dimanche 1 octobre 2023

Homélie 1er octobre 2023, fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Homélie 1er octobre 2023, fête de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

P. Maurice BOISSON. Carmel de St Maur. Ez 18,25-28; Ph 2,1-11; Mt 21,28-32.

 Qui aurait dit?… Qu’une jeune fille, Thérèse Martin, née à Alençon dans l’Orne il y a à 150 ans, serait fêtée, aimée, priée, dans le monde entier?

Thérèse perd sa maman, elle a 4 ans. À 15 ans, elle entre au Carmel de Lisieux. Là, pendant 9 ans, elle mène une vie de carmélite, simple, apparemment sans relief, mais qui aura, et a aujourd’hui, une étonnante portée spirituelle, d’autant plus forte que les gens simples, les petits et aussi les grands qui se font petits, se retrouvent de plain-pied avec Sainte Thérèse, quelqu’un sans complication. Elle ouvre un chemin de vie intérieure fait de confiance et d’abandon dans la bonté de Dieu, comme un enfant dans les bras de sa mère et de son père (1ère lecture). Les épreuves physiques et spirituelles, les doutes, les tentations d’incroyance de Thérèse, la rendent proche de ceux qui cherchent. Touchée par la maladie, Sainte Thérèse meurt à 24 ans en disant cette parole qui résume l’essentiel de sa vie : « Mon Dieu, je vous aime ».

 Qui aurait dit que Thérèse serait d’abord proclamée Sainte : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face - du visage de Jésus-, qu’elle serait, par le Pape, nommée comme les plus grands théologiens, Docteur (enseignant) de l’Eglise, sans avoir fait de cours. Mais elle a écrit son propre chemin spirituel, entre-autres « Histoire d’une âme ». Elle est Patronne et Protectrice des missions sans être sortie de son Carmel, Patronne et Protectrice de la France sans avoir menée d’action sociale et politique. Et qui aurait pensé que ce qui reste de sons corps, quelques ossements, les reliques, soient vénérées dans le monde entier… Sa renommée ne repose pas sur ce qu’elle a fait. Elle n’a pas créé d’oeuvres, de congrégation, d’association. Tout vient de ce qu’elle a été : « Celui qui se fera petit comme un enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume de Dieu » dit Jésus dans cet Evangile.

Il y a un invisible en chacune et en chacun qui émane de ce que nous sommes, de nos vraies valeurs, de nos repères, de ce qui nous fait vivre, aimer, espérer…Ces trésors intérieurs sont le rayonnement de Sainte Thérèse. Ils sont apparemment invisibles.« L’Essentiel est invisible aux yeux » (Petit Prince). Cet invisible nous le trouvons dans la profondeur de chacun et dans son expression extérieure.Comme c’est vrai à propos de Sainte Thérèse : l’efficacité ne se réduit pas à la rentabilité visible.

 J’ai relu, hier après-midi, quelques pages de lettres de soldats, d’officiers, en pleine guerre de 14-18, se confiant et remerciant Sainte Thérèse dans son monastère. Ces témoignages sont très émouvants de mercis, d’appels, de confiance à Sainte Thérèse. Le coeur de Sainte Thérèse bat au rythme de l’Amour de Celui qui est Amour et de l’Amour de ses frères et soeurs (2ème lecture). Cet Amour est un pilier de sa vie intérieure et cet Amour Thérèse le redonne.  Il ne s’agit pas seulement d’aimer mais d’être Amour. « Je serai l’Amour au coeur de l’Eglise » dit-elle. Elle le sera aussi au coeur du monde, dans une vie donnée, offerte, de plain-pied avec l’humanité pour laquelle « elle passe son ciel à faire du bien sur la terre » comme elle le dit elle-même. Rendons grâce pour qui a été Sainte Thérèse et pour ce qu’elle nous apporte aujourd’hui, afin de vivre la confiance en la Bonté de Dieu comme elle l’a vécu elle-même.

 

Aucun commentaire: