Homélie Notre Dame de l’Assomption. Année A. 15 août 2023.
Père Maurice Boisson, Carmel St Maur
Dt 34, 1-12; Ps 65 , 66, 1-3a, 5.8, 16-17 ; Mt 18, 15-20
Un 15 août, je me trouvais en vacances dans les Alpes. Je vais à la messe dans la petite église du village de montagne. Au moment de l’homélie, le prêtre raconte l’histoire suivante que j’ai bien retenue :
- Un jour, Jésus va en visite au Paradis. Il voit beaucoup de monde. Il appelle Saint Pierre: “Fais attention Pierre! Il faut réduire les entrées….”
- Quelque temps après, Jésus repasse. Encore plus de monde! Cette fois-ci il demande à Pierre de fermer provisoirement les portes du Paradis.
- Jésus revient à nouveau, toujours autant de monde : “Tu ne m’as pas obéi » dit Jésus à Pierre. « Je crois que je vais donner les clefs à un autre ».
- Pierre, tout embêté, lui répond : « Jésus, tu sais bien que je t’obéis. Je t’assure que j’ai fermé provisoirement les portes du Paradis. Mais, Jésus, je vais te dire, tu devrais demander à ta maman de ne pas ouvrir les fenêtres! ».
C’est une histoire gentille. Elle nous dit quelque chose de cette de fête de l’Assomption. Marie que Jésus nous a donnée comme maman, nous entraîne là où elle est, là où Jésus l’a conduite, dans son être tout entier, dans le monde de l’Amour de Dieu.
En 1950, déclarant l’Assomption de Marie comme une vérité de Foi, le Pape Pie XII disait : « Au terme de sa vie terrestre, la Mère de Dieu a été emmenée corps et âme dans la gloire de Dieu ».
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus demande de ne pas dire des choses invraisemblables sur la Vierge Marie. L’Assomption n’est pas invraisemblable. Ce bébé, Jésus, Marie l’a porté. Tant de fois elle l’a pris dans ses bras, tenu par la main, cet enfant, cet ado fugueur et rebelle, ce fils de 33 ans, mort, que des soldats remettent dans ses bras. Il lui devait bien ça, Jésus, son fils, Fils de Dieu : la prendre à son tour, dans tout son être, avec lui, dans le coeur de Dieu.
Sur la croix, Jésus nous l’a donnée comme maman en la confiant à Saint Jean, son ami. « Voilà ta mère » voilà ton fils, tes fils et tes filles, mes frères et soeurs bien aimés, dit Jésus.
Si la Sainte Vierge laisse ouverte les fenêtres du Paradis, c’est parce qu’elle est une maman. Elle ne voudrait pas nous laisser dehors, alors, au fur et à mesure que nous et nos frères et soeurs humains nous grandissons, elle nous dit à l’oreille, comme en secret : « Fais ce qu’il te dira ».
L’Assomption est la fête de la réussite possible de nos vies et de l’humanité : quelqu’un de chez nous, non pas une déesse, mais une personne humaine comme nous, a déjà réalisé cette réussite. L’humanité ne fonctionne pas en boucle, en tournant sur elle-même. Nous avons une direction, un sens, un axe. Une réussite de nos vies est possible, la Vierge Marie l’a réalisée avec un peu d’avance sur nous. Elle est la « Première en chemin », ce chemin qui mène au matin de Pâques.
L’Assomption est la fête de l’Espérance humaine avec un parfum de tendresse et de proximité de Dieu, fête de la Vierge Marie, aussi humaine qu’elle est remplie de Dieu.
Comme la fête d’une maman, aussi proche de nous pour nous ouvrir une petite fenêtre si la porte est fermée, aussi présente qu’ouverte sur l’avenir, elle nous indique le côté où la lumière se lève, où la nuit est moins épaisse. Le nom de la vierge était Marie qui signifie : « Etoile de la mer » nous dit Saint Bernard. A quoi sert « l’Etoile de la mer » sinon à guider à travers les récifs et les tempêtes les voyageurs que nous sommes à destination du port: l’Amour de Dieu.
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