Quelques réflexions - 27 Juillet 2017
Carmel de Saint-Maur - Père JM Bouhans
Nous pourrions appeler le texte de l’Exode, les
préparatifs du peuple pour l’alliance. Le peuple arrive au Sinaï et n’en
repartira que dans le livre des nombres c’est-à-dire deux livres plus loin. Le
Sinaï va être l’horizon du don de la Loi. Il y a tout un jeu de distance et de
proximité dans les relations de Dieu avec son peuple. Dieu n’est pas à part :
il descend pour rencontrer Moïse. Et pourtant le peuple reste à distance mais
suffisamment proche pour qu’il entende Dieu parler à Moïse et qu’ainsi se renforce
l’autorité de Moïse. Le feu, les éclairs, la nuée épaisse et lourde, les coups
de tonnerre, la sonnerie d’un cor puissant sont les éléments habituels qui
entourent les manifestations de Dieu. Ces éléments font naitre la crainte mais
Dieu n’apparait pas comme menaçant. C’est plutôt tout le contraire : Dieu
descend, s’approche de son peuple et vient pour faire alliance avec lui
Les disciples s’approchent, nous dit Matthieu. Nous ne
savions même pas qu’ils étaient là. Ils sont absents de la parabole du semeur…
S’approchent-ils de Jésus dans la barque ? ou Jésus est-il revenu à terre ?
Serait-il même revenu à la maison ? Nous ne savons pas trop. De toute manière,
cette partie de l’évangile établit une différence entre les disciples et la
foule. « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » voilà la question des
disciples à Jésus ? Et Jésus souligne une différence entre foule et disciples.
Chez les disciples Jésus reconnait un don. « A vous, il est donné mais ce n’est
pas donné à ceux-là ».
Qu’est ce qui est donné ? Un certain regard, une certaine
écoute sur les choses de la vie, sur les évènements. On ne se trouve plus dans
la parabole – c’est aux foules que Jésus parle en parabole et pas aux disciples
-. Jésus propose plutôt à ses disciples un commentaire d’Isaïe pour dire ce
qu’apportent les paraboles : la surabondance pour ceux/ celles qui savent voir
et entendre, pour ceux/ celles qui vont jusqu’à comprendre. Jésus ne parle pas
d’une absence de regard ou d’écoute pour les foules, mais d’un regard ou d’une écoute
occultés par d’autres perceptions, d’autres préoccupations ! Il y a là un
bonheur – avec même une béatitude - : « Vous, heureux vos yeux puisqu’ils
voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent !
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