Sainte Famille Année B
Homélie P. Maurice, dimanche 31 décembre 2023 Carmel St Maur.
Gn 15,1-6; 21,1-3; Ps 104; Hé 11,8.11-12.17-19.
Noël et la famille vont bien ensemble. Ces jours, on essaie de se retrouver en famille, quand c'est possible, alors que la vie habituelle, les activités, l'éloignement parfois, nous dispersent. Noël est un peu le point rencontre familiale. Ce n'est pas étonnant que nous fêtions aujourd'hui la Sainte Famille de Marie, Joseph, Jésus.
En fait, c'est un peu la fête de toutes les familles. On imagine peut-être que la Sainte Famille est une famille sans histoires, sans soucis, sans difficultés, sans problèmes. Ce n'est pas le cas. Les difficultés ont commencé bien avant la naissance de Jésus : un enfant arrive dont l'origine pose beaucoup de questions. Joseph et Marie écoutent leur amour, leur confiance mutuelle, leur confiance en Dieu, la voix de leur conscience où Dieu parle. Joseph garde Marie chez lui contre les Lois religieuses, les rumeurs et les "on-dit ". Ce temps fut très difficile pour Joseph et Marie. La naissance ? Elle se passe loin de chez eux, dans la précarité d'une étable et d'un voyage. Quelques jours après, le bébé est en danger de mort par la jalousie cruelle d'un dictateur. Il faut se réfugier en Égypte, la famille est immigrée.
Rentrés chez eux, ils vivent une période plus calme, on vient de l'entendre dans cet Evangile : "L'enfant grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse". Pourtant, le jeune Jésus en pèlerinage à Jérusalem avec ses parents échappe à leur surveillance. Les parents ont bien du souci, ils le grondent fortement quand ils le retrouvent. Lui, Jésus, leur donne une explication à laquelle ils ne comprennent rien.
Invité à un mariage, Jésus s'accroche avec sa mère et lui répond sèchement.
Beaucoup de familles peuvent se retrouver dans la Famille de Marie, Joseph, Jésus. Dieu, venant habiter parmi nous, n'est pas venu vivre dans un écrin de velours. Il s'est fait chair dans une famille comme les nôtres.
Dans cette Famille, avec ses difficultés et ses joies, Jésus a appris à aimer, à être aimé, à être humain. Il a appris, près de Joseph et de Marie, la grammaire élémentaire de l'humanité, la relation aux autres dans les différences, la relation à Dieu son Père.
Les familles, aujourd'hui, sont malmenées et menacées par les conditions de vie, les façons de vivre, les fragilités humaines. En même temps la famille reste aujourd'hui une valeur mise en premier par les jeunes : ils restent plus longtemps à la maison.
Cette fête de la Sainte Famille ne nous apporte pas de recette. La famille, et les familles religieuses aussi, connaissent les turbulences du temps. Dans cette Sainte Famille, où tout n'est pas allé tout seul, Jésus a appris à aimer. Les difficultés ne doivent pas nous empêcher de voir tout ce qui est vécu dans les familles, pour le bien de chacun et de tous. Tous ces dons d'amour et de générosité se font souvent dans le secret et la discrétion.
Cette fête nous invite à prendre soin de ce bien si précieux qu'est la famille. Elle demande attention, courage et force d'aimer.
Le Pape François, parlant de cette fête, disait : "La famille est le premier lieu où l'on apprend à aimer ". N'est-ce pas un essentiel?
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