lundi 16 octobre 2023

Fête de Sainte Thérèse de Jésus. Homélie P. Maurice Boisson

Fête de Sainte Thérèse de Jésus. Homélie P. Maurice Boisson, 

dimanche 15 octobre 2023, Carmel St Maur

 

"J'aime beaucoup cet Evangile"  écrit Sainte Thérèse de Lisieux. "Quand j'étais enfant je l'aimais, sans comprendre la valeur de ce bien : l'Eau Vive. Je suppliais très souvent le Seigneur de me donner de cette Eau Vive".

C'était aussi la soif intérieure de Sainte Thérèse d'Avila : "Dans ton cœur, un seul désir", dit-elle, "habiter Dieu, boire l'Eau Vive, donner soif de son visage".

L'Eau Vive est aussi le désir et la soif de nos cœurs et de notre temps, alors que nous baignons dans les eaux empoisonnées de la violence, eaux rougies du sang des victimes des guerres et attentats... Du fond du cœur de l'humanité se fait entendre cette demande de la femme de Samarie : "Seigneur, donne-la moi, donne-la nous cette Eau Vive", Source jaillissante de Vie, d'Amour, de Paix, de Justice. Elle jaillit du cœur de Dieu Amour. 

L'Eau vive est tonifiante. Elle a redonné courage à Sainte Thérèse d'Avila dans son désir d'absolu et de recherche de Dieu, alors que ce désir s'était assoupi à certains moments de sa vie, sous l'effet de quelques mirages donnant l'illusion d'une eau dans le désert. "Mais ce n'était point l'Eau Vive" dit-elle. Son désir profond de Dieu s'est révélé dans un oratoire devant l'image de l'humanité du Christ souffrant. Thérèse a été "bouleversée" (c'est son mot). Des chemins se sont ouverts dans son cœur : "Je désirais vivre et je ne vivais  pas" écrit-elle. Combien de fois n'entend-on pas cette réflexion sous une forme ou sous une autre : "Je voudrais vivre mais je ne vis pas...".

Quelles sont nos sources d'eau vive, nos oratoires intérieurs qui nourrissent nos désirs de meilleur, notre recherche de Dieu, notre aspiration à une fraternité dans nos relations? La source a un visage : "Celui qui boira de l'Eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif". 

Les sources ont toujours besoin d'être désensablées, dégagées des obstacles encombrants, pour rester une source d'Eau Vive et ne pas devenir l'eau stagnante d'une mare.

Au puits de la rencontre, Jacob, pour abreuver ses troupeaux et puiser l'eau vive, devait soulever une énorme pierre qui fermait le puits. Nous avons toujours à ôter les obstacles qui empêchent les accès à l'Eau Vive de la grâce de Dieu  et à son jaillissement, en nous-mêmes, dans nos institutions, associations , dans l'Eglise etc.... au risque d'être asséchés par nos routines et nos ornières. C'est l'œuvre actuelle du Synode de raviver la Source Vive de l'Evangile.

Dans son œuvre de réformatrice et de refondatrice de l'Ordre du Carmel, Sainte Thérèse avec Saint Jean-de-la-Croix ont soulevé beaucoup de pierres, rencontré bien des obstacles détournant le courant d'Eau ViVe de l'origine, pour retrouver et ajuster les intuitions des origines.

Le Prophète Jérémie mettait déjà en garde le peuple de Dieu : "Ils m'abandonnent, moi, la Source d'Eau Vive, pour y creuser des citernes fissurées qui ne retiennent pas l'eau" (Jérémie 2,13).

Nous avons toujours besoin de désensabler et d'agrandir le passage de l'Eau Vive de l'Evangile du Christ en nous-mêmes, déjà. 

Près du puits, Jésus nous attend, pour remplir d'Eau Vive les cruches de nos cœurs. Cette Eau Vive devient en nous Source jaillissante de Vie, de Paix, d'Amour, pour tous.








 

Aucun commentaire: