Quelques réflexions. - 22 Juillet 2017
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Il y a dans la Bible juive cinq rouleaux avec une
certaine importance : des écrits courts lus au moment des grandes fêtes juives.
Ainsi le cantique des cantiques est lu pour la grande fête de la Paque pour
dire l’amour de Dieu pour le peuple qu’il libère. Voilà pourquoi la liturgie
l’a choisi avec le texte de la résurrection pour la fête de Marie Madeleine.
Cette lecture du cantique des cantiques n’est pas là pour en rajouter aux
légendes sur Marie Madeleine mais pour nous faire penser. Le texte nous présente
une belle succession de verbes : désirer, chercher, ne pas trouver pour le
temps de l’absence, pour le temps de la recherche du bien-aimé ; puis trouver,
saisir, ne pas lâcher pour le temps de la rencontre. Ce n’est pas elle qui
trouve la première, mais les gardiens qui déjà la trouvent dans la ville, puis
elle qui trouve finalement le bien aimé.
Le début de l’évangile est marqué par le tombeau. Il
bouche l’horizon. Puis Marie M. est en pleurs. Elle lamente un mort. Elle a vu
la pierre enlevée et le tombeau ouvert. Cela n’a changé sa souffrance. Elle
venait trouver un mort et elle n’a plus rien. La distance entre elle et Jésus
s’est encore agrandie : Elle venait retrouver pour se souvenir : le mort n’est
plus là. Les pleurs sont partout, dans ses yeux, la question des anges : «
Femme pourquoi pleures-tu ? » Marie M. leur répond mais se retourne aussitôt.
Elle n’attend rien d’eux !
Le jardinier pose la même question mais il en ajoute une
deuxième ; « Qui cherches-tu ? ». Cette autre question reconnait sa recherche…
et finalement ouvre un dialogue… Marie semble se détourner. Mais la parole du
jardinier : « Marie », la retourne à nouveau vers lui pour dire « Rabounni ».
Le message de l’évangéliste est clair : ce n’est pas en voyant qu’on reconnait
le ressuscité mais à la voix, à la parole qu’il nous laisse… au message de son
Evangile. Elle entend la voix qui ne lui dit plus « femme » mais « Marie », une
voix qui renoue l’intimité brisée par la mort. « Marie » : la voix l’arrache à
la douleur qui la tournait vers le vide du tombeau. Elle ne retrouve pas
seulement son maitre mais elle retrouve aussi goût à la vie : c’est une
nouvelle naissance, - elle reçoit à nouveau son nom -, et entre aussi dans une
nouvelle relation : « va dire à mes frères que je monte vers mon Père et votre
Père ».
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