Dimanche de la Pentecôte 2020

Dimanche de la Pentecôte 2020

 Carmel de Saint Maur - Homélie du Père Maurice Boisson 

Ac 2,1-11; 1 Co.12,3b-7.12-13, Jn 20,19-23

Sur un regard, une parole, ils avaient quitté leurs métiers et leurs proches pour suivre cet inconnu, Jésus. Pendant 3 ans, ils avaient appris à le connaître un peu, à l'aimer beaucoup, et à trouver près de lui un sens, une espérance. Et sont arrivés les évènements d'une fin qu'ils refusaient. Ils ont eu du mal à croire à la résurrection de leur ami. Déception, découragement, questions, incompréhensions, doutes, succédaient alors à l'enthousiasme des débuts. D'une manière ou d'une autre, qui n'a pas connu ce chemin? Les évènements de ces derniers mois, encore actuels, ont suscité des gestes de solidarité et des initiatives mais ils ont pu casser des projets, des élans, des espoirs, des relations... Quand l'échec survient, quand le ressort des motivations est cassé, que se passe-t-il? Il peut rester quelques braises d'énergie intérieure, venus d'une parole, d'une relation, d'une promesse, d'une secrète confiance, en un "quelque chose" ou plutôt en Quelqu'un, confiance murmurée au plus profond de nous-même, accompagnée d'un haut-delà de nous-même.

Enfermés dans la Chambre-Haute, nos amis apôtres ressassaient souvenirs et paroles : "Je ne vous laisserai pas orphelins", "Vous allez recevoir une force quand l'Esprit Saint viendra sur vous, vous serez alors mes témoins", leur avait dit Jésus au moment de les quitter physiquement. Ils attendaient la réalisation de cette promesse et de cet avenir. Jésus tient promesse. C'est cet évènement que nous célébrons en ce dimanche de Pentecôte. Non pas un évènement du passé, mais une promesse qui se réalise aujourd'hui pour que nous soyons témoins aujourd'hui. Jésus, le Christ, nous est toujours présent, autrement, d'une manière plus intense et plus universelle.

Dans la maison où nos amis étaient réunis : un coup de vent! qui bouscule. Puis : "Comme des langues de feu" posées sur chacun, réchauffant la tête, le cœur, le moral. "Tous furent remplis de l'Esprit Saint". L'Esprit Saint les a libérés de leurs peurs, de leurs enfermements, de leur passé récent difficile. Ils se mirent à parler de Jésus, le Christ, de son message, de ses actes, dans un langage que tous comprenaient, venus de pays et d'origines diverses. Ils comprenaient le langage des apôtres, non dans l'uniformité d'une même langue, mais dans la diversité leurs origines. L'Esprit Saint rejoint chacun dans ce qu'il est, dans son propre langage.

Une nouvelle aventure commence pour les apôtres, pour l'Eglise, pour le monde, pour nous. Cette aventure que nous continuons aujourd'hui. Nous avons à entendre l'appel de Jésus : "Vous serez mes témoins". Pour cela : "Vous recevrez la force d'en haut". Nous recevons aujourd'hui cette force.

"Ce n'est pas un Esprit de peur que Dieu vous a donné, mais un Esprit de force et d'Amour", dit Paul à Timothée. C'est l'Esprit des commencements, des créations, des genèses, comme au premier matin du monde où l'Esprit fécondait les eaux de la Création et donnait vie. Il féconde aujourd'hui nos recommencements.

L'épreuve sanitaire, économique, sociale, que nous traversons et qui touche notre foi, nos convictions, nos pratiques, nous appelle à retrouver la présence de l'Esprit Saint et l'accueil que nous lui faisons...

Pour renouveler nos cœurs, nos communautés, nos sociétés, au souffle de Dieu qui bouscule et qui fait vivre, au feu qui réchauffe et éclaire, à la présence active et stimulante du Christ aujourd'hui comme hier.

Viens Esprit Saint...

Envoie un rayon de ta Lumière...

Viens remplir jusqu'à l'intime,

le cœur de tous tes frères et sœurs humains.