samedi 5 mars 2011

Thérèse d'Avila, Chemin 10, extraits


Thérèse d'Avila,
Chemin de perfection 10,
extraits (Escorial)
Avec l'Ordre du Carmel qui se prépare au V° centenaire de la naissance de Sainte Thérèse de Jésus (d'Avila), nous vous proposons une découverte pas à pas du Chemin de Perfection.

Combien il faut estimer être aimés de cet amour.

1 …Les âmes que Dieu élève à cet état sont, me semble-t-il, des âmes généreuses, des âmes royales ; elles ne se contentent pas d’aimer quelque chose d’aussi méprisable que nos corps, quelles que soient leur beauté et leurs grâces sans nombre ; si la vue du corps leur fait plaisir, elles louent celui qui l’a créé ; quant à s’y arrêter plus d’un instant - je veux dire au point de s’énamourer de tels attraits - non. Elles auraient l’impression d’aimer une chose sans substance et d’affectionner une ombre…

2 Mais, me direz-vous, ces personnes ne doivent pas savoir aimer ; car, à quoi s’attachent-elles si ce n’est à ce qu’elles voient ? Et bien, elles aiment beaucoup plus et avec une passion plus grande, avec un amour plus vrai et un amour plus profitable ; enfin, c’est de l’amour, et ces autres affections basses en ont usurpé le nom.

3 Il est vrai qu’elles aiment ce qu’elles voient et s’affectionnent à ce qu’elles entendent ; mais les choses qu’elles voient sont stables. Si donc elles aiment un ami, elles passent outre le corps- car, je le répète, elles ne peuvent s’y arrêter -, fixent les yeux sur l’âme et considèrent s’il s’y trouve quelque chose à aimer ; s’il n’y a rien, et si elles perçoivent quelque indice ou disposition leur permettant de soupçonner qu’en creusant cette mine elles trouveront de l’or, leur amour fait qu’elles comptent leur peine pour rien ; il n’y a aucun obstacle qu’elles ne soient prêtes à surmonter volontiers pour le bien de cette âme…

4 L’amour qui ne dure que le temps de cette vie n’est pas estimé pour plus qu’il ne vaut, plutôt même pour moins, par ceux à qui Dieu a infusé la vraie sagesse. Ceux qui aiment à goûter les choses de ce monde, à jouir des plaisirs, des honneurs ou des richesses l’apprécieront quelque peu si l’objet de leur amour est riche et en mesure de leur procurer passe-temps, plaisirs et divertissements ; mais ceux qui méprisent ces choses resteront bien indifférents. Si donc ces âmes aiment, ce sera passionnément et afin que l’objet de leur amour aime Dieu et en soit aimé car, comme je l’ai dit, s’il n’en est pas ainsi, elles savent qu’elles devront renoncer à cet amour ; c’est un amour qui leur coûte cher, car elles ne cessent de faire tout ce qu’elles peuvent pour le progrès de leur ami ; elles donneraient mille vies pour lui procurer le plus petit bien.

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