Homélie 27ème dimanche A, 8 octobre 2023.
P. Maurice Boisson. Carmel St Maur
Is 5,1-7; Ph 4,6-9; Mt 21,33-43.
Les vendanges sont terminées depuis peu dans notre vignoble. Habituellement c'est un temps convivial, bien que ce ne soit pas de tout repos. Ce n'est pas le cas dans cette scène que nous rapporte l'Evangile de ce dimanche, où règnent la violence et la mort. Les ouvriers à qui le propriétaire a confié sa vigne pendant son absence, refusent de lui donner la récolte. En plus, ils tuent ceux qui viennent la chercher et, le comble, ils tuent le fils du propriétaire pour avoir la vigne en héritage.
Les vendanges dans la vigne de Dieu, qui représentent l'humanité, sont très violentes. Symbole de notre monde, aujourd'hui encore cette vigne de Dieu, dont nous faisons partie, connaît de grandes violences qu'il est inutile de rappeler ici.
En venant à la messe dans cette chapelle, nous venons chercher un peu de paix intérieure, fortifier nos forces intérieures, prier pour la paix, déposer nos fardeaux en Dieu. Dans les périodes de turbulences extérieures et intérieures, dans les jours de peines et de joies, nous avons tous besoin de lieux, de moments "sources", d'espace, de silence, de paix, d'intériorité où se fortifie l'espérance, où on peut accueillir la paix de Dieu. Cette paix ne gomme pas nos soucis et nos peines mais elle permet de les porter avec confiance et courage, c'est ce que vient de nous dire Saint Paul dans la 2ème lecture, s'adressant aux premiers chrétiens : "La paix de Dieu qui dépasse tout ce qu'on peut concevoir gardera vos pensées dans le Christ Jésus".
Dans cette violente histoire de vendanges, Jésus apporte une sortie d'espérance et de vie. Il est lui, le Fils, tué par ceux à qui Dieu le Père avait confié la vigne. Par sa Résurrection, il est devenu la fondation sur laquelle se construit un monde nouveau : le monde de Dieu, un monde de paix, d'amour, de justice, de bonté. Ce monde peut nous sembler loin, au regard des évènements actuels, mais nous savons qu'il triomphera parce que Jésus a triomphé de la mort et qu'il nous a promis que nous serons comme lui.
Aujourd'hui, dans ce monde compliqué, aussi fragile qu'il se croit puissant, nous pouvons, là où nous sommes plantés, semer quelques graines de ce monde nouveau promis. Consolidons les bases de nos propres existences, renforçons nos forces intérieures.
Dans le récit de cet Evangile, Dieu nous dit que la mort et que la violence, quelle qu'en soit la forme, n'auront jamais le dernier mot sur la vie et la paix.
Jésus, le Fils, l'Héritier, a été rejeté de la vigne, mais il est vainqueur de la mort, source de vie. Il est la Pierre d'Angle pour bâtir un monde meilleur, une construction à laquelle tous nous avons notre part et notre place.
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