Homélie jour de Pâques au carmel St Maur.
Père Marc Baudot
L’an dernier, le samedi avant les Rameaux, les enfants de l’éveil à la foi (3 – 5 ans) découvraient une décoration en trois D, qui symbolisait le calvaire avec ses trois croix, un peu à l’écart, le tombeau vide avec la pierre roulée sur le côté.
En quelques mots, j’ai alors fait le récit de la passion de Jésus, de sa mort, de sa mise au tombeau.
Et j’ai dit : le tombeau est vide, Jésus est ressuscité pour une vie nouvelle.
Et une petite fille bredouille : « et bien tant mieux, ils ne pourront pas le faire mourir encore une fois ».
C’est super, la réflexion de cette petite fille, elle a tout compris, car mourir c’est passer de la mort à la vie, une bonne fois pour toute.
Les disciples de Jésus ont mis du temps pour le comprendre.
Mais une fois qu’ils l’ont compris, forts de l’Esprit Saint, ils en témoignent.
En cette fête de Pâques, en lisant la première lecture, nous sommes déjà en immersion pastorale à Césarée. Pierre se rend chez un centurion romain et, à la demande du Centurion, prend la parole pour annoncer Jésus, le ressuscité.
Pierre précise bien que c’est Jésus qui a chargé les apôtres d’annoncer cette bonne nouvelle, eux qui en sont les témoins.
La gamine de l’éveil à la foi n’a pas fait autre chose : elle a entendu le message et elle en tire une conclusion, charge à elle de découvrir que Jésus est son ami et d’aller l’annoncer à ceux qui l’entourent.
C’est vrai, avant de l’annoncer, il est nécessaire de se faire proche de Jésus et de tout ce qu’il a vécu pour devenir son ami.
C’est l’expérience de Marie-Madeleine. Pour cette personne, ce sont encore les ténèbres dans tous les sens du terme : Jésus est mort, elle se rend au tombeau et il fait encore nuit. De plus quand elle arrive au tombeau, c’est le vide absolu : Jésus a disparu.
Elle prévient Pierre et l’autre disciples qui font le même constat. Bien plus, les linges et le suaire sont rangés comme s’ils n’avaient pas servi.
Alors, que penser ? Que croire ?
L’évangile nous dit que le premier disciple arrivé au tombeau vit et il crut. Et l’évangile ajoute : jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
Il faudra attendre la Pentecôte, la venue de l’Esprit Saint sur chacun des apôtres pour qu’ils témoignent de la résurrection de Jésus.
Si nous sommes là ce matin, c’est pour célébrer cette résurrection. Comme beaucoup de chrétiens, nous sommes venus affirmer notre foi en Jésus ressuscité.
Comme Pierre et les apôtres nous avons besoin de la force de l’Esprit-Saint pour croire malgré l’absence, le vide, les ténèbres aussi.
Comme le centurion et sa famille, nous faisons confiance à l’annonce et au témoignage des croyants qui nous ont précédé et des croyants qui nous entourent encore aujourd’hui, à l’image de cette petite fille qui voit le vide, qui écoute une parole, qui fait confiance et témoigne à son tour avec son esprit d’enfant.
Frères et sœurs, nous avons peut-être besoin de l’esprit de notre enfance pour nous laisser saisir par le ressuscité, par la parole qui nous est transmise, par le témoignage des premiers témoins.
Que la lumière de Pâques illumine notre cœur si souvent encombré et belle fête de Pâques à vous.
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