Méditation sur l’Evangile du 5°
dimanche carême A.
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint
Maur.
Ex 37,12-14 ; Rm 8,8-11 ; Jn
11, 1-45
Vendredi dernier, le soir à 18h,
seul sur la Place Saint Pierre déserte, le Pape François prononce une homélie
bouleversante de profondeur humaine et spirituelle. Il nous invite à nous
rapprocher de Jésus dans la tempête, cette tempête « inattendue et furieuse » qui secoue notre monde. Ces
paroles du Pape marqueront notre temps, comme la Lumière de la Parole de Dieu
éclairant nos pas dans les évènements actuels. Nourrissons-nous de ces Paroles
(le texte de cette homélie se trouve sur le site du Carmel et sur celui de
l’Eglise catholique de France).
L’Evangile de ce 5ème dimanche de
Carême nous présente Jésus dans une autre tempête : la mort, la
souffrance, l’amitié et la vie revenues.
- Jésus est devant la mort d’un
ami, Lazare, qu’il aime et qu’il pleure :
« Celui que tu aimes est malade ! ».
« Voyez comme il l’aimait ».
« Devant le tombeau Jésus fond en larmes... ».
- Jésus partage la peine et la
souffrance des 2 sœurs de Lazare. Il les aime aussi :
« Jésus aimait Marthe et sa sœur ainsi que Lazare ! ».
C’est Marie qui conduit Jésus au
tombeau (« Marie, celle qui répandit
du parfum sur Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ! »).
Arrivé au tombeau, « quand il vit qu’elle pleurait, Jésus saisi
d’émotion, fut bouleversé, il fondit en larmes ».
- « Jésus est cet homme plein d’humanité qui a pleuré sur son ami
Lazare... » (Préface de ce dimanche).
Les larmes sont aussi un
langage :
« Le langage du Christ est celui d’un cœur fraternel
et bon ». (Madeleine Delbrel).
En
ces temps difficiles, le témoignage que nous donnons du Christ et de l’Evangile
passe par notre capacité à compatir, à pleurer avec ceux qui son éprouvés d’une
manière ou d’une autre. Pas seulement par une présence physique mais aussi par
une présence au-delà du visible qui compatit avec le cœur, avec la prière, avec
les moyens actuels de communication, dans le soin des autres et de nous-mêmes.
Cette présence rejoint, dans un même mouvement, les situations humaines et le
cœur de Dieu.
Comment
Dieu, en son Fils Jésus, le Christ, et par Lui, ne pleurerait-il pas sur notre
monde malade et sur tous les « Lazares » ? « Plus que personne, il tient à nous »
(François).
« Lazare,
viens dehors !... et le mort sortit ».
Jésus
n’en reste pas aux émotions, il va au
bout de son amitié, de son amour... Il accompagne jusque vers la Vie. « Moi,
je suis la Résurrection et la Vie » dit-il à Marthe. Ce qui
n’empêchera pas Marthe de douter devant la demande de Jésus d’enlever la pierre
devant le tombeau : « Ça fait
4 jours qu’il est là... ! Il
sent la mort »...
Nous connaissons bien ce doute de Marthe,
lorsque l’Espérance commence à être atteinte. Jésus fait sortir le Vie du
tombeau comme son Père le fera pour lui, Jésus.
Nous
n’avons pas le pouvoir de ressusciter « Lazare » d’aujourd’hui !
Mais, pour que Lazare sorte du tombeau, il a besoin qu’on lui enlève les bandes
qui lient ses pieds, ses mains et son visage. Nous pouvons enlever des pierres
qui enferment moralement, des liens qui découragent... En cette période, même si nous ne pouvons pas sortir
de nos maisons, nous pouvons sortir de nous-mêmes : « Seigneur, ce monde que tu aimes est malade».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire