samedi 2 mai 2020

Méditation 4ème dimanche de Pâques année A 2020


Méditation 4ème  dimanche de Pâques année A 2020
Père Maurice BOISSON - Carmel de Saint Maur
Ac 2,14a 36-41 ; 1 P2, 20b-25 ; Jn 10, 1-10.

« Les Brebis écoutent sa voix ».
« Allo !... Ah !... C’est toi ? Ça fait longtemps. Je t’ai reconnu à ta voix ! En ce temps de confinement, il nous arrive de renouer des liens distendus par le temps et la vie.
Je t’ai reconnu à ta voix.
Chaque voix est unique, par son timbre, sa couleur, son registre. « Sa voix a-t-elle encore un doux timbre d’argent ? » demandait le poète Lamartine. L’Ami de l’époux (en St Jean 3,29) n’était-il pas « Ravi de joie au son de sa voix » ?
Ecouter la voix de quelqu’un, c’est bien plus que d’entendre des mots... La voix peut sourire, pleurer, être joyeuse ou soucieuse, fatiguée ou alerte, douce ou fâchée... !!
Ecouter la voix de quelqu’un, c’est prêter l’oreille - surtout le cœur – à l’Être de quelqu’un, c’est entrer en relation, c’est faire un ou plusieurs pas vers la connaissance. «Les brebis connaissent sa voix ».
Ecouter la voix de Jésus, ce n’est pas seulement entendre des enseignements ou des paroles, c’est lier une relation de personne avec l’Être même de Dieu.
« Il les appelle chacune par son nom ». Dans le cœur de Dieu, nous sommes uniques. Chacun, chacune de nous a du prix pour lui. Et nous sommes ensemble – non un troupeau anonyme de moutons - mais une fraternité de frères et de sœurs.
Cette voix de Jésus ne se fait pas « Entendre dans la rue, il n’élève pas la voix » (Is 42,2). « Elle ne résonne pas sur les places » écrit Saint Bernard qui suggère de se retirer du vacarme intérieur et extérieur pour entendre cette voix. « Et maintenant, écoute » (Dt 4,1).
Comment entendre la Voix de Jésus au milieu du brouhaha actuel des évènements, des informations, des commentaires, des avis... Sinon en prêtant l’oreille à la Voix de Dieu perçue par Elie, non pas dans le bruit, le tonnerre, l’orage, le vent !... mais dans un « fin silence » (I Rois 19,2).
Comment reconnaître la Voix du Bon Berger nous appelant à sortir de nos enclos intérieurs et à passer par la porte qu’il est lui-même : Le Passage vers la « Vie et la Vie en abondance » ? Sinon en prêtant l’oreille à l’appel de notre nom à chacun(e), « Il appelle chacune de ses brebis par son nom » , et à l’appel adressé à l’ensemble des brebis.
Et si Jésus, Bon Berger, nous appelait en ce temps d’épreuve, à être comme lui, de bons bergers les uns pour les autres ? Prendre soin, porter attention, connaître et « re-connaître » sa Voix, être là dans les passages difficiles, « Les ravins » (Psaume), ouvrir les portes intérieures qui empêchent d’accéder au « Juste chemin » (Psaume) de paix intérieure où le Seigneur, notre berger, veut nous conduire, chemins difficiles en  ces temps. « Tu es avec moi, ton bâton me guide et me rassure » (Psaume).
Alors nous pourrions donner goût, envie et aide, à celles et ceux qui écoutent la Voix du Seigneur et désirent le suivre, à se donner plus totalement eux-mêmes à l’image du Bon Berger. C’est notre prière pour les vocations en ce dimanche.

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