du pouvoir, de l'orgueil, de la puissance.
- Si tu m'adores, dit le diable, tout ce que tu vois depuis cette montagne est à toi. Tu seras le plus puissant, le plus fort, le plus admiré....
- "Arrière satan", répond Jésus, "Tu n'adoreras que Dieu seul". Le diable quitte Jésus mais les anges s'approchent et prennent soin de lui.
Dieu ne nous laisse pas tomber dans le combat contre le mal. "S'il nous arrive d'entr'ouvrir la porte au tentateur", dit Saint Bernard, "rien n'est perdu". L'Amour dont Dieu nous aime et qu'il veut pour nous est toujours plus fort que l'anti-Amour.
Nous dirons ensemble tout à l'heure : "Notre Père, ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre-nous du mal".
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