Homélie 2ème
dimanche Avent 2019-2020
Carmel de
Saint Maur - Père Maurice BOISSON.
Is
11,1-10 ; Rm 15,4-9 ; Mt 3,1-12
Nous avons commencé ce temps de l’Avent avec
le Prophète Isaïe. Nous continuons la route avec Jean-Baptiste. L’un et l’autre
nous préparent à accueillir le double cadeau de Noël de Dieu : celui de son Fils, Jésus le
Christ, venu habiter parmi nous et le cadeau d’un monde « Autre »,
une Promesse dont il nous confie une part de la réalisation.
Jean-Baptiste est un passeur, il conduit la
longue histoire du Peuple de Dieu au Christ qui mènera cette histoire à son
terme. « Préparez le chemin du
Seigneur ! Rendez droits ses sentiers » : pour lui permettre
de nous rejoindre, c’est un appel à ouvrir nos cœurs à cette présence de Dieu
dans nos vies et dans la vie du monde.
Nous avons sans cesse à « passer »
vers un meilleur, vers un mieux, en faisant une place à celui qui, au 1er
Noël, est venu mettre en nous et dans notre monde les ferments, les semences de
transformation de ce monde selon le désir de Dieu.
Bien sûr, on en rêve de ce monde. Isaïe, dans
la 1ère lecture, nous en donne une description imagée mais c’est à nous
de l’actualiser dans la réalité de notre temps et de nos situations.
Paix –
Justice – Vérité sont
les grands appels de l’Avent : « Amour
et Vérité se rencontrent, Justice et
Paix s’embrassent. La Vérité germera de la terre et du ciel se penchera la
Justice » : c’est le Psaume 84 qui exprime toute l’attente du
monde de Dieu. Isaïe, dans cette lecture, évoque ce désir d’harmonie, dans la
nature et dans les relations, désir toujours très actuel où personne, ni rien
ne feront du mal à personne où « Les brebis du Haut Jura feront bon
ménage avec le loup ou le lynx !, où l’enfant n’aura plus rien à craindre
du serpent, ou la corruption, la
violence, la méchanceté, le mal ne
feront plus la une des médias ! etc ... Un rêve pensons nous ! Une
« réalité » dit Dieu, une « Promesse » à réaliser ici,
maintenant. Cette « Promesse » est portée par la venue du Christ mais
elle est comme un « bourgeon », dit la 1ère lecture, un « bourgeon »
qui sort d’une tige, qui elle même pousse sur une racine : la Venue et la
Présence de Dieu en notre monde par le Christ. Il est fragile ce bourgeon, elle
est petite cette graine comme une pousse de printemps mais à nous d’en
favoriser la croissance, d’en prendre soin, de travailler la terre, chaque
jour, la terre de nos cœurs.
C’est le message de Jean-Baptiste. Il nous
donne une clef, il nous adresse des appels, dans un langage qui d’ailleurs est
loin d’être une langue de bois : « Engeance de vipères ! Produisez
un fruit digne de la conversion de votre cœur ».
On croit parfois qu’il suffit de créer des
règlements, des Lois, des manières de s’organiser, d’établir des plans, de ceci
et de cela, pour que les choses changent. C’est sans doute nécessaire mais bien
insuffisant ou inefficace si nous ne changeons pas nos cœurs, nos façons de
voir, de penser d’être. Être des passeurs vers un monde meilleur, comme
Jean-Baptiste, être des cultivateurs et des éleveurs de ces petites pousses de Dieu
qui sont semées en nous et dans le monde, c’est ajuster nos choix, nos façons
de vivre, d’être en relation à la Promesse de Dieu incarnée par Jésus le
Christ. C’est cela la conversion : un ajustement, parce que c’est notre
bien, parce que c’est notre bonheur. C’est cette attitude fondamentale
intérieure, d’accueil et de conversion, que nous font demander les prières de cette
Eucharistie. « Eveille en nous,
Seigneur, cette intelligence du cœur qui nous prépare à accueillir la Présence
du Christ » et de sa Promesse : c’est la Prière du début. Et la Prière que nous entendrons tout à
l’heure et qui finira notre Eucharistie nous dit ce que nous devons
demander : « Apprends nous le
vrai sens des choses de ce monde », « l’Intelligence du cœur ».
Le vrai sens des choses de ce monde, de
la vie : ne sommes nous pas là à l’essentiel ? Un essentiel à
demander dans la prière.
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