lundi 3 février 2020

Présentation du Seigneur / 4ème TO année A 2020


Présentation du Seigneur / 4ème TO année A 2020
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur
Ml. 3,1-4 ou He 2,14-18 ; Ps 23 ; Lc 2,22-40 (lecture brève : 2,22-32).

« Prendre un enfant par la main...
Prendre un enfant dans ses bras...
Pour l’emmener vers demain... »

            Cette belle chanson de Yves Duteil illustre bien le geste de Syméon. Geste d’accueil, de tendresse, d’accompagnement, de révélation : qui est cet Enfant ?
            Syméon rencontre le couple Joseph - Marie venant présenter l’Enfant au Temple, selon le rite habituel. Syméon reçoit et prend l’Enfant dans ses bras. C’est la Rencontre d’une promesse, d’une attente, d’un désir et leur réalisation. Rencontre, c’est aussi le nom de cette fête, Rencontre du passé et de l’avenir, dans le présent. Rencontre de Dieu et de l’humanité, toujours actuelle.
            Nous sommes appelés à accueillir, à rencontrer, à faire l’avenir, aujourd’hui, dans l’histoire qui nous façonne. Personne n’est « hors sol ». Le vieux Syméon c’est l’Espérance en personne, l’Espérance du veilleur. Dans les réalités simples et visibles de la vie, il sait discerner, pressentir de l’invisible. Dans cette rencontre, il n’y a pas de signes extraordinaires, ni dans le ciel, ni dans le Temple, sinon un cœur prêt à accueillir et à reconnaître dans cet Enfant, que Syméon prend dans ses bras, le don promis de Dieu, la Lumière pour l’humanité... Nous ne rencontrons pas Dieu dans les nuages... mais dans la vie ordinaire, dans nos vies, dans la vie du monde...
Syméon était bien ancré dans l’histoire et l’Espérance de son peuple mais il voyait loin devant...  et dedans la signification en profondeur de cette Rencontre et il a partagé ce qu’elle révélait. 
            « Mes yeux ont vu la Lumière de Dieu pour l’humanité qui l’attend ». Au fond, c’est bien de cette Bonne Nouvelle, de cette Lumière, dont nous avons à être témoins puisque nous avons fait la Rencontre avec cette Lumière du Christ : c’est notre Baptême et notre vie de tous les jours. Ce n’est pas étonnant que cette fête soit choisie comme journée de la Vie Consacrée. Nous sommes tous consacrés par notre Baptême mais,  parmi les Baptisés, des hommes et des femmes ont choisi librement d’offrir leur vie pour suivre plus radicalement le Christ dans la prière, la vie fraternelle et la pratique de l’Evangile. Dans la diversité des styles de vie, des spécificités, des missions de la vie religieuse, les personnes consacrées, les communautés religieuses, comme Syméon, disent quelque chose d’essentiel dans les attentes et les espérances du monde, elles indiquent cette Lumière de l’Evangile qui éclaire nos pas et nos routes humaines.
            Comme Syméon prenant l’Enfant dans ses bras et le présentant : Présence et Lumière de Dieu, les Baptisés consacrés ont choisi de donner plus de temps, plus de ce qu’ils sont, toute leur personne, à la rencontre du Christ. Ils prennent peut-être plus intensément et radicalement dans leur bras, surtout dans leur cœur et dans leur vie quotidienne, cette Présence et cette Lumière du Christ pour en être témoins.
            Comme la femme prophète, Anne, qui était là dans le Temple en prière, témoin de cette rencontre et qui parlait aux gens de cet enfant, la Vie Consacrée, par ce qu’elle est, plus que par la parole, dit quelque chose du sens, de la Lumière et « de ce qui compte » dans la vie.
            S’adressant aux religieuses, le Pape François écrit : « Le monde et l’Eglise ont besoin de vous comme des phares qui éclairent les chemins de notre temps».  C’est le rappel de la mission de nous tous les Baptisés : « Être comme des rayons de l’unique Lumière du Christ ».

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